L'abbaye de Chelles est une ancienne abbaye royale française de moniales bénédictines autrefois située à Chelles à l'est de Paris.
À Chelles, un oratoire royal dédié à saint Georges fut bâti en 538 dans sa villa royale, par Clotilde, épouse de Clovis.
Fondée avant 646 par l'épouse du roi Clovis II, sainte Bathilde, l'abbaye de Chelles reçut un soutien constant de cette reine. Elle agrandit l'oratoire de Clotilde et fit bâtir une nouvelle église consacrée à la Sainte Croix. Vers 665 elle s'y retira elle-même, et à la suite de son trépas le en 680 ou 681, y fut inhumée, plus précisément, dans un mausolée placé au fond de l'abside orientale de l'église Sainte-Croix.
Il est probable que l'abbaye était également soutenue par saint Éloi, l'un des conseillers les plus importants de la reine. En effet, plusieurs objets précieux de ce monastère suggéraient un lien étroit avec ce saint,.
L'abbaye accueille successivement plusieurs femmes de la famille carolingienne en qualité d'abbesses. Parmi elles, Helvide fait, le , retirer le sarcophage de Bathilde de l'ancienne sépulture. Puis, le , en présence de l'évêque de Paris et après la célébration de la messe, les ossements de la reine sont déposés dans une chapelle nouvellement construite derrière l'autel. Sous le même règne de Louis le Pieux († 840), le culte de sainte Bathilde, célébré les et , est adopté. La particularité de cet office se trouve dans ses répons par lesquels était félicitée la vie de sainte Bathilde selon la Vita Bathildis écrite au VIIIe siècle.
Lors de la guerre de Cent Ans et des guerres civiles sous le règne de Charles VII, les établissements religieux, comme le reste du pays, ont en général abondamment souffert matériellement et spirituellement. Fin XVe et début XVIe, un vent de réforme souffle sur eux. De 1500 à 1518 les religieuses de Chelles contribuent à réformer treize abbayes - dont celle de Notre-Dame du Val-Profond nouvellement renommée abbaye du Val-de-Grâce, l'abbaye de Montmartre à Paris, et d'autres.
Par une bulle du pape Innocent III (entre 1198 et 1216), l'abbaye était dorénavant directement liée au Saint-Siège. Or, cet établissement gardait encore le rapport avec la famille royale, notamment dans le domaine des célébrations.
En 1719, Mademoiselle d'Orléans, la fille du Régent, devient abbesse de Chelles à la place d'Agnès Charlotte de Villars, l'abbesse en titre. Mademoiselle de Chartres était en partie influencée par le jansénisme. Le compositeur Jean-Baptiste Morin est nommé maître de musique la même année.
Cette abbaye bénédictine de femmes a subsisté jusqu'à la Révolution française. Elle est fermée en 1792, puis vendue en 1796 comme bien national et détruite.
Sont encore visibles, les églises Sainte-Croix et Saint-Georges, aujourd'hui réaménagées en centre de culture contemporaine, et les vestiges du cloître intégrés à la mairie. Des documents et pièces de l'abbaye sont exposés au musée Alfred-Bonno.
L'église Saint-Georges fut édifiée aux XIe et XIIe siècles à l’emplacement du sanctuaire construit au VIe siècle, et l'église Sainte-Croix au XIIIe siècle et remaniée au XVIe siècle. Les anciens jardins de l'abbaye correspondent sensiblement à l'actuel parc du souvenir Émile Fouchard.
Les restes du cloître et les sols de l'ancienne église abbatiale ont été classés au titre des monuments historiques le alors que les églises Sainte-Croix et Saint-Georges ont été classées le .
Différentes fouilles archéologiques au XXe siècle ont mis au jour des fragments de sculptures provenant de l'abbaye détruite. Ils datent du XIIe siècle, certains des années 1110-1120, d'autres des alentours de 1140, et sont conservés au musée Alfred-Bono.
Le cloître est de nos jours intégré à l'hôtel de ville de Chelles dont la commune est le propriétaire.
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