La quatrième maison capétienne d'Orléans — désignée simplement sous la forme de « maison d'Orléans » ou parfois maison de Bourbon-Orléans, — est l'une des branches cadettes de la maison capétienne de Bourbon dont le fondateur, Philippe de France (1640-1701), duc d'Orléans donne à la dynastie le nom de son apanage.
Fils cadet de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, frère de Louis XIV, Philippe, fils de France, reçoit dès sa naissance le duché d'Anjou en apanage avant d'être possessionné supplémentairement du duché d'Orléans en 1661, à la suite du décès de Gaston de France (1608-1660). Contrairement à ce dernier, fils de Henri IV qui avait lui-même reçu le duché d'Orléans en apanage, Philippe pérennise quant à lui sa dynastie en donnant naissance à six enfants issus de deux lits différents : celui de Henriette d'Angleterre (de 1661 à sa mort en 1670) et celui de Charlotte-Élisabeth de Bavière, Princesse Palatine (après 1671).
Seul l'un de ses trois fils, Philippe, titré duc de Chartres, atteignit l'âge adulte — les autres étant décédés en bas âge — et hérita ainsi de l'apanage à la mort de son père, le . Illustre dans la postérité par sa qualité de « Régent » de Louis XV, Philippe d'Orléans est aussi l'aïeul direct du roi des Français Louis-Philippe Ier (1773-1850).
Louis-Philippe Ier, roi des français, a eu plusieurs fils. Son fils aîné Ferdinand-Philippe d'Orléans a eu deux fils : les descendants du premier sont éteints, les descendants du second sont les prétendants actuels au « trône de France ».
Du deuxième fils du roi Louis-Philippe, Louis d'Orléans, descendent notamment les Orléans-Bragance.
Depuis le décès du prétendant légitimiste, Henri d'Artois, en 1883, un mouvement orléaniste-légitimiste s'est formé ; pour eux, la maison d'Orléans se confond avec la « maison royale de France ».
Avant même que Philippe de France (1640-1701) ne le trouve en apanage, le duché d'Orléans était d'une grande puissance territoriale, doublé d'une immense richesse. En effet, les ducs d'Orléans qui se succédèrent au titre, sans nécessairement de liaison filiale directe, se transmettaient aussi les acquis fonciers et les fortunes personnelles si bien que le duché devint le plus riche de France tout au long du XVIIIe siècle.
Après être passé entre les mains des princes apanagistes de la maison de Valois-Orléans-Angoulême (dont celles des futurs rois Henri II, Charles IX et Henri III), le fief d'Orléans est attribué à des Bourbons, une fois que Henri IV a accédé au trône. C'est d'abord le deuxième fils de Henri IV et de Marie de Médicis, Monsieur d'Orléans dit Nicolas, né en avril 1607, qui le reçoit en apanage. Mais ce dernier ayant trouvé la mort en bas âge d'une crise d'épilepsie, son frère Gaston de France retrouvera en plus du sien son apanage en 1626.
Né le , Gaston de France est le troisième fils de Henri IV et de Marie de Médicis, frère cadet du futur roi Louis XIII. D'abord titré duc d'Anjou, il prend, à la suite de la mort de son frère, le titre de « Monsieur » — un titre donné au plus âgé des frères du roi — annonçant une place royale en cas de non-postérité du roi, d'où l'importance non négligeable qu'il prend au cours des années. Conspirateur avéré, Gaston marque sa singularité vis-à-vis de la Couronne de France en s'opposant à de nombreuses occasions soit au roi soit à Anne d'Autriche, sa belle-sœur, ou bien encore au cardinal Mazarin ; ceci donnant à l'apanage une triste renommée de conspiration que ses successeurs payeront eux-mêmes de leur nom — « Orléans » — sans avoir de lien direct avec Gaston de France.
En 1626, après une conspiration de Chalais manquée, Gaston accepte à regret d'épouser la richissime Marie de Montpensier que lui impose Richelieu et le roi son frère. Le , lors de son mariage avec la duchesse de Montpensier il reçoit, les apanages d'Orléans et de Chartres, augmentés du comté de Blois. Issue de la seconde maison de Bourbon-Montpensier, la duchesse apporte à son époux une dot exceptionnelle. De leur mariage naîtra Anne-Marie-Louise d'Orléans, mais la duchesse de Montpensier mourut en couches, laissant sa fortune non à Gaston mais à sa fille, bientôt appelée « Grande Mademoiselle ». N'ayant pas donné naissance à des enfants, Anne-Marie-Louise d'Orléans transmettra en partie la fortune des Montpensier aux Orléans.
Deuxième fils d'Anne d'Autriche et de Louis XIII, Philippe naît à Saint-Germain le , deux ans après le dauphin Louis-Dieudonné (futur Louis XIV). Apanagé — comme la tradition le veut — du duché d'Anjou à sa naissance, Philippe est l'héritier présomptif du trône, de la mort de son père () en passant du sacre de son frère () jusqu'à la naissance du « Grand Dauphin » ; soit une période de près de dix-huit années allant de 1643 à 1661.
Seul frère de Louis XIV, Philippe de France est appelé jusqu'en 1660 « Petit Monsieur » pour le distinguer du « Grand Monsieur », son oncle Gaston de France, duc d'Orléans. Lorsque ce dernier meurt, Philippe récupère l'apanage fort riche et bien possessionné de son oncle qui fait de lui l'un des personnages les plus riches du royaume. Il récupère entre autres les duchés d'Orléans et de Chartres, qui lui assurent de vivre à la hauteur de son rang, mais son frère lui refusera toutefois le comté de Blois (et donc le château de Chambord) et le Languedoc qui auraient aussi dû lui échoir à la mort de son oncle Gaston. Philippe recevra en plus une importante rente du roi et tirera aussi plus tard des revenus de la construction du canal d'Orléans.
Parmi ses titres, on note :
: roi de France et de Navarre ou roi des Français.
: prétendants orléanistes au trône de France.
Gras : chefs de la maison d'Orléans.
Fils du roi Louis XIII, et de l'archiduchesse Anne d'Autriche, Philippe est d'abord titré duc d'Anjou (de 1640 à 1661), puis duc d'Orléans en 1661, à la suite de la mort de son oncle Gaston d'Orléans. Philippe Ier épouse, le , sa cousine Henriette-Anne d'Angleterre, avec qui il a trois enfants. En secondes noces, il épouse, le , Élisabeth-Charlotte de Palatinat, qui lui donne trois autres enfants.
Fils de Philippe Ier, duc d'Orléans, et de Charlotte-Élisabeth de Palatinat, Princesse Palatine, le duc de Chartres devient à la mort de son père, le , le duc Philippe II d'Orléans (1674-1723). Philippe II épouse une fille naturelle de Louis XIV, Françoise-Marie de Bourbon, le , qui donne huit enfants à la nouvelle dynastie (un seul meurt en bas-âge).
Fils de Philippe II, duc d'Orléans, régent du royaume, et de Françoise-Marie de Bourbon, Mademoiselle de Blois, le duc de Chartres devient à la mort de son père, le , le duc Louis Ier d'Orléans (1703-1752). Louis Ier épouse, le , Auguste de Bade-Bade (issue de la branche bernardine de la maison de Bade), avec qui il a deux enfants.
Fils de Louis Ier, duc d'Orléans, et d'Auguste de Bade-Bade, le duc de Chartres devient à la mort de son père, le , le duc Louis-Philippe Ier d'Orléans (1725-1785). Louis-Philippe Ier (alors duc de Chartres) épouse, le , Louise-Henriette de Conti (de la maison de Bourbon-Conti), qui lui donne trois enfants.
Fils de Louis-Philippe Ier, duc d'Orléans, et de Louise-Henriette de Conti, le duc de Montpensier devient à la mort de son grand-père (1752) duc de Chartres, puis, à celle de son père, le , le duc Louis-Philippe II d'Orléans (1747-1793). Louis-Philippe II (alors duc de Chartres) épouse, le , Marie-Adélaïde de Bourbon (descendante des Bourbon-Penthièvre, rameau illégitime de la maison de Bourbon), qui lui donne six enfants.
Fils de Louis-Philippe II, duc d'Orléans, et de Marie-Adélaïde de Bourbon, le duc de Valois devient à la mort de son grand-père (1785) duc de Chartres, puis, à la Restauration en 1814, le duc Louis-Philippe III d'Orléans (1773-1850). Après la chute de Charles X, le duc devient le second roi des Français sous le nom de Louis-Philippe Ier. Le roi (alors ci-devant duc de Chartres) épouse, le , Marie-Amélie de Naples et de Sicile (de la maison de Bourbon-Siciles), avec qui il a dix enfants.
Fils de Louis-Philippe Ier, duc d'Orléans, roi des Français, et de Marie-Amélie de Naples et de Siciles, le duc de Chartres devient à l'accession au trône de son père, le , le duc Ferdinand-Philippe d'Orléans (1810-1842). Ferdinand-Philippe épouse, le , Hélène de Mecklembourg-Schwerin (issue de la maison de Mecklembourg-Schwerin), avec qui il a deux enfants.
Fils de Ferdinand-Philippe d'Orléans, duc d'Orléans et prince royal de France, et de la duchesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, Philippe d'Orléans (1838-1894), comte de Paris, devient à la mort de son père, le , prince royal. À la mort de Louis-Philippe Ier, les orléanistes l'appellent « Louis-Philippe II » ; en 1883, la majorité des monarchistes le reconnaissent et Philippe revendique la succession du « comte de Chambord », devenant le prétendant « Philippe VII ». Philippe épouse, le , sa cousine germaine Marie-Isabelle d'Orléans, avec qui il a huit enfants.
