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Colonnade du Louvre


Colonnade du Louvre


La colonnade du Louvre constitue la façade orientale du palais du Louvre (aile Sully). Elle a été édifiée entre 1667 et 1670 et est considérée comme un des chefs-d'œuvre du classicisme français.

Histoire

Malgré son nom de « colonnade de Perrault », elle pose encore un problème d’attribution, sa conception étant le fruit de multiples influences, dont celles de Louis Le Vau, architecte du roi, Charles Le Brun, premier peintre du roi, et Claude Perrault, le médecin devenu architecte, voire de François d'Orbay ou Léonor Houdin. Il faut donc la voir comme un mélange d’inspirations diverses entre lesquelles Louis XIV a tranché, car il a suivi personnellement le dossier et s'y est beaucoup impliqué,. C'est sans doute lui qui a imposé un toit presque plat, formule qu'il utilisera très souvent à Versailles.

Sur un rez-de-chaussée très sobre s'élèvent une colonnade de style corinthien dissimulant deux étages, puis une balustrade à la hauteur du toit. Le Pavillon central (ou Pavillon Saint-Germain l’Auxerrois) s'intègre harmonieusement dans cet ordonnancement. La construction de son fronton constitue une prouesse car il est fait de deux pierres de 17,5 m de long, 2,6 m de large et 48 cm d'épaisseur. À l'époque, ce projet a reçu un accueil mitigé de la part des architectes du mouvement classique : le doublement des colonnes sur la façade est inhabituel. Le traité de Vitruve (sur lequel s'appuient tous les architectes classiques) ne fait jamais mention de ce doublement.

La colonnade a été édifiée dans un quartier très chargé en bâtiments publics et privés et ne bénéficia pendant un siècle d'aucune vue perspective. Pire, le bâtiment est de la Cour carrée fut laissé inachevé ! En 1755, à l'initiative du marquis de Marigny, il a été décidé de démolir tous les bâtiments qui gênaient et le chantier de dégagement peut être suivi grâce aux nombreux tableaux peints sur le motif par Pierre-Antoine Demachy, venu en voisin (il avait un atelier au Louvre). On a ainsi détruit le garde-meuble, les écuries de la reine, l'hôtel du Petit-Bourbon, celui de Rouillé, etc., pour dégager l'espace entre la colonnade et l'église Saint-Germain-l'Auxerrois. L'opération a été confiée à Gabriel et Soufflot. Gabriel avait aussi été chargé de terminer en 1757 la façade est de la Cour carrée, celle adossée à la colonnade, un chantier pour lequel il a dû modifier le plan de Pierre Lescot, adopter le toit plat et supprimer l'attique prévu,. Après la mort de Soufflot et de Gabriel, c'est leur collègue Pierre Desmaisons qui a été choisi pour la fin du chantier comportant notamment la voirie entre la colonnade et l'enclos Saint-Germain-l'Auxerrois.

Le tympan central, sculpté sous Napoléon Ier, est l'œuvre de François-Frédéric Lemot et Pierre Cartellier. Il représente un quadrige en haut-relief, comme pour répondre à celui de l'arc de triomphe du Carrousel. Sur le fronton, à la Restauration, un buste de Louis XIV a été substitué à celui de Napoléon.

La deuxième République retient les services de Félix Duban pour un réaménagement de la Cour carrée et des parterres de la colonnade. Le débat est vif pour la Cour carrée et le projet de Duban d'y installer la fontaine des Innocents finalement écarté. Son projet plus sage pour la colonnade est réalisé sous le second Empire. Il comporte deux espaces verts bordés de grilles de part et d'autre du passage vers le pavillon central. Chacun de ces espaces est scindé en deux carrés bordés de fleurs. La photo issue des collections du musée Carnavalet permet d'en apprécier l'élégante simplicité.

Le fossé, creusé en 1964 à l'initiative d'André Malraux, ne rétablit pas un état ancien bien qu'il semble avoir été un moment envisagé. Ces fouilles ont permis la découverte de magnifiques bossages aux angles et autour du pont central qu'on avait prévu lors de la construction avant de combler le fossé. Germain Bazin s'est déclaré contre l'opération voulue par Malraux, alors que d'autres estiment qu'elle sublime la façade et permet d'admirer un soubassement de grande qualité, œuvre de Le Vau.

Vers une nouvelle entrée pour le musée

Début 2023, Laurence des Cars, directrice du musée, envisage une nouvelle entrée au niveau de la colonnade. En effet, les baraquements à usage de bureaux qui encombrent le fossé vont disparaître avec la fin des chantiers et le retour des conservations dans leurs locaux d'origine. Le Louvre souhaite donc disposer d'une nouvelle entrée par le pont central, mais aussi combler les fossés en y installant des salles d'exposition supplémentaires. Face à ce projet, la mairie de Paris en propose un autre qui porte sur tout l'espace entre l'église Saint-Germain-l'Auxerrois et la colonnade, piétonnier et paysagé, avec des arbres dans les fossés. Les deux projets ont été analysés par Didier Rykner dans la Tribune de l'Art du .

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  • Rue d'Autriche

Bibliographie

  • Tony Sauvel, « Les auteurs de la colonnade du Louvre », Bulletin monumental, no 122 numéro 4,‎ , p. 323 - 347 (lire en ligne, consulté le )
  • Mairie de Paris, Étude historique et patrimoniale de la place du Louvre, mai 2023, lire en ligne
Collection James Bond 007

Notes et références

  • Portail de l’architecture et de l’urbanisme
  • Portail du musée du Louvre

Text submitted to CC-BY-SA license. Source: Colonnade du Louvre by Wikipedia (Historical)


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