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Magnificat (Bach)


Magnificat (Bach)


Le Magnificat [magnifikat ou maɲifikat, le t final se prononce] en ré majeur, de Jean-Sébastien Bach (catalogué BWV 243 dans sa production), est l'une de ses œuvres vocales majeures. Il a été écrit pour la fête de la Visitation de la Vierge Marie entre 1728 et 1731. Il nécessite un chœur à cinq voix, 5 solistes vocaux et un orchestre. Il s'agit de l'une des rares pièces musicales du compositeur reposant sur un texte en latin, comme les Messes brèves et la Messe en si mineur qui partage également la caractéristique d'être écrite à cinq voix.

Historique

À Leipzig, on chantait le Magnificat dans la version en allemand, traduite par Martin Luther « Meine Seele erhebt den Herrn », aux vêpres du samedi et du dimanche. Il s'agissait d'un choral à quatre voix, dont la voix principale était issue de la psalmodie grégorienne, écrite dans le 9e ton (le ton pérégrin). La source en est l’Enchiridion de Georg Rhau (1551), et le Gesangbuch (Livre de chant) de Joseph Klug (de) (1535).

Le Magnificat en ré majeur de Bach est la réécriture d'un premier Magnificat, qu'il avait écrit en mi bémol majeur (et numéroté postérieurement à Bach BWV 243a). Il était sans interpolations, mais composé vraisemblablement pour le , et comprenait quatre chœurs interpolés, conçus dans l'esprit des laudes (mot d'origine latine pour « louanges »). Ces chœurs étaient chantés en allemand et en latin.

Utilisée dans la cantate BWV 10 Meine Seel erhebt den Herren (Deutsches Magnificat), écrite pour la Fête de la Visitation du , la mélodie est utilisée comme cantus firmus par le hautbois solo, dans le n° 10 Suscepit Israel.

Le Magnificat BWV 243, écrit en ré majeur pour obtenir un meilleur éclat des trompettes, ne comprend que le texte original du Cantique de Marie, auquel s'ajoute, conformément à la tradition, la doxologie « Gloria Patri... / Sicut erat in principio… » (cette deuxième proposition reprend partiellement le motif musical par lequel l’œuvre avait débuté, sans en reprendre le texte, si bien que la musique se retrouve ainsi Sicut erat in principio, “telle qu’elle était au commencement” de l’œuvre –, conformément au texte).

Plan de l'œuvre

Bach divise son Magnificat en douze parties (dont onze sont directement basées sur des versets bibliques) pouvant être regroupées en trois épisodes débutant par une aria et s'achevant par un chœur. Son exécution dure environ trente minutes.

L'effectif est le suivant : cinq solistes vocaux (soprano I/II, alto, ténor, basse), chœur à 5 voix, 3 trompettes, timbales, flûte traversière, 2 hautbois (qui jouent aussi du hautbois d'amour), violons I/II, alto et basse continue.

Références

Liens externes

  • Ressources relatives à la musique :
    • International Music Score Library Project
    • Carnegie Hall
    • ChoralWiki
    • MusicBrainz (œuvres)
    • Muziekweb
  • Magnificat (Bach) – Omnes generationes – nombre symbolique (YouTube Video)
  • Portail du baroque
  • Portail de la musique classique

Collection James Bond 007


Text submitted to CC-BY-SA license. Source: Magnificat (Bach) by Wikipedia (Historical)



Magnificat


Magnificat


Le Magnificat (le t final se prononce puisqu'il s'agit d'un mot latin) est un texte de l'Évangile selon Luc (1:46-55), dans le Nouveau Testament, qui est devenu une prière récitée ou chantée par les chrétiens catholiques. Il s'agit de paroles prononcées par Marie, enceinte de Jésus, lors de sa visite à sa cousine Élisabeth, qui est enceinte de Jean le Baptiste. Ce cantique porte également le titre de Cantique de Marie ou de Cantique de la Vierge et se nomme Ode de la Théotokos dans la tradition byzantine.

Le texte contient de multiples références à l'Ancien Testament, notamment au Premier Livre de Samuel et aux Psaumes. Il se situe au centre de l'épisode de la Visitation, qui marque formellement le passage du cycle du Baptiste à celui de Jésus et, sur le fond, de l'Ancienne à la Nouvelle Alliance.