Fils de Philippe d'Orléans, comte de Paris et prince royal de France, et de Marie-Isabelle d'Orléans, Philippe d'Orléans (1869-1926), devient à la mort de son père, le , « Philippe VIII ». Philippe épouse, le , Marie-Dorothée de Habsbourg-Lorraine (1867-1932), avec qui il n'a pas d'enfants.
Sans postérité, le successeur du « duc d'Orléans » est un fils de Robert d'Orléans (1840-1910), duc de Chartres, frère cadet de son père Philippe d'Orléans (1838-1894), comte de Paris — tous deux fils de Ferdinand-Philippe : en l'occurrence Jean d'Orléans (1874-1940), « duc de Guise », par ailleurs beau-frère de Philippe par mariage avec Isabelle d'Orléans.
Fils de Robert d'Orléans (1840-1910), duc de Chartres, et de Françoise d'Orléans, Jean d'Orléans (1874-1940), « duc de Guise », devient à la mort de son cousin, le , l'aîné de la maison ; les orléanistes le considèrent comme le « roi Jean III ». Jean épouse, le , sa cousine Isabelle d'Orléans, avec qui il a quatre enfants.
Fils de Jean d'Orléans (1874-1940), « duc de Guise », et d'Isabelle d'Orléans, Henri d'Orléans (1908-1999), devient à la mort de son père, le , l'aîné de la maison ; il est appelé « Henri VI ». Henri épouse, le , sa cousine Isabelle d'Orléans-Bragance, avec qui il a onze enfants.
Fils de Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris, et d'Isabelle d'Orléans-Bragance, Henri d'Orléans (1933-2019), comte de Clermont devient à la mort de son père, le , comte de Paris et duc de France. Henri (alors comte de Clermont) épouse, le , Marie-Thérèse de Wurtemberg (1934), avec qui il a cinq enfants.
En secondes noces, Henri épouse civilement, le , puis religieusement, le , Micaela Cousino (1938-2022), union sans postérité.
Fils d'Henri d'Orléans (1933-2019), comte de Paris, et de Marie-Thérèse de Wurtemberg, Jean d'Orléans (né en 1965), devient à la mort de son père, le , chef de la maison de France. Il épouse, le , Philomena de Tornos y Steinhart (1977), avec qui il a six enfants.
Le terme de « maison d’Orléans », qui tire son nom de l'apanage du duché d'Orléans, désigne quatre branches de la maison royale de France (deux des Valois et deux des Bourbons).
Branche issue de Philippe de France (1336-1375), duc d’Orléans de 1344 à 1375, qui comprend deux générations (de 1344 à 1397).
Branche issue de Louis de France (1372-1407), duc d’Orléans de 1392 à 1407, qui comprend six générations (de 1392 à 1615) :
Branche issue de Gaston de France (1608-1660), duc d’Orléans de 1626 à 1660, qui comprend deux générations (de 1608 à 1721).
Branche issue de Philippe de France (1640-1701), duc d'Orléans de 1660 à 1701, qui comprend plusieurs générations (de 1660 à nos jours), dont certaines persistantes :
N.B. : pour les autres familles d'Orléans issues des comtes carolingiens d'Orléans, voir le comté d'Orléans.
Henri d'Orléans, né Henri Robert Ferdinand Marie le au Nouvion-en-Thiérache (Aisne) et mort le à Cherisy (Eure-et-Loir), est le prétendant orléaniste au trône de France et le chef de la Maison royale d'Orléans de 1940 à sa mort en 1999 sous le nom d' « Henri VI ». Il porte également, à partir de 1929, le titre de courtoisie de comte de Paris à la suite de l'accession de son père, Jean d'Orléans duc de Guise, au « trône de France ».
En tant qu'aîné de sa branche au sein de la Maison royale d'Orléans, il est également le plus riche héritier des rois de France, avec une fortune estimée environ à 400 millions de francs, et est considéré durant sa vie comme le premier propriétaire foncier de France. Engagé en politique dans les années 1960, il travaille pour un projet de restauration sous la forme d'une monarchie parlementaire et s'entretient à ce sujet avec le général Charles de Gaulle, président de la République. Mais toutes ses tentatives et projets politiques échouent. À sa mort, il transmet à son fils aîné, Henri, ses droits à la Couronne et laisse derrière lui une querelle de succession entre ses descendants et la fondation Saint-Louis portant sur le partage de sa fortune et de ses biens.
Il est un descendant direct de Louis XIII par la branche de Philippe d'Orléans mais aussi de Louis XIV par Françoise Marie de Bourbon, fille légitimée qu'a eue celui-ci avec Madame de Montespan. Il est également l'arrière-arrière-petit-fils du dernier roi des Français Louis-Philippe Ier.
Henri d'Orléans naît au Nouvion-en-Thiérache (Aisne) le , quatrième enfant et seul fils de Jean d'Orléans (1874-1940), d'une branche cadette de la quatrième maison d'Orléans, et de sa cousine germaine Isabelle d'Orléans (1878-1961), sœur du chef de la maison d'Orléans, le duc d'Orléans, Philippe d'Orléans (1869-1926), le « Philippe VIII » des orléanistes, soit la majorité des monarchistes de l'époque. Son prénom, Henri, jusque-là peu courant dans la maison d'Orléans, rappelle celui de son oncle, l'explorateur Henri d'Orléans, mort quelques années plus tôt. Il a également trois sœurs aînées, Isabelle d'Orléans (1900-1983), comtesse Bruno d'Harcourt puis princesse Pierre Murat, Françoise d'Orléans (1902-1953), princesse Christophe de Grèce (mère du prince Michel de Grèce) et Anne d'Orléans (1906-1986), duchesse d'Aoste et vice-reine d'Éthiopie.
Il est baptisé au Nouvion-en-Thiérache le et reçoit pour parrain son oncle, Ferdinand d'Orléans (1884-1924), et pour marraine sa tante, Marie d'Orléans (1865-1909), princesse Valdemar de Danemark.
Il passe la plus grande partie de son enfance dans le nord du Maroc dans des propriétés que son père a achetées. Il voyage en France, en Espagne, en Sicile et ailleurs en Europe à l'occasion de voyages de famille.
Le « mouvement orléaniste » porté par ses cousins le duc d'Orléans et le frère de celui-ci, le duc de Montpensier, fait de lui le jeune héritier de la couronne royale française. Ni le premier ni le second n'ayant de fils, c'est la raison pour laquelle, à la mort du duc d'Orléans, le duc de Guise et son fils âgé de 18 ans sont contraints à l'exil.
Il devient en effet interdit de territoire national en vertu de la loi d'exil de 1886 qui interdit le territoire national au chef des maisons royales ou impériales ayant régné en France, ainsi qu'à leur fils aîné. Il habite donc en Belgique, au Maroc, en Espagne et enfin au Portugal. Il poursuit ses études en mathématiques et en sciences à l'Université de Louvain en 1924, puis de droit entre 1926 et 1928. Par ailleurs il est entouré de précepteurs comme l'abbé Thomas, l'économiste Charles Benoist ou le général Henri de Gondrecourt.
En 1929, son père le proclame comte de Paris, titre de courtoisie qu'il conservera jusqu'à sa mort et sous lequel il fut le plus connu.
En 1931 Henri d'Orléans épouse à Palerme sa cousine la princesse Isabelle d'Orléans-Bragance (1911-2003), connue sous le titre de « comtesse de Paris ». Le mariage est célébré par le cardinal Luigi Lavitrano, à l'époque archevêque de Palerme, avec pour témoins : Charles de Bourbon-Siciles (cousin germain du comte de Paris, fils de la princesse Louise d'Orléans (1882-1958), le duc des Pouilles, Pierre-Gaston d'Orléans-Bragance (frère de la comtesse de Paris) et le prince Adam Ludwik Czartoryski (petit-fils du prince Louis d'Orléans, duc de Nemours). Leur première fille, aînée de leurs 11 enfants, naît dès 1932.
En novembre 1937, au nom de son père le duc de Guise et de la maison d'Orléans, le comte de Paris désavoue l'Action française, dirigée par Charles Maurras, et rompt ainsi avec l'extrême-droite[réf. nécessaire]. Depuis quelques années, Henri d'Orléans et Maurras étaient en désaccord, notamment depuis le lancement de la revue Courrier royal par Henri. Ce dernier n'hésitait pas en effet à prendre des positions opposées à l'Action française, quitte à perdre une grande partie de ses lecteurs[réf. nécessaire].
En dépit de la loi d'exil, il séjourne en France clandestinement à plusieurs reprises, dont la première fois en 1938. En , il organise une conférence de presse clandestine près de Pontoise avec l'aide de ses partisans, dont Louis Emery, chez qui a lieu cet événement qui fera la « Une » de tous les journaux. Ainsi, dans Le Populaire du , le journaliste raconte comment il a « été “kidnappé” par le comte de Paris » : « On répartit une vingtaine de journalistes entre six ou sept voitures. Chacune de celles-ci prend une route différente… Près de Pontoise… Une gentilhommière en briques rouges, au milieu d'un grand parc. Tout le monde descend. Un homme se précipite à notre rencontre. C'est le propre frère du colonel de La Rocque, l'homme de confiance de la maison. » Paris-Soir raconte aussi cet événement à la Une de son édition du : « Malgré la loi d'exil, le comte de Paris revient en France pour lancer une proclamation. Il arrive secrètement en avion aux environs de Paris, prend une coupe de champagne avec les journalistes convoqués et repart aussitôt par la voie des airs ». Le journaliste, Rochat-Cenise, ajoute : « Un petit village, un village de France avec des maisons grises au milieu d'arbres encore verts. Un château charmant avec un grand parc et quinze journalistes dans ce château… J'ai une seconde demande à vous adresser, c'est de ne jamais dévoiler l'endroit où vous êtes réunis ici. » Pour lui, commentant les accords de Munich, « le diktat allemand est une humiliation sans précédent dans notre histoire ».
