La rue des Écouffes est une voie ancienne du 4e arrondissement de Paris.
La rue des Écouffes, longue de 164 mètres, est située dans le 4e arrondissement, quartier Saint-Gervais ; commence au passage Walter-Benjamin (Paris) via le 26, rue de Rivoli ; et finit aux 19-23, rue des Rosiers. Située en plein quartier du Marais, cette petite rue à l'alignement irrégulier témoigne profondément de la culture juive du quartier et est une voie très commerçante.
Ce site est desservi par la ligne 1 à la station de métro Saint-Paul.
Les frères Lazare pensent que le nom de cette rue doit son nom à une enseigne représentant un milan qu'on appelait autrefois « escofles ».
Jean de la Tynna indique que si « escofles » signifie l'oiseau de proie, le milan, ce mot orthographié « escoffle » signifie en vieux langage « vêtement » ou « ornement de cuir ou de peau ».
Jacques Hillairet ajoute que son nom provient d'une enseigne représentant un milan, appelé autrefois escofles, nom communément donné aux prêteurs sur gages. « Un Milan ? Mais oui, bon sang, c'est bien sûr ! Milan, avec une majuscule fautive mais ô combien révélatrice, Milan, la capitale de la Lombardie, d'où venaient les prêteurs sur gages installés à Paris dès le règne de Philippe-Auguste ». La rue aurait-elle été ainsi dénommée parce que des prêteurs sur gages y faisaient affaire ?. Hélas cette hypothèse plaisante s'écroule sous le coup fatal de la chronologie : le mot "milan" pour désigner le rapace n'apparaît pas dans la langue française avant le commencement du XVIe siècle, alors que la dénomination "rue de l'Escoufle" est attestée dès le XIIIe siècle, comme nous verrons plus loin.
La rue des Ecouffes tel qu’elle existe aujourd’hui résulte de la réunion – décidée en 1854 et effective en 1856 – de deux voies initialement distinctes, orientées nord-sud, situées de part et d’autre de la rue du roi de Sicile.
La partie septentrionale s’étendait dans le prolongement de la rue Tiron de la rue du roi de Sicile à la rue des Rosiers. Cette section de la rue qui était presque entièrement bâtie vers 1200 portait le nom, en 1233, de « rue de l'Écofle ». Sous le nom de « rue de l'Escouffle », elle est citée dans Le Dit des rues de Paris, de Guillot de Paris, rédigé entre 1280 et 1300. Son nom a varié : « rue de l'Écofle » au XIIIe siècle ; « rue de l'Escoufle » et « rue des Escoufles » au XIVe siècle ; « rue des Escoffles » au XVIe siècle, puis « rue des Écouffes ».
Elle est citée sous le nom de « rue des Escoufles » dans un manuscrit de 1636.
Une décision ministérielle du 8 prairial an VII () signée François de Neufchâteau fixe la moindre largeur de cette voie publique à 7 mètres. Cette largeur est portée à 10 mètres, en vertu d'une ordonnance royale du . Au XIXe siècle, la rue des Écouffes, d'une longueur de 130 mètres, qui était située dans l'ancien 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean, commençait aux 36-40, rue du Roi-de-Sicile et finissait aux 75-77, rue des Rosiers.
Les numéros de la rue étaient noirs. Le dernier numéro impair était le no 29 et le dernier numéro pair était le no 28.
La partie méridionale, délimitée au sud par la rue de Rivoli et au nord par la rue du Roi-de-Sicile, était précédemment partie intégrante de la rue Tiron. Lorsque, en 1854, cette rue fut coupée en deux par le percement de la rue de Rivoli, sa partie nord fut rattachée à la rue des Écouffes.
Au début du XXe siècle, « [A]ssez nombreuses y sont encore les maisons [du passé] : elles se distinguent par l'étroitesse de leurs façades, par les arcades massives de leurs portes cochères, par les fers forgés de leurs fenêtres. Ce qui a le plus changé, ce sont les habitants. Au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle, des personnes de qualité ou de simples bourgeois, gens de robe ou de finance, l'occupaient presque seuls, en marge de l'aristocratique Marais. Mais, au cours du [XIXe siècle], le ghetto parisien, jadis confiné dans la toute voisine rue des Juifs (aujourd'hui rue Ferdinand-Duval), l'a peu à peu conquise », remarque l'historien Charles Samaran. La présence de la culture juive est aujourd'hui importante.
Le 12 avril 1918, durant la première Guerre mondiale, le no 18 rue des Écouffes est touché lors d'un raid effectué par des avions allemands.
C'est également dans la rue des Écouffes que fut élevé le futur maréchal de France, Achille Baraguey d'Hilliers.
Au XVIIIe siècle, on pouvait jouer au jeu de paume dans le terrain appelé « jeu de paume de Rome », au coin de la rue du Roi-de-Sicile.
L'une des aventures de Nestor Burma, dans la série Les Nouveaux Mystères de Paris, s'intitule Du rébecca rue des Rosiers. Léo Malet y décrit le quartier tel qu'il apparaissait à l'époque, en 1958. Il a été porté au petit écran en 1992 par Maurice Frydland (voir Nestor Burma, série télévisée). L'une des scènes a été tournée devant l'oratoire Fleischman.
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