Depuis la Renaissance, le Magnificat a inspiré de nombreux compositeurs de musique classique, dont Claudio Monteverdi, Marc-Antoine Charpentier, Henry Purcell, Antonio Vivaldi, Jean-Sébastien Bach, Anton Bruckner et Arvo Pärt.

Le Magnificat dans le Nouveau Testament

Un texte unique

Le titre de cette prière, Magnificat, est le premier mot (l’incipit) de sa traduction latine dans la Vulgate. L'hymne de Marie commence par la phrase : Magnificat anima mea Dominum (« Mon âme loue le Seigneur »).

Ce passage ne figure dans aucun autre texte néotestamentaire : il appartient au Sondergut (« tradition propre ») de l'Évangile selon Luc. Il se situe dans une péricope dite « évangile de l'enfance », elle aussi propre au récit lucanien,.

Il s'agit du premier des quatre cantiques de cet évangile de l'enfance, les trois suivants étant ceux de Zacharie (1:68-79, le Benedictus), des anges (2:14, le Gloria) et de Syméon (2:29-35, le Nunc dimittis). Le Magnificat est également le plus long discours de Marie dans le Nouveau Testament.

Contenu

Quelques jours après l'Annonciation (Luc 1:26-56), Marie, enceinte de Jésus, rend visite à sa cousine Élisabeth, qui est enceinte de Jean le Baptiste. Cet épisode est connu sous le nom de Visitation. Élisabeth la salue par un cantique inspiré des Psaumes et Marie lui répond par le Magnificat :

« Mon âme exalte le Seigneur, Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur, Parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, Parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint, et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Il a déployé la force de son bras ; il a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses. Il a renversé les puissants de leurs trônes, et il a élevé les humbles. Il a rassasié de biens les affamés, et il a renvoyé les riches à vide. Il a secouru Israël, son serviteur, et il s’est souvenu de sa miséricorde, Comme il l’avait dit à nos pères, envers Abraham et sa postérité pour toujours. »

Thématique

Marie adresse sa louange à Dieu comme à celui qui se tourne vers elle et tous les faibles, dans un texte qui s'articule sur une dualité : celle qui oppose l'abaissement et l'élévation. Le Magnificat exprime la grandeur et la puissance de Dieu (v. 46 et 49), dont le bras est fort (v. 51), image utilisée dans le Livre de l'Exode lors de la sortie d'Égypte (Ex 6:6), et la force de ce bras bouleverse l'ordre terrestre : elle abat les orgueilleux, renverse les puissants, dépouille les riches, et, en sens inverse, les humbles comme Marie (v. 47) sont élevés.

Dietrich Bonhoeffer écrit à ce propos : « Ce cantique de Marie est le plus passionné, le plus sauvage, on pourrait presque dire le cantique de l'Avent le plus révolutionnaire qui ait jamais été chanté. Ce n'est pas la douce, tendre, rêveuse Marie comme on la voit sur les images, c'est la femme passionnée, emportée, fière, enthousiaste qui parle ici... Un chant dur, fort, implacable de trônes écroulés et de puissants humiliés, de violence de Dieu et d'impuissance humaine. »

Le Magnificat est également cité comme l'un des sources de la Théologie de la libération, notamment pour le passage : « Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. » Jean-François Baudoz rapporte même que « sous la dictature argentine dans les années 1970, le verset “Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles” avait été supprimé ».

Échos de l'Ancien Testament

Les emprunts à l'Ancien Testament, très nombreux, forment une véritable « mosaïque » de citations : outre le cantique d'Anne (1S 2:1-10) qui en est la toile de fond, le Magnificat se réfère « à la Genèse, au Deutéronome, au Siracide, à Ésaïe, à Habaquq, à Malachie, à Job, à Ézéchiel, et surtout aux Psaumes (Ps 34:3-4 ; 35:9 ; 44:4-6 ; 71:17-19 ; 111:9 ; etc.) »,.