En 1940, il succède à son père, Jean d'Orléans dit « Jean III », mort en exil ; nouveau prétendant au trône de France et aîné de la Maison d'Orléans, il fait alors usage des pleines armes de France (d'azur à trois fleurs de lis d'or). Jusqu'en 1926, il portait les armes traditionnelles de la maison d'Orléans (de France au lambel d'argent à trois pendants), puis celles de dauphin de 1926 à 1940.
Désireux de servir son pays, alors que la loi d'exil le lui interdisait, il fut autorisé le par Paul Reynaud à s'engager dans la Légion étrangère, au début de la Seconde Guerre mondiale, sous le nom d'Henri Robert Orliac, patronyme déjà emprunté en 1909 par le duc de Guise, prétendant au trône de France et son épouse, lors de leur installation au Maroc (Orliac était le nom du « clairon » d'un autre Henri d'Orléans, plus connu par son titre de duc d'Aumale).
Il se rend à Vichy, y rencontre peut-être Pétain, et se voit éconduire par Laval qui lui propose le cadeau empoisonné du ministère du Ravitaillement ; on ne sait trop quelle fut la réponse du prince, mais il est certain qu'il n'exerça jamais cette charge.
Il écrit en un « Message aux monarchistes français », qui appelle à soutenir le maréchal Pétain.
À Alger, en , une conspiration s'organise par le résistant Henri d'Astier de La Vigerie visant à permettre à Henri d'Orléans de prendre la place de l'amiral Darlan, jugé trop proche du Reich, et former un gouvernement d'union dans lequel de Gaulle aurait dirigé les affaires politiques et Giraud les affaires militaires.
En il s'installe au Portugal. Il choisit de se positionner au centre, proche de la démocratie chrétienne qui, avec le MRP, semblait avoir le vent en poupe. Pour diffuser ses idées, il créa un Bulletin d'information qui attira des collaborations comme celles de Bertrand de Jouvenel, Gustave Thibon et Michel de Saint Pierre. En 1947, il publie un livre, Entre Français, destiné à se faire connaître de la population. Le il présenta l'Esquisse d'une constitution monarchique et démocratique, qui comportait notamment trois propositions :
Un député du MRP, Paul Hutin-Desgrées, fondateur après la Libération du quotidien Ouest-France, rencontra en 1948 un des collaborateurs du « comte de Paris » et découvrit l'existence de la loi d'exil. La trouvant scandaleuse, il lança une campagne pour son abolition, laquelle finit par aboutir par la loi du , permettant au comte de Paris de rentrer en France. Arrivé à Paris, il rendit immédiatement visite au président de la République Vincent Auriol, qui avait appuyé l'abrogation de la loi d'exil, puis alla visiter les plages du débarquement.
En 1953, le comte de Paris s'installe au manoir le Cœur-Volant à Louveciennes avec sa famille. La famille d'Orléans y menait une vie brillante sous l'œil des médias et tout Paris défilait dans cette résidence proche de la capitale : Antoine Pinay, Pierre Mendès France, Maurice Schumann, Jacques Soustelle faisaient partie des invités habituels.
Hostile à l'impuissance de la Quatrième République, le comte de Paris tenait un bulletin politique mensuel de quatre pages dans lequel il livrait ses analyses et cherchait à combiner le souci monarchique du long terme avec le respect des règles démocratiques. Pendant plus de dix ans, il effectua de nombreuses tournées en France métropolitaine et en Afrique française, dénonçant l'absence d'autorité politique du régime empêchant la pépinière d'hommes de qualité que comptait la France d'exprimer leur talent et de servir leur patrie.
Son Bulletin traitait de plus en plus de l'actualité politique et apporta son soutien à la politique de Pierre Mendès-France : la paix en Indochine et le rejet de la Communauté européenne de défense (CED), laquelle, sous couvert de construction européenne, plaçait l'armée française sous la coupe des États-Unis. Le prince plaida également en faveur de l'indépendance de l'Afrique noire.
Plusieurs de ses idées le rapprochaient du général de Gaulle ; ils se rencontrèrent pour la première fois le dans la propriété d'Emmanuel Monick, un ami de Michel Debré. Leurs rencontres et leur correspondance devinrent régulières.
Le comte de Paris félicita le général de Gaulle de sa prise du pouvoir dans une lettre du : « Votre foi en Dieu, votre amour immense de la France et la certitude que vous avez de sa mission dans le monde, votre expérience, les conclusions de vos méditations, inspireront les choix que votre haute conscience vous dictera pour préserver la France de l'anarchie vers laquelle elle se précipitait faute d'être conduite. »
François, un de ses fils, auquel il donna à titre posthume le titre de courtoisie de duc d'Orléans, est « mort pour la France » lors de la guerre d'Algérie en 1960. Dans leurs échanges épistolaires publiés en 1994, les deux hommes discutent de la possibilité d'une restauration monarchique.
Les rapports entre le comte de Paris et le général de Gaulle s'intensifièrent alors.
Le comte de Paris publia en 1994 un ouvrage intitulé Dialogue sur la France, présenté comme cosigné par lui et le général de Gaulle. De fait, s'il est difficile de prouver que le général de Gaulle envisagea vraiment de favoriser la restauration de la monarchie, il avait au fond de lui une sensibilité royaliste :
En 1963, de Gaulle, militaire catholique issu d'une famille bourgeoise d'opinion plutôt royaliste, affirma à Alain Peyrefitte qu'il ne croyait pas aux chances du comte de Paris et qu'il n'avait pas envisagé de restaurer la monarchie. Néanmoins, il reconnut qu'il avait de la considération pour le prétendant orléaniste, non seulement pour ce qu'il représentait en tant que descendant des rois mais aussi pour ce qu'il était personnellement : « Parce qu'il est très pénétré de l'intérêt général, de l'amour de la patrie. Il souhaite, chaque fois que c'est nécessaire, qu'on s'appuie sur le peuple contre les féodalités. Il a l'esprit capétien. Et puis, j'ai de la considération pour ce qu'il est personnellement : il a une magnifique famille, il a perdu un fils en Algérie. Il ne mérite que l'estime. Mais ce n'est pas un candidat. Il ne correspond plus à ce siècle. »
De fait, de Gaulle avait espéré que le comte de Paris se rallierait à la France libre en 1940 ; il avait organisé un service funèbre à Londres à l'été 1940 à la mort de son père le duc de Guise. René Cassin aurait proposé sa place au Comité français de libération nationale. Selon certains auteurs, de Gaulle, qui jugeait chacun à l'aune de son attitude pendant la Seconde guerre mondiale et l'Occupation, aurait distingué le comportement d'Henri d'Orléans de celui de Louis Napoléon Bonaparte (1914-1997), le prétendant bonapartiste — engagé dans la Légion étrangère le 10 mars 1940 avant d'entrer dans la Résistance —, ce qui peut s'illustrer par le mot qui lui est prêté : « En 1940 je lui ai tendu une perche qu'il n'a pas saisie. »
Déçu dans ses espoirs, le comte de Paris décida en 1967 de mettre fin à ses activités politiques et cessa la publication de son Bulletin qui était envoyé gratuitement à plusieurs milliers de personnes.
En 1975, le comte de Paris crée la Fondation Saint-Louis pour préserver ce qui reste des immenses biens de la maison d'Orléans. Il administre aussi la Fondation Condé, centre de gériatrie sis à Chantilly, avec le concours de Monique Friesz née Elise Marie Yvonne Friese (Paris 10e, 5/11/1922 - Saint-Lubin-des-Joncherets, 30/10/2017), proche de Pierre Firmin-Didot (1921-2001). Elle lui a été présentée en 1974, lors d'un déjeuner à la Fondation Condé, par sa fille Chantal et son gendre François-Xavier, baron de Sambucy de Sorgue. En 1976 il quitte le domicile conjugal et s'installe avec elle. Monique Friesz sera successivement sa secrétaire, sa gouvernante puis sa compagne jusqu'aux derniers jours.
Le dernier fils du comte de Paris, Thibaut, est impliqué dans une affaire ténébreuse de cambriolage qui ne sera jamais parfaitement élucidée.
Lors de la première cohabitation (1986-1988), le comte de Paris se prononce à plusieurs reprises en faveur de François Mitterrand, qui est une vieille connaissance : jeune étudiant, le futur président de la République avait fait le voyage du manoir d'Anjou, à Woluwe-Saint-Pierre, une commune de Bruxelles (résidence des Orléans en exil), durant les années 1930. Henri d'Orléans lui est également reconnaissant de lui avoir manifesté une réelle considération, lors des cérémonies du Millénaire capétien (1987), comme l'a souligné le préfet Cyrille Schott, ancien conseiller technique à l'Élysée (qui fut chargé de superviser les cérémonies du Millénaire capétien et servit de relais entre les deux hommes).
