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Rue Tournefort (Paris)


Rue Tournefort (Paris)


La rue Tournefort est une voie du 5e arrondissement de Paris située dans le quartier du Val-de-Grâce.

Situation et accès

Il s'agit d'une rue qui présente la particularité d'avoir un passé très littéraire, tant par les écrivains qui y vécurent que par les maisons d'éditions qui y eurent leur siège (comme les éditions de la Pléiade) ou ses descriptions dans divers cycles romanesques.

La rue Tournefort est desservie par la ligne 7 à la station Place Monge qui est la plus proche. La station Cardinal Lemoine sur la ligne 10 assure également la desserte à proximité immédiate, en passant par la rue du même nom.

Origine du nom

Elle porte le nom du botaniste français Joseph de Tournefort (1656-1708).

Historique

Anciennement « ruelle Chartière », puis « rue Neuve-Sainte-Geneviève », cette rue est ouverte sur le clos de Sainte-Geneviève au début du XVIIe siècle. Elle est citée sous le nom de « rue Neufve Sainte Geneviefve » dans un manuscrit de 1636. La rue a accueilli la communauté de Sainte-Aure, créée en 1637 par le curé Gardeau de l'église Saint-Étienne-du-Mont, dont la mission était de recueillir les jeunes filles de condition très modeste « en butte au libertinage ». Elle apparaît sur le plan de Gomboust en 1652.

En 1663, la rue était également réputée pour son jeu de paume de la Grande-Roche. En 1707, la communauté de Sainte-Aure fit construire une église et un couvent dans lequel Jeanne Vaubernier, la future comtesse du Barry, favorite de Louis XV, fut notamment élevée de 1753 à 1758. Le couvent est supprimé en 1790 et les bâtiments, devenus biens nationaux, furent vendus.

C'est à la même époque (1707) que les premiers spiritains s'installèrent rue Neuve-Sainte-Geneviève en compagnie du Claude Poullart des Places.

Le , elle est rebaptisée « rue Tournefort » en hommage au botaniste Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708).

Le 15 juillet 1918, durant la première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose au no 19 rue Tournefort.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Au no 2, l'écrivain Élémir Bourges vécut de 1874 à 1881 et écrivit son roman Le Crépuscule des dieux.
  • Au no 6, l'éditeur Jacques Schiffrin fonda les Éditions de la Pléiade en 1923.
  • Des nos 7 à 11, l'Ancienne caserne des gardes françaises, datant de 1775 et inscrite aux monuments historiques depuis 1973, également appelée « caserne de la rue Neuve-Sainte-Geneviève ».
  • Au no 8, entre 1943 et 1944 furent cachés et hébergés par Madame Andrée Goubillon, 42 parachutistes français des réseaux du plan Sussex, commandés par le colonel Malcolm Henderson (en) pour la libération de la France
  • Au no 10, Lucien Lautrec, un peintre de l'École de Paris, avait sa maison et son atelier de 1955 à 1979. De 1986 à 2012, siège de la librairie portugaise et brésilienne, créée par Michel Chandeigne.
  • Au no 12 existait ici, jusque dans les années 1970, un petit café, Le Réseau Sussex, tenu par une ancienne résistante. De nombreux étudiants s'y pressaient pour déguster un café à l'ancienne, au prix dérisoire.
  • Des nos 16 à 20, l'ancien couvent des dames Bénédictines du Saint-Sacrement datant du XVIe siècle et XVIIe siècle, inscrit aux monuments historiques depuis 1975.
  • Au no 24, le poète Paul Celan habita de 1967 à 1970, et y écrit le poème 24, rue Tournefort le .
  • Au no 25, l'écrivain Prosper Mérimée habita en 1820.
  • Au no 35, la société Inventel s'est établie dans les années 1990 et a créé la Livebox de Wanadoo (devenue Orange).
  • Au no 37, la Maison fraternelle de l'église réformée de Port-Royal.
  • Au no 41, l‘immeuble Concordia est un ancien foyer étudiants, construit par Jean Albert Hébrard, en 1910. L’architecte a ajouté le grand portail à colonnes en 1921.

Dans la culture

Honoré de Balzac y situe, dans les années 1810 à 1840, la maison Vauquer, qui voit défiler quelques-uns des personnages de La Comédie humaine, dont le plus ancien locataire des lieux, le père Goriot (la pension Vauquer se situe au no 24). La pension Vauquer se situe à l'endroit où le terrain s'abaisse vers la rue de l'Arbalète par une pente si brusque (à l'époque) que les chevaux la montent ou la descendent rarement.

Georges Duhamel y fait fréquemment déambuler son personnage de Louis Salavin, anti-héros de Vie et aventures de Salavin, qui habite dans la rue du Pot-de-Fer voisine.

Dans Les Misérables, de Victor Hugo, Javert poursuit Jean Valjean dans cette rue.

Plus récemment, la rue, ainsi que la place Lucien-Herr, furent un des lieux du tournage du film Le Magnifique (1973) de Philippe de Broca, où la résidence étudiante Concordia est fréquentée par Christine (Jacqueline Bisset), qui y fait ses études de sociologie.

Notes et références

  • Portail de Paris
  • Portail de la route

Text submitted to CC-BY-SA license. Source: Rue Tournefort (Paris) by Wikipedia (Historical)


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