La réponse de Marie n'a rien d'exceptionnel dans l'univers biblique, compte tenu de l'importance des chants féminins transmis par les traditions de l'Ancien Testament. Les paroles du Magnificat sont inspirées du cantique que chante Anne, la mère du prophète Samuel, dans le Premier Livre de Samuel (2:1-10) :

« Mon cœur se réjouit en l’Éternel, Ma force a été relevée par l’Éternel ; Ma bouche s’est ouverte contre mes ennemis, Car je me réjouis de ton secours. Nul n’est saint comme l’Éternel ; Il n’y a point d’autre Dieu que toi ; Il n’y a point de rocher comme notre Dieu. Ne parlez plus avec tant de hauteur ; Que l’arrogance ne sorte plus de votre bouche ; Car l’Éternel est un Dieu qui sait tout, Et par lui sont pesées toutes les actions. L’arc des puissants est brisé, Et les faibles ont la force pour ceinture. Ceux qui étaient rassasiés se louent pour du pain, Et ceux qui étaient affamés se reposent ; Même la stérile enfante sept fois, Et celle qui avait beaucoup d’enfants est flétrie. L’Éternel fait mourir et il fait vivre. Il fait descendre au séjour des morts et il en fait remonter. L’Éternel appauvrit et il enrichit, Il abaisse et il élève. De la poussière il retire le pauvre, Du fumier il relève l’indigent, Pour les faire asseoir avec les grands. Et il leur donne en partage un trône de gloire ; Car à l’Éternel sont les colonnes de la terre, Et c’est sur elles qu’il a posé le monde. Il gardera les pas de ses bien-aimés. Mais les méchants seront anéantis dans les ténèbres ; Car l’homme ne triomphera point par la force. Les ennemis de l’Éternel trembleront ; Du haut des cieux il lancera sur eux son tonnerre ; L’Éternel jugera les extrémités de la terre. Il donnera la puissance à son roi, Et il relèvera la force de son oint. »

Jean le Baptiste et Jésus

Dans l'ensemble, le genre littéraire employé dans l'évangile de l'enfance relaté dans les deux premiers chapitres de Luc est pour François Blanchetière « un midrash à partir de l'histoire de Moïse ». En particulier, « l'histoire de Jean le Baptiste est un midrash bâti sur les récits bibliques de la naissance d'Isaac et surtout de Samuel, le précurseur de David, type du roi messianique ».

Daniel Marguerat voit l'épisode de la Visitation comme une « charnière » entre le cycle du Baptiste et celui de Jésus. Le diptyque que forment la salutation d'Élisabeth et le Magnificat de Marie marque en effet le début d'une série de symétries voulues par Luc. L'évangéliste s'attache en effet à établir un parallèle entre le Baptiste, symbole de la tradition ancestrale d'Israël, et Jésus, qui incarne la Nouvelle Alliance : l'exégète observe que l'évangile de l'enfance selon Luc contient « deux annonciations (1:5-25 et 1:26-56), deux naissances (1:57-58 et 2:1-20), deux circoncisions et deux nominations (1:59-66 et 2:21), deux actions de grâce (1:67-79 et 2:22-39), deux notices de croissance de l'enfant (1:80 et 2:40) ». Ce principe narratif vise à enraciner Jésus dans la continuité d'Israël mais aussi à insister sur sa supériorité.

Texte grec et traductions

Prière et cantique

Usages liturgiques

Le Magnificat appartient principalement au temps de l'Avent.

En ce qui concerne la liturgie des Heures, il fait partie de la prière du matin (les matines) dans la tradition byzantine. Dans la liturgie romaine (catholique, luthérienne et anglicane), en revanche, il est récité ou chanté à la fin des vêpres, où il est chanté solennellement dans le style grégorien. Comme les Psaumes et les autres cantiques, le Magnificat se termine généralement par une doxologie : le Gloria (« Gloire au Père »).

Martin Luther, auteur d'un commentaire du Magnificat (1520-1521), a suggéré de le chanter sur le 9e ton de psaume (tonus peregrinus).

Compositions musicales

De très nombreux compositeurs, à partir de la Renaissance, ont choisi le chœur a cappella (très accessoirement l'orgue, qui ne fait pas entendre les paroles) pour mettre le Magnificat en musique, parmi lesquels Roland de Lassus, Palestrina, Claudio Monteverdi (Vespro della Beata Vergine), Dietrich Buxtehude ou encore Marc-Antoine Charpentier, André Campra, Henry Purcell, Antonio Vivaldi, Georg Philipp Telemann, Jean-Sébastien Bach (Magnificat BWV 243a en mi bémol majeur et BWV 243 en ré majeur), Johann Pachelbel et Carl Philipp Emanuel Bach. On peut citer d'autres exemples : Anton Bruckner, Sergueï Rachmaninov, Arvo Pärt...