En , très médiatiquement et à l'occasion du Millénaire capétien, devant des milliers de fidèles invités, le comte de Paris titre ses petits-fils Jean et Eudes respectivement duc de Vendôme et duc d'Angoulême lors d'une grande cérémonie solennelle célébrée au château d'Amboise. Il présente alors Jean d'Orléans comme son successeur spirituel à la tête de la quatrième maison d'Orléans.
En 1992, avec un an de retard, le comte et la comtesse de Paris, séparés de corps et de biens depuis 1986, fêtent publiquement en la chapelle royale Saint-Louis de Dreux leurs noces de diamant (60 ans de mariage).
En 1994 il est aperçu en compagnie de Jean-Paul Delevoye, alors président de l'Association des maires de France, dans la ville dont celui-ci était maire, Bapaume (Pas-de-Calais), lors d'un déjeuner informel dans un restaurant de la ville.
Le , le comte de Paris célèbre ses 90 ans au château d'Amboise ; ce fut sa dernière réunion de famille, entouré de bon nombre des siens et du Gotha, où Albert de Monaco représenta son père (apparenté par les Polignac), malgré les querelles étalées dans la presse française et internationale.
Le , le jour du mariage civil célébré à Dreux d'Eudes, duc d'Angoulême, avec Marie-Liesse de Rohan-Chabot, « l'ultime prétendant » (selon François Broche) s'éteint au domicile de sa dernière compagne, Monique Friesz, à Cherisy, en Eure-et-Loir, à l'âge de 90 ans. Son fils aîné Henri, à 66 ans, lui succède à la tête de la Maison de France.
Ses obsèques sont célébrées le à la chapelle royale Saint-Louis de Dreux, où il est inhumé dans la crypte centrale auprès de son fils François. L'ensemble des maisons souveraines européennes y sont présentes ou représentées.
La comtesse de Paris sera inhumée en dans cette même crypte.
Il pose en 1928, au manoir d'Anjou, pour le sculpteur Philippe Besnard, qui réalisera deux bustes, l'un en bronze, l'autre en marbre,. Ce dernier sera exposé au Salon des Tuileries, sous le numéro 131 en 1929.
Philippe Besnard exécutera également plusieurs médailles, en bronze, frappées à son profil.
Henri d'Orléans était contesté dans son état de successeur des rois de France et de Navarre par les légitimistes.
Les titres portés actuellement par les membres de la maison d'Orléans n'ont pas d'existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie. Ils sont attribués par le « chef de maison ».
Titulature partiellement reprise sous la Restauration par son aïeul Louis-Philippe (non portée par Henri d'Orléans mais seule reconnue par les légitimistes).
En qualité de chef de la maison royale de France et prétendant au trône de France, les partisans d'Henri d'Orléans le considèrent grand maître des ordres dynastiques traditionnels.
En raison de ses activités politiques — qu'il finançait avec son argent — et alors qu'il avait hérité de son père en 1940 une fortune estimée à 400 millions, mais déjà amoindrie par le fisc et les erreurs de gestion de Philippe d'Orléans, fortune composée notamment des biens non partagés de l'immense domaine forestier du duc d'Aumale en Thiérache, il laisse à ses neuf enfants survivants un patrimoine évalué en 2003 à la mort de sa veuve à une dizaine de millions d'euros en forêts, objets d'art, bijoux et valeurs financières.
En 1997 le couple avait fait état d'un patrimoine de 14,7 millions en meubles, bijoux et objets de collection à caractère historique, notamment une automobile de collection de marque Brasier marquée des insignes de la Maison de France, que le comte de Paris affectionnait tout particulièrement en raison de ses performances et de son année de fabrication (1908), celle de sa naissance.
Le patrimoine des Orléans qui fait partie de la fondation Saint-Louis est inaliénable : châteaux d'Amboise et de Bourbon-l'Archambault, domaine de Dreux, des immeubles de rapport, des collections d'art et des archives familiales déposées aux Archives nationales.
À une époque non précisée il échoua dans sa revendication d'un lot important d'argenterie et de bijoux de famille selon son neveu Michel de Grèce (op. cit.) de la part de la veuve espagnole de son oncle paternel Ferdinand d'Orléans, duc de Montpensier (1884-1924), qui aurait fait alors intervenir le général Franco, chef de l'État.
Durant sa longue existence le comte de Paris a poursuivi le démembrement du patrimoine familial par des ventes de biens immeubles et meubles, objets d'art et souvenirs historiques pouvant revêtir le caractère de patrimoine national, provenant de Louis-Philippe Ier, et de son plus jeune fils le duc d'Aumale, mort sans héritier direct en 1897.
Après la mort de son père en 1940, il vend dans le cadre de sa succession, avec ses sœurs cohéritières, le manoir d'Anjou à Woluwe-Saint-Pierre (Bruxelles), puis le palais Orléans de Palerme (hérité du duc d'Aumale) ; en 1980, le château natal du Nouvion-en-Thiérache, que la ville de Roubaix acquiert pour un million de francs ; en 1988, "La Quinta do Anjinho" au Portugal ; en 1983 le manoir du Cœur-Volant, à Louveciennes (devenu centre de formation de la B.N.P.) puis, en 1991, un immeuble de rapport à Neuilly, pour 30 millions de francs.
Le mobilier et ce qui reste des collections d'art des Orléans sont vendues de gré à gré ou mises à l'encan, comme en 1986 le portrait d'apparat du duc d'Orléans, prince héritier, par Ingres ; le comte de Paris ayant entrepris de vendre en Suisse la célèbre parure de saphirs et de diamants (300 carats) dite de Marie-Antoinette - passée à l'impératrice Joséphine ? puis à sa fille Hortense, reine de Hollande, qui la vendit à Louis-Philippe - est interpellé par les Douanes ; ce bijou insigne, qui fut l'apanage de l'épouse du chef de la maison de France jusqu'à cette époque, est finalement acquis pour 5 millions de francs par l'État français (galerie d'Apollon du musée du Louvre), alors qu'en 1983 cette institution lui en aurait proposé 7 millions ; puis pour la même somme une autre parure de même origine (op. cit.), enfin en 1996 il fait vendre par Sotheby's / Monaco du mobilier et des tableaux de famille (certains se trouvent au château de Prye), dont un service de cristaux au chiffre du duc d'Aumale, ayant meublé un temps l'ancienne résidence portugaise, pour plus de 15 millions de francs.
Devant cette situation depuis 1993, cinq de ses neuf enfants, Michel, Diane, Isabelle Hélène et Jacques, surnommés alors « les conjurés d'Amboise », se sont opposés à la gestion par leur père des affaires familiales, et, en 2007, tentent encore de négocier la part qui leur revenait en droit des biens donnés par leurs parents à la fondation Saint-Louis (notamment concernant les collections d'art) dont le don n'aurait pas été enregistré formellement.
À la suite de la découverte en 1999 d'un patrimoine familial inférieur à 80 millions de francs, le le comte de Clermont fait déposer plainte pour escroquerie par son avocat, maître Michel Gaudart de Soulages, qui est suivie de l'ouverture d'une information judiciaire par le Parquet de Paris le .
Lorsqu'en 1975 il créa la Fondation, son père avait racheté toutes les parts de ce patrimoine historique dont il était copropriétaire avec ses cousins, descendants du roi Louis-Philippe ; même si certains d'entre eux lui offrirent leur part, la création de cette fondation fut un important sacrifice financier, lui permettant néanmoins de se voir confier librement cet inestimable patrimoine historique, s'en assurant au passage la présidence. Son fils aîné lui a succédé comme président d'honneur de la fondation.
Une vente de certaines pièces de mobilier est organisée chez Christie's en 2008.
En 2013, grâce à un vice administratif dans le legs du comte à sa fondation, et après une longue bataille judiciaire, les neuf enfants descendants parviennent à récupérer des tableaux de maîtres et autres pièces, dont la vente chez Sotheby's, en septembre 2015, leur rapporte 6,2 millions d'euros, auxquels s'ajoutent 6 millions pour des toiles de maîtres préemptées par l'Etat au nom de la conservation du patrimoine national.
On doit conclure ici ce chapitre en rappelant que l'ensemble de ces informations financières relevant du domaine privé ne sont qu'aléatoires et ne sont fondées sur aucun document public mais sur des articles de presse.
Henri d'Orléans est le seul fils de Jean d'Orléans (1874-1940), duc de Guise et prétendant orléaniste au trône de France sous le nom de « Jean III », et de son épouse et cousine germaine, Isabelle d'Orléans (1878-1961).
En 1931, Henri d'Orléans épouse, à Palerme, sa cousine Isabelle d'Orléans-Bragance (1911-2003). De ce mariage naissent onze enfants, qui donneront 40 petits-enfants et, à ce jour, 118 arrière-petits-enfants :
1. Isabelle d'Orléans (née en 1932), épouse en 1964, Friedrich-Karl, comte de Schönborn-Buchheim (né en 1938), — dont :
2. Henri d'Orléans (1933-2019), dauphin de France, comte de Clermont (1957-1984 et 1990-1999), puis comte de Mortain (1984-1990), puis comte de Paris et duc de France (1999-2019) - épouse en 1957, la duchesse Marie-Thérèse de Wurtemberg (née en 1934) (divorcés civilement en 1984 et religieusement en 2008) ; épouse civilement en 1984, puis religieusement en 2009 Micaela Cousino (1938-2022), d'origine chilienne ; dont du premier lit :
3. Hélène d'Orléans (née en 1934), épouse en 1957, le comte Évrard de Limburg Stirum (1927-2001) — dont :
4. François d'Orléans (1935-1960), duc d'Orléans, mort au champ d'honneur (guerre d'Algérie) — sans postérité ;
5. Anne d'Orléans (née en 1938), épouse en 1965 Carlos de Borbón-Dos Sicilias (1938-2015), duc de Calabre et infant d'Espagne — dont :
6. Diane d'Orléans (née en 1940), épouse en 1960 de Charles de Wurtemberg (1936-2022), duc de Wurtemberg — dont :
7. Michel d'Orléans (né en 1941), comte d'Évreux, frère jumeau aîné de Jacques,, placé après lui dans l'ordre de succession dynastique orléaniste par son père, comte de Paris, confirmé par son frère, comte de Paris à moins que la restitution des droits dynastiques « sans pour autant défaire les avantages donnés précédemment » (c'est-à-dire la conservation de son titre) ne soit le fait que du seul nouveau comte de Paris ; épouse 1) en 1967, Béatrice Pasquier de Franclieu (née en 1941), dont il divorce en 2012) ; 2) en 2017, Barbara de Posch-Pastor (née en 1952) — dont postérité de la première union :
8. Jacques d'Orléans (né en 1941), duc d'Orléans, frère jumeau cadet de Michel,, épouse en 1969 Gersende de Sabran-Pontevès (née en 1942) — dont postérité :
9. Claude d'Orléans (née en 1943), épouse en 1964 (à Sintra au Portugal) Amedeo di Savoia-Aosta, duc d'Aoste (1943-2021), (mariage déclaré nul en 1987) ; civilement en 1982 Arnaldo La Cagnina (1929), éditeur et journaliste (divorce en 1996) et en 2006 Enrico Gandolfi (1941-2015), professeur d'université (mariage religieux dans l'église San Michele Arcangelo à Oreno, diocèse de Milan) — dont postérité du premier lit :
10. Chantal d'Orléans (née en 1946), épouse en 1972 le baron François-Xavier de Sambucy de Sorgue (né en 1943), — dont :
11. Thibaut d'Orléans (1948-1983), comte de la Marche, mort en Centrafrique ; épouse en 1972 Marion Gordon-Orr (née en 1942) — dont postérité :
Tous ces ouvrages ont « Comte de Paris » ou « Henri, comte de Paris » comme nom d'auteur
Sur les titres octroyés à ses fils :
Jean d'Orléans, né Jean-Carl Pierre Marie d'Orléans le à Boulogne-Billancourt, également appelé Jean de France. Depuis le décès de son frère aîné François d'Orléans, il est l'aîné de la maison d’Orléans et, à ce titre, prétendant orléaniste au trône de France sous le nom revendiqué de « Jean IV », depuis le décès de son père, Henri d’Orléans, comte de Paris et duc de France, le .
Portant à son tour le titre de courtoisie de comte de Paris à la suite de son grand-père puis de son père, il descend de Louis XIII par son fils cadet Philippe de France, duc d'Orléans et frère de Louis XIV. Il descend également de Louis-Philippe Ier, roi des Français, par la branche cadette des descendants de Ferdinand-Philippe d'Orléans.
Jean d'Orléans naît le 19 mai 1965 à Boulogne-Billancourt. Il est issu du mariage d'Henri d'Orléans et de Marie-Thérèse de Wurtemberg célébré le 5 juillet 1957 et constaté nul par l'Église catholique le 13 novembre 2008. Il est le deuxième fils de ce couple.
Du côté de son père, Jean d'Orléans descend de Louis XIII et de Philippe d’Orléans (1640-1701), appelé « Monsieur frère du roi » (Louis XIV), et de son fils Philippe II, régent et arrière-grand-père de Philippe d’Orléans (1747-1793), appelé « Philippe Égalité » pendant la Révolution. Il est aussi l'héritier de Louis-Philippe Ier, roi des Français pendant la monarchie de Juillet ; et par sa grand-mère paternelle, Isabelle d'Orléans-Bragance, il descend de Pierre II, empereur du Brésil.
Il est baptisé le en la chapelle royale de Dreux. Il reçoit comme parrain, son oncle maternel, Carl de Wurtemberg, et comme marraine, sa tante paternelle, la princesse Chantal d'Orléans. Son grand-père, le prince Henri d'Orléans, comte de Paris, lui administre le « baptême à la Béarnaise »[réf. nécessaire].
Passé par le collège de Passy-Buzenval puis le lycée Saint-Joseph de Reims où il est interne, Jean d'Orléans a poursuivi son cursus universitaire à la Sorbonne où il obtient une maîtrise de philosophie en 1989 portant sur la notion de bien commun. En 1992 il obtient une maîtrise de droit à la faculté libre de droit, d'économie et de gestion et se spécialise dans les relations internationales. Il complète sa formation avec une maîtrise en administration des affaires (MBA) à Azusa Pacific University (APU) à Los Angeles en Californie, en 1994.
Conformément à la tradition de sa famille, le duc de Vendôme effectue son service national comme officier. Après quatre mois de classes à l’École de cavalerie de Saumur, il est affecté comme aspirant puis sous-lieutenant commandant un peloton de chars de combat AMX au 7e régiment de chasseurs à Arras. Le prince est colonel de réserve de l'Armée française depuis le . En , Jean d'Orléans devient parrain du 4e régiment de chasseurs de Gap,,. Ce régiment a été créé par son arrière-oncle Louis de Bourbon-Condé (1709-1771), comte de Clermont.
Une fois ses obligations militaires terminées, il entame sa vie professionnelle. Il travaille alors durant un an comme consultant dans l'industrie du pétrole et du gaz chez Lazard & Cie, puis pendant cinq ans comme consultant en finance chez Deloitte et, enfin, pendant quatre ans comme gestionnaire de projet dans le groupe Banques populaires.
Pour assurer son indépendance financière comme éventuel futur chef de famille, sa grand-mère paternelle, Isabelle d'Orléans et Bragance, comtesse de Paris, en fait son légataire universel. Il devient ainsi propriétaire d'une grande partie de la forêt du Nouvion-en-Thiérache, dont il est déjà gérant depuis la mort de son grand-père en 1999.
Le , les fiançailles du duc de Vendôme avec la princesse allemande Tatiana d'Oldenbourg, née en 1974, nièce du duc Anton-Günther d'Oldenbourg, alors chef de la maison grand-ducale d’Oldenbourg, sont annoncées dans plusieurs journaux, mais celles-ci sont finalement rompues le .
Le , le comte de Paris annonce les fiançailles de son fils, le duc de Vendôme, avec Philomena de Tornos y Steinhart, née le à Vienne, fille d'Alfonso de Tornos y Zubiría (1937-2013) et de Marie-Antoinette von Steinhart, petite-fille de Juan de Tornos y Espelíus, ancien chef du secrétariat personnel du comte de Barcelone, grand-père de l'actuel roi d'Espagne,. L'information est relayée dès le lendemain sur le site du duc de Vendôme.
Le mariage civil est célébré le à 16 heures à la mairie du 7e arrondissement de Paris par Rachida Dati, maire et garde des Sceaux. Le témoin du marié est son cousin, Charles-Louis d'Orléans, duc de Chartres, fils du duc d'Orléans, tandis que la mariée a choisi son frère, David de Tornos.
Leur mariage religieux célébré par Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon a lieu en la cathédrale Notre-Dame de Senlis le . L'échange des consentements est reçu par Philippe Brizard. Les grandes orgues sont tenues par l'organiste Vincent Berthier de Lioncourt. La ville de Senlis a été choisie en raison du fait qu'Hugues Capet, fondateur de la dynastie capétienne, y a été élu roi des Francs en 987.
Jean et Philomena ont six enfants :
Gaston est scolarisé à l'école Saint-Joseph-des-Carmes, un établissement catholique de Montréal (Aude), près de Carcassonne, dirigé par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, tandis qu'Antoinette et Louise-Marguerite sont scolarisées à domicile.
De 2011 à 2020, Jean d'Orléans et sa famille résident au domaine royal de Dreux. Cette année-là ils déménagent à Montréal, dans l'Aude, près de Carcassonne, à la suite de différends avec la fondation Saint-Louis sur le droit d'occupation de la maison Philidor au sein du domaine royal de Dreux.
Il s'est ensuivi un contentieux juridique entre les deux parties. Le , le tribunal d'instance de Dreux a donné raison à la fondation Saint-Louis et ordonné l'expulsion de Jean d'Orléans.
Ce conflit avec la fondation Saint-Louis prend son origine dans le cadre plus général de différends familiaux liés à l'héritage laissé par son grand-père Henri d'Orléans (1908-1999).
Le 6 mars 2003, son père le déclare régent de son frère aîné François d'Orléans (1961-2017), à la suite de quoi s'ouvre une querelle dynastique qui ne s'éteint qu'au décès du prince François en 2017.