John Neumeier a créé un ballet créé dans la cour d'honneur du Palais des papes d'Avignon le 27 juillet 1987, avec le Magnificat de Bach BWV 243.

Voir aussi

Bibliographie

  • François Bovon, L'Évangile selon saint Luc, Labor et Fides, quatre tomes, 1991-2009
  • Joseph Fitzmyer, sj, The Gospel according to Luke I-IX, The Anchor Bible. 1981
  • Peter Godzik, « Erfahrener Glaube. Luthers Magnifikatauslegung von 1521 », in Erwachsener Glaube. Lebenseinsichten, Steinmann, Rosengarten b. Hamburg, 2018 (ISBN 978-3-927043-70-1), p. 15–25
  • Guy Lafon, L'esprit de la lettre, lectures de l'Évangile selon saint Luc, Paris, Desclée de Brouwer, 2001 (ISBN 2-220-04871-3)
  • Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008 (ISBN 978-2-8309-1289-0)
  • Rudolf Schnackenburg, « Das Magnificat, seine Spiritualität und Theologie », in Geist und Leben 38, Würzburg, 1965, p. 346

Articles connexes

  • Cantique
  • Cantique de Zacharie
  • Cantique de Syméon
  • Magnificat (Bach)
  • Magnificat (Bruckner)
  • Magnificat (Pärt)
  • Notre Père
  • Racines juives du christianisme

Notes et références

Notes

Références

  • Portail du christianisme
  • Portail de la musique classique

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Magnificat (homonymie)


Magnificat (homonymie)


Magnificat est un cantique prononcé selon la tradition, par la Vierge Marie.

  • Magnificat est un mensuel catholique.
  • Magnificat est un groupe de prière fondé par l'acteur Michael Lonsdale et destiné plus spécialement aux artistes.
  • Magnificat est le titre d'œuvres musicales écrites sur le cantique de la Vierge par de nombreux compositeurs :
    • les Magnificat de Claudio Monteverdi (dans ses Vespro della Beata Vergine, ainsi que dans sa Selva morale e spirituale)
    • Magnificat de Jean-Sébastien Bach
    • Magnificat de Carl Philipp Emanuel Bach
    • Magnificat d'Anton Bruckner (1852).
    • Magnificat de Dietrich Buxtehude
    • Magnificat de François Couperin
    • Magnificat de Francesco Durante
    • Magnificat de Vladimír Godár
    • Magnificat de Alan Hovhaness
    • Magnificat de Johann Kuhnau
    • Magnificat de Luca Marenzio
    • Magnificat d'Arvo Pärt.
    • Magnificat de Krzysztof Penderecki
    • Magnificat de Domenico Scarlatti
    • Magnificat de Franz Schubert
    • Magnificat de Heinrich Schütz
    • Magnificat de John Tavener
    • Magnificat de Ralph Vaughan Williams
    • Magnificat d'Antonio Vivaldi
    • Etc.

Autre

  • Magnificat, film italien réalisé par Pupi Avati, sorti en 1993 ;
  • Magnificat, film français de 2023.

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Gloire au Père


Gloire au Père


Dans le catholicisme, le Gloire au Père ou Gloire soit au Père (en latin Gloria Patri) est une doxologie qui glorifie la Trinité. Pour la différencier de la prière du Gloire à Dieu, elle est parfois qualifiée de « petite doxologie ». Elle est notamment dite pendant la messe et durant la prière du Rosaire. Elle est souvent chantée.

Son texte est souvent repris dans des œuvres de musique baroque, comme par exemple le grand motet Dominus regnavit de Mondonville, le Miserere en ut mineur de Zelenka ou le Magnificat de Bach.

Le texte de la prière

Français

Gloire au Père,
et au Fils,
et au Saint-Esprit.
Comme il était au commencement,
maintenant et toujours,
pour les siècles des siècles.
Amen.

Français (variante)

Gloire au Père,
et au Fils,
et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est,
qui était, et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen.

Français (variante 2)

Rendons gloire au Père tout puissant,
à son fils Jésus Christ le Seigneur,
à l'Esprit qui habite en nos cœurs,
pour les siècles des siècles.
Amen.

Latin

Gloria Patri,
et Filio,
et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio,
et nunc et semper,
et in saecula saeculorum.
Amen.

Notes et références

Annexes

  • Portail du catholicisme

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