Le matin du , jour du 226e anniversaire de la mort du roi Louis XVI, Henri d'Orléans meurt dans son appartement situé rue de Miromesnil à Paris, à l'âge de 85 ans, alors qu'il s'apprêtait à se rendre à une messe en la mémoire du défunt roi en l'Église Saint-Germain-l'Auxerrois. Son décès est annoncé par son fils, Jean d’Orléans, via un communiqué publié dans la matinée. Jean lui succède, à 53 ans, comme comte de Paris et prétendant orléaniste au trône de France,
Les obsèques d'Henri d'Orléans ont lieu à Dreux le . Diverses personnalités y assistent, telles l'ancienne reine d'Espagne, Sophie de Grèce, l'ancienne impératrice d'Iran, Farah Pahlavi, le prince Albert II de Monaco, le journaliste Stéphane Bern, ou encore le prince héritier du Maroc. C'est à l'occasion des funérailles de son défunt père que Jean d'Orléans, à travers un communiqué publié en français et en anglais, utilise pour la première fois le titre de comte de Paris.
Jean d'Orléans est président d’honneur de la Fondation Saint-Louis qui administre les biens de la famille d'Orléans.
Il est soutenu par l’Action française, bien que son arrière-grand-père Jean d'Orléans (appelé « Jean III ») a rompu avec cette dernière dès 1937 afin de préserver l'indépendance de sa famille.
En , il crée l’association Gens de France dont l’objet est de contribuer à l’amélioration des relations entre les personnes, au bien de la France et à son rayonnement à l’étranger. Elle a pour but de « soutenir les engagements de la Maison Royale de France, dans des domaines aussi variés que le patrimoine historique, l’environnement ou la francophonie ».
En 2007, Jean d'Orléans fonde la société « Avenir & Patrimoine Conseil » pour valoriser le patrimoine français lié aux rois et princes de sa famille.
En 2010, il est élu administrateur du Comité des Forêts et en 2011, administrateur de l'Association des Amis du musée Louis-Philippe du château d’Eu.
Malgré la querelle dynastique qui oppose légitimistes et orléanistes, il a commémoré conjointement avec Louis de Bourbon en 2010 le 400e anniversaire de la mort d’Henri IV, leur ancêtre commun.
Il est un soutien de l’association « Pour le retour de Charles X et des derniers Bourbons à Saint-Denis » qui milite activement afin de voir revenir en France, et plus précisément en la basilique de Saint-Denis, les dépouilles de Charles X et des derniers Bourbons de France qui reposent actuellement en Slovénie.
C'est à la suite d'une proposition directe du comte de Paris à Emmanuel Macron, président de la République française, que le contentieux diplomatique entre la France et l'Italie a pu être résolu. La rencontre entre le président de la République française, Emmanuel Macron, et le président de la République italienne, Sergio Mattarella, a eu lieu le au château d'Amboise, qui appartient à la fondation Saint-Louis, dont le comte de Paris est le président d'honneur. Au cours de cet échange, où il était avec la comtesse de Paris et deux de ses enfants Gaston et Antoinette, un hommage à Léonard de Vinci a été rendu à l'occasion du 500e anniversaire de sa disparition.
Le , il assiste avec son épouse, aux obsèques de l'ancien président de la République, Jacques Chirac, célébrées en l'église Saint-Sulpice de Paris.
Le 15 mai 2020, sollicité par l'association du château de Vendôme, il accepte d'en devenir président d'honneur.
Les activités et prises de position de Jean d'Orléans amènent certains observateurs à s'interroger sur son éventuelle candidature à une fonction élective.
Le , Jean d'Orléans annonce par communiqué qu'il ne reconnaît pas les associations dénommées « ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare » et « ancien ordre royal et souverain de l'Étoile et de Notre-Dame du Mont-Carmel », à qui son père avait accordé en son temps une « protection temporelle ».
Le , apprenant le prochain remariage civil de son cousin germain, le prince Charles-Philippe d'Orléans, duc d'Anjou, avec la championne de tir monégasque Naomi-Valeska Kern, le comte de Paris annonce qu'il n'accorde pas son consentement dynastique à ce mariage, celui-ci n'étant que civil, et confirme le droit de la première épouse du prince Charles-Philippe, Diana de Cadaval, à porter les titres de duchesse d'Anjou et de princesse d'Orléans, accompagnés du prédicat d'altesse royale. Il annonce, en outre, que la nouvelle épouse civile du prince Charles-Philippe ne pourra porter aucun des titres de la maison de France, que Charles-Philippe perdra son prédicat d'altesse royale dès l'instant de ce mariage, et qu'une éventuelle postérité issue de ce mariage ne prendra pas rang dans l'ordre de succession orléaniste au trône de France. Le , à Orléans, le remariage civil du prince Charles-Philippe est célébré et ce dernier refuse de prendre en compte les décisions prises par le comte de Paris.
Dans un livre-entretien intitulé « Un prince français », publié en 2009, Jean d'Orléans fait part des bases de sa réflexion politique en proposant « un projet fondé sur deux mots : la justice et la confiance garanties par l'État, dans le respect des corps intermédiaires : famille, entreprise, association, commune, ces “toutes petites communautés” dans lesquelles les hommes inscrivent leur vie, accomplissent leurs devoirs et finalement cherchent le bonheur ».
Il a déclaré avoir « été séduit par le candidat Sarkozy en 2007 », mais se refuse d’appeler à voter pour un candidat à une élection.
En matière d’environnement, il se déclare partisan du développement durable, considérant « l’écologie comme l’une des nécessités de notre temps ». En 2005, il a effectué un voyage de 12 jours dans l’arctique pour constater le problème de la fonte des glaciers et en 2018, en compagnie de Yann Arthus Bertrand, il a co-présenté l'édition française de l'encyclique « Laudato Si » appelant à une prise de conscience des pays développés,. Dans une tribune publiée sur son site web en juillet 2023, il regrette une forme de confiscation des idées écologiques par des partis politiques qui aboutit au « rejet d’une politique écologique où les réformes envisagées par ces partis se font souvent au détriment des conditions de vie des plus modestes en France ».
Concernant les institutions, il pense que « les Français sont monarchistes de cœur et républicains de raison ». Dans une tribune publiée dans le journal Le Figaro, il regrette une sorte de déséquilibre qui s'est installé dans l'application des règles de la Ve République en lien avec la proximité de calendrier de la tenue des élections législatives par rapport à l'élection présidentielle et plaide pour une amélioration de la Constitution selon l'idée qu'en avait Charles de Gaulle.
En 2013, lors du débat portant sur l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe, a exprimé son opposition à ce projet de loi en participant aux défilés de La Manif pour tous.
Le , il a apporté son soutien officiel au Mouvement des Gilets jaunes, comme le prétendant légitimiste au trône Louis de Bourbon, par le biais d’un communiqué, appelant les français à « retrouver au plus vite un dénominateur commun à partir duquel avancer, un socle commun a minima sur lequel nous puissions bâtir un projet fédérateur »,,.
Il souhaite un renforcement de la politique de coopération avec les pays des candidats à l'immigration et le renforcement des contrôles aux frontières, se déclarant contre toute politique de discrimination positive qui favoriserait le communautarisme et le multiculturalisme. Il déplore un apprentissage de la langue française déficient, posant problème dans l'assimilation des nouveaux arrivants. Il estime que « la France a longtemps conduit une politique d’assimilation des étrangers qu’elle laissait entrer sur son sol. Elle y a renoncé dans les années 1980. On ne fait plus aimer la France aux Français, ni à ceux qui veulent le devenir. On ne leur apprend plus que la France peut justifier certains sacrifices, en contrepartie de l’accueil qu’elle leur a réservé. »,.
Il pense que bien des musulmans « attendent de la France qu'elle reparle de Dieu » et que les hommes des autres religions « ne nous reprochent pas d'être fidèle à notre vocation mais d'y manquer ». Il évoque également une « complicité entre Dieu et la France ». Pour lui, les catholiques ont une responsabilité sociale dans la cité temporelle, et il les invite à ne pas y renoncer. Le 12 juin 2016, il indique penser que Rome, Chartres et Dreux constituent « un patrimoine vivant où les actes posés continuent de tracer l’histoire des liens qui existent entre l’homme et Dieu ».
Il déplore le transfert progressif de l'exercice d'attributs de souveraineté français à des organisations internationales et a déclaré en octobre 2021, dans le cadre d'une tribune publiée sur son site web, que « depuis les années 80, l’État a renoncé aux moyens de sa souveraineté, qu’ils soient politiques, économiques et financiers ou sociaux. Ces moyens de notre souveraineté ont été abandonnés à l’Union Européenne et à de nombreuses structures administratives externes comme la BCE, ou internes comme le Conseil scientifique ».
Bien qu'il descende du dernier roi capétien ayant régné en France, Louis-Philippe Ier, les légitimistes contestent à Jean d'Orléans le droit de monter sur le trône de France, rappelant que les lois fondamentales du royaume désignent l'aîné des Capétiens comme successeur légitime des rois de France et que la couronne devrait dès lors revenir à Louis de Bourbon (sous le nom de « Louis XX ») qui est l'aîné des descendants de Philippe de France , petit-fils de Louis XIV (tandis que Jean d'Orléans descend de Philippe d'Orléans, frère du Roi-Soleil). Les orléanistes soulignent cependant que Philippe de France, dans le cadre du traité d'Utrecht de 1713, a renoncé à son droit au trône de France pour lui-même et ses descendants et considèrent que ceux-ci ont perdu leur nationalité française en régnant et résidant en Espagne, ce qui les exclurait de l'ordre de succession au trône en raison d'un « vice de pérégrinité » mis en exergue par un arrêt du Parlement de Paris (arrêt Lemaistre) selon lequel un prince étranger ne peut pas régner sur le royaume de France. Les légitimistes contestent cette analyse, arguant que les lois fondamentales du royaume ne permettent pas au roi de renoncer à son droit au trône pour lui-même ou sa descendance, la couronne étant indisponible. En outre, ils considèrent que les descendants de Philippe de France sont Français par le sang (Louis de Bourbon est d'ailleurs de nationalité française) et que l’interprétation de l’arrêt Lemaistre par les orléanistes est erronée car la notion de nationalité a évolué au cours du temps. En effet, l'arrêt Lemaistre viserait selon eux à rappeler que la couronne de France ne peut pas revenir à une personne dont le sang est étranger à la famille royale française. Dans ce cadre, la notion de prince étranger désigne des membres de familles nobles honorées de ce titre par le roi, étrangères à la famille royale, mais pouvant être de nationalité française. Il peut aussi être observé qu'au cours de l'histoire de France, plusieurs souverains de pays étranger sont venus régner en France, ce qui contredit l'argumentaire orléaniste (François II était roi d'Écosse, Henri III roi de Pologne, Louis X et Henri IV rois de Navarre, Louis VIII, roi d'Angleterre ou Charles III le Gros, déjà empereur d'Occident, roi de Germanie et roi d'Italie lorsqu'il fut élu roi des Francs).
Au-delà de la querelle relative à l’application des lois fondamentales, certains reprochent à Louis de Bourbon d’être éloigné de la situation de la France dès lors qu’il réside en Espagne et qu’il exerce l’essentiel de ses activités aux États-Unis, à Caracas et à Madrid,, tandis que les chefs de la maison d'Orléans résident en France depuis l'abrogation de la loi d'exil frappant les membres des familles qui y ont régné,,.
Les titres portés actuellement par les membres de la maison d’Orléans n’ont pas d’existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie. Ils sont attribués par le chef de maison.
Deuxième fils du comte de Clermont (1933-2019), alors héritier du comte de Paris (1908-1999), Jean d’Orléans reçoit le titre de prince de France dès sa naissance, avec prédicat d'altesse royale. Le , année du Millénaire capétien, il reçoit de son grand-père paternel le titre de duc de Vendôme et se voit reconnaître la qualité d’héritier présomptif à la place de son propre père,, dès lors titré comte de Mortain, et de son frère aîné, le prince François. Cependant, Henri d'Orléans refuse de reconnaître la modification de l’ordre successoral et les relations entre les membres de la famille se tendent davantage. Malgré tout, à partir de 1990, le comte de Clermont reprend sa place entre son père et son fils.
Après avoir reçu le titre de dauphin de France à la mort de son grand-père, le nouveau comte de Paris (son père), par un communiqué du , réaffirme les droits dynastiques de son fils aîné François d'Orléans, comte de Clermont, alors écarté de la succession, et donne à Jean d'Orléans la qualité de régent du Dauphin. Une nouvelle déclaration est publiée le dans le magazine Point de vue, précisant que, lorsqu'il deviendra chef de maison, François d'Orléans sera entouré d'un conseil de régence composé de son frère, Jean d'Orléans, duc de Vendôme, de son oncle Jacques d'Orléans, duc d'Orléans, de son cousin germain Charles-Louis d'Orléans, duc de Chartres, et de deux personnes issues de la société civile. Jean d'Orléans ne reconnaît pas cette décision, et porte toujours sa titulature de 1999. Son site internet présente François d'Orléans comme « non successible ».
Jean d'Orléans, par un communiqué daté du , a contesté les décisions de son père, et a fait savoir qu'il serait le prochain chef de la maison de France à la suite de son père. Il réaffirme pour cela les dispositions prises par le défunt comte de Paris (1908-1999) le , il confirme la non successibilité dynastique de François d'Orléans, sans possibilité d'y revenir.
Sa position de dauphin de France faisait la quasi-unanimité parmi sa famille et les orléanistes jusqu'au , date de décès de son frère aîné François. Alors qu'un jugement de septembre 2013 annule la donation d'un certain nombre des biens du comte de Paris faite à la fondation Saint-Louis et se prononce en faveur d'un partage entre les enfants de ce dernier, le duc de Vendôme, estimant que la volonté testamentaire de ses grands-parents paternels n'a pas été respectée — il devait notamment recevoir à l'origine un legs représentant un-huitième de leur succession —, lance une nouvelle procédure judiciaire au printemps 2014. Il n'y aura pas de procès, le prince Jean ayant trouvé un accord avec sa famille.
Le décès de son frère aîné, le comte de Clermont, survenu dans la nuit du 30 au met fin aux querelles dynastiques au sein de la maison d'Orléans. Le duc de Vendôme est reconnu par son père comme dauphin de France dans un communiqué.
Le , il publie un communiqué annonçant le décès de son père sous la signature « Jean, duc de Vendôme » puis le , il prend le titre de comte de Paris lors des funérailles du prince Henri d’Orléans lors desquelles il préside les cérémonies, entouré des nombreux représentants des maisons régnantes et non régnantes étrangères.
Médaille de la Défense nationale, échelon bronze avec agrafe Arme blindée et cavalerie.
En qualité de chef de la maison royale de France et prétendant au trône de France, les partisans de Jean d'Orléans le considèrent grand maître des ordres dynastiques traditionnels. Cette position est disputée par les partisans de Louis de Bourbon, chef de la maison de Bourbon et prétendant au trône de France.
En qualité de prétendant au trône de France se revendiquant chef de la maison de France, le comte de Paris porte les armoiries suivantes :
Henri d'Orléans, né le au manoir d'Anjou à Woluwe-Saint-Pierre (Belgique) et mort le à Paris (8e arrondissement), est le prétendant orléaniste au trône de France de 1999 à 2019.
Il est connu, à la suite de son père, sous le titre de courtoisie de comte de Paris, et il s'est donné celui de duc de France, qu'il a créé pour rappeler celui de duc des Francs des premiers Robertiens, et d'Hugues Capet lui-même.
Il fut prétendant orléaniste au trône de France, du à sa mort, le , parfois appelé « Henri VII » par ses partisans, Henri d'Orléans était considéré par les orléanistes comme le chef de la maison de France, du fait de sa position d'aîné des descendants en primogéniture mâle de Philippe de France (frère de Louis XIV, duc d'Anjou puis d'Orléans).
Henri d'Orléans est l'aîné des fils d'Henri d'Orléans (1908-1999), qui portait lui aussi le titre de courtoisie de comte de Paris, et de son épouse Isabelle d'Orléans-Bragance.
Il se marie le avec la duchesse Marie-Thérèse de Wurtemberg.
Il a grandi à l’étranger, la loi d’exil de 1886 abrogée en 1950 interdisant à l'époque l’entrée du territoire français aux chefs des familles ayant régné en France et à leurs fils aînés (il n'était concerné qu'à partir de 1940, en tant que fils aîné du chef de la maison d'Orléans).
Bien que la loi d’exil n’ait été abolie qu’en 1950, Henri d’Orléans fut autorisé à séjourner sur le territoire français pour faire ses études au lycée Montaigne à Bordeaux dès 1947, par dérogation du président Vincent Auriol. En 1953, il s’installe à Paris et poursuit durant quatre ans ses études en sciences politiques à l'institut d'études politiques de Paris (section Service public, 1957).
Quelques mois après son mariage, Henri d’Orléans est appelé pour son service militaire durant la guerre d'Algérie. Il est décoré pour faits d’armes à Aïn M'lila.
Puis il signe un contrat d'engagement volontaire pour faire carrière dans l'armée.
En 1959, il est chargé de mission au secrétariat général de la Défense nationale, par décision du général de Gaulle. En 1962, Henri d’Orléans est affecté au 5e Hussards en Allemagne.
Il suit une formation d'officier aux écoles militaires de Saumur en 1963, à la suite de quoi il est affecté au 1er régiment étranger à Aubagne, de 1964 à 1966. Il sert de à au 1er REC, à Mers El Kebir (Algérie), après quoi il est affecté à la C.A.R no 1 de Rueil Malmaison.
En 1974, Henri d’Orléans quitte l'armée.
Henri d’Orléans décide de s’intéresser aux PME-PMI désireuses d’exporter.
En 1981, il crée une association loi de 1901, le Centre d’études et de recherches sur la France contemporaine (CERFC) qu’il transforme en 1999 en Institut de la maison royale de France (IMRF).
Henri d'Orléans crée l’Institut de la maison royale de France puis succède à son père à la tête de la Fondation Saint-Louis en tant que président d’honneur en 1999 ainsi qu'à la fondation Condé qui s'occupe de personnes âgées à Chantilly.
Son secrétariat, et sa résidence parisienne se trouvent au 102bis, rue de Miromesnil (8e arrondissement). Henri d'Orléans et son épouse passent leurs vacances au Pays basque.
Le , le comte de Paris a fait savoir, via le magazine Point de vue, qu'il reconnaissait comme son héritier à la tête de la maison de France, son fils aîné, le comte de Clermont, et ce malgré son handicap. François d'Orléans, lorsqu'il deviendra chef de maison à la mort de son père, serait entouré d'un conseil de régence composé de son frère Jean d'Orléans, duc de Vendôme (déjà régent du dauphin depuis le ), de son oncle Jacques d'Orléans, duc d'Orléans, de son cousin germain Charles-Louis d'Orléans, duc de Chartres, et de deux personnes issues de la société civile.
Jean d'Orléans, par un communiqué daté du , a contesté les décisions de son père, et a fait savoir qu'il serait le prochain chef de la maison de France à la suite de son père. Il réaffirme pour cela un « acte souverain » du défunt comte de Paris (1908-1999) daté du , par lequel il excluait François d'Orléans de la succession dynastique, sans possibilité d'y revenir. La mort du comte de Clermont survenue dans la nuit du 30 au met fin à ces querelles familiales, et dès l'annonce du décès, le comte de Paris reconnaît son fils Jean comme le nouveau dauphin de France.
Henri d'Orléans est président du comité de parrainage du Cercle des constitutionnalistes au côté de Jean Tulard.
Pour l'élection présidentielle de 2017, le comte de Paris appelle à voter pour le candidat Les Républicains, François Fillon.
Le , le comte de Paris saisit le Conseil supérieur de l'audiovisuel pour « atteinte à la dignité humaine » et au nom « de tous les enfants handicapés » à propos de l'émission radio Les Grosses Têtes du au cours de laquelle des propos (proférés par Michèle Bernier et par Elie Semoun) qu'il considère comme « indignes » ont été tenus sur le handicap de son fils aîné, François, mort deux jours auparavant.
Le , en la chapelle Saint-Louis de Dreux, Henri d’Orléans épouse Marie-Thérèse de Wurtemberg (née en 1934). Selon lui, ce mariage aurait été « arrangé » dans un contexte de réconciliation franco-allemande, ce qu'infirmèrent toujours son défunt père et sa sœur Diane (épouse du « duc de Wurtemberg », frère de Marie-Thérèse),,,. Le couple a cinq enfants (trois fils et deux filles), :
François et Blanche ont été victimes pendant la grossesse de leur mère de la toxoplasmose, dont ils ont gardé de graves séquelles.
Ce mariage a été déclaré nul par l'Église catholique le . Sur le plan civil, le comte et la comtesse de Clermont se sont séparés de corps par jugement du du tribunal de grande instance de Paris. Le même tribunal prononce leur divorce le ,.
Henri d’Orléans s’est remarié civilement à Bordeaux le avec Micaela Cousino (1938-2022), âgée de 46 ans, divorcée de Jean-Robert Bœuf (1934-2014, dont un fils : Alexis Bœuf, né en 1964), fille de Luis Maximiliano Cousiño et d’Antonia Quiñones de León, 4e marquise de San Carlos. Il la rencontre le , grâce à un ami commun, l’écrivain André Couteaux.
Le premier mariage du prétendant, reconnu nul par Rome, un mariage religieux a lieu le , en l’église Saint-Jean-Baptiste de l'Uhabia, à Arcangues (Pyrénées-Atlantiques), petite ville du Pays basque où Micaela Cousino a passé une partie de son enfance.
Dans les années 1980, Henri d'Orléans devient membre de la Grande Loge nationale française, avant d'assumer la charge de vénérable maître de la loge « Lys de France » no 1297, attachée à la province de Lutèce. Il quitte cette dernière en 2001, lorsqu'il devient le chef de la Maison d'Orléans. Il est également un ancien grand officier de la Grande Loge de la marque de France.
Pour l'historien Roger Dachez, Henri d'Orléans est entré en maçonnerie pour deux raisons : « une quête spirituelle, des recherches mystiques » et une seconde raison, plus politique : « la volonté de rompre avec son père et un milieu royaliste, très à droite, très catholique et hostile à la franc-maçonnerie. [...] Il se sentait proche de Bertrand Renouvin, et sa Nouvelle Action Royaliste, indiquant son inclinaison [sic] pour un royalisme compatible avec les droits de l'homme ».
Le matin du , jour du 226e anniversaire de la mort du roi Louis XVI, Henri d'Orléans meurt dans son appartement situé rue de Miromesnil à Paris, à l'âge de 85 ans, alors qu'il s'apprêtait à se rendre à une messe en la mémoire du défunt roi en l'Église Saint-Germain-l'Auxerrois. Son décès est annoncé par son fils, Jean d’Orléans, via un communiqué publié dans la matinée. Ce dernier lui succède comme prétendant orléaniste au trône de France, et à 53 ans, devient le nouveau comte de Paris,. Les obsèques du défunt comte de Paris ont lieu à Dreux le . Diverses personnalités y assistent, telles la reine émérite Sophie d'Espagne, l'ancienne impératrice d'Iran Farah Pahlavi, le prince Albert II de Monaco, le journaliste Stéphane Bern, ou encore le prince héritier du Maroc.
Henri d'Orléans, comte de Paris, est inhumé en la Chapelle royale de Dreux, aux côtés de sa mère, Isabelle d'Orléans-Bragance, dans la crypte circulaire.
Henri d’Orléans fait usage des pleines armes de France (« d'azur à trois fleurs de lis d'or »), en tant que chef de la maison de France.
Les titres de comte de Paris et de duc de France, portés par l'aîné des Orléans, ainsi que les autres titres portés par des cadets de la maison d’Orléans (attribués par l'aîné des Orléans) n’ont pas d’existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie.
Le tribunal administratif de Paris a jugé en qu'aucune autorité de la République française ne dispose du pouvoir d'attribuer, de reconnaître, confirmer ou vérifier le titre de prince attribué aux membres des familles ayant régné en France. Toutefois, sur la carte d'identité d'Henri d'Orléans est noté dans la case patronyme : Prince d'Orléans, Comte de Paris.
Henri d’Orléans a adopté le titre de duc de France, inédit à l’époque moderne, à la mort de son père en 1999. Des ouvrages généalogiques des XVIe, au XVIIIe, siècles considèrent que le titre de duc de France (sic) fut porté par plusieurs princes et souverains entre les IXe et XIe siècles. Néanmoins, et contrairement au titre de comte de Paris, celui de duc de France est essentiellement livresque, le titre historique étant celui de duc des Francs. De la même façon, le titre de roi de France est parfois attribué, a posteriori, aux premiers capétiens qui portaient, historiquement, celui de roi des Francs.
Henri d’Orléans est contesté dans ses droits de successeur possible des rois de France et de Navarre par les légitimistes qui, tenant pour nulle la renonciation de Philippe V (ainsi qu'il la considérait lui-même), petit-fils de Louis XIV, extorquée par la Grande-Bretagne pour les traités d'Utrecht, et récusant le principe d'exclusion des princes devenus étrangers (et de leur descendance) dont excipent les orléanistes, considèrent que, selon les lois fondamentales de succession « de mâle en mâle par ordre de primogéniture » et d'indisponibilité de la Couronne, l'héritier légitime du trône de France en cas de rétablissement de la monarchie serait le chef de la maison de Bourbon, aîné des Capétiens.
S'impliquant davantage que ses prédécesseurs Orléans dans ces querelles, le comte de Paris laisse publier sur le site de son Institut de la maison royale de France (acception orléaniste de ladite maison) un article du journaliste Nicolas Kayanakis (paru dans L'Action française 2000 pendant l'été de l'an 2000) mettant en cause la filiation agnatique capétienne de l'infant François de Paule de Bourbon (1794-1865) – fils du roi d'Espagne Charles IV, et par là même celle du duc d'Anjou, du roi d'Espagne et des ducs de Séville et de Santa Elena (es). Le marquis de la Floresta (en) (chroniqueur roi d'armes de Castille-et-León) réagit à cette « insulte directe à Sa Majesté le roi d'Espagne », en qualifiant de « particulièrement abject » l'article de L'Action française 2000, et en affirmant que le secrétariat du comte de Paris aurait « envoyé le texte intégral de l'article à toutes les maisons royales européennes », « le convertissant en un manifeste public politico-dynastique ».
En 2014, Henri d’Orléans reprend sous sa propre plume ces insinuations de filiation adultérine supposée du troisième fils de Charles IV, en y ajoutant des allusions concernant cette fois une filiation adultérine supposée du roi Alphonse XII, puisque le prétendant orléaniste écrit ceci dans un communiqué au directeur de la rédaction du Figaro (en réponse à un article de Stéphane Bern paru le ) : « le Sang de France disparut de la descendance de la reine Marie-Louise et de celle de la reine Isabelle II. Il faut attendre le mariage du comte de Barcelone avec ma tante Maria de las Mercedes de Borbon pour que le Sang de France coule à nouveau dans le cœur du roi Juan Carlos, par le truchement d'une princesse de Bourbon, mais aucunement dans celui du jeune Luis Alfonso, puisque ni son père, ni son grand père ne détenaient une goutte du Sang de France et ni sa mère, petite fille de Franco ». Le comte de Paris réitère l'année suivante cette contestation de la filiation agnatique ou de l'ADN du chromosome Y des Bourbons descendant du roi Charles IV et de son petit-fils le roi François d'Assise, avec un autre communiqué, en réponse à un autre article de Stéphane Bern (paru dans Le Figaro Magazine le ) : « L’honnêteté voudrait que l’on creuse aussi plus avant la légitimité capétienne des Bourbons d’Espagne. L’Histoire nous dit que depuis le règne des reines Marie-Louise et Isabelle II, le sang capétien ne coule plus dans les veines de leurs successeurs, sauf dans celles du roi Juan Carlos grâce au mariage de son père avec donà Maria d’Orléans Montpensier ». La même rumeur d'illégitimité a couru sur le compte de Henri d'Orléans (1908-1999), père de Henri d'Orléans (1933-2019). On en trouve trace sous la plume de Stéphane Bern dialoguant avec Diane d'Orléans : « le comte de Paris dont la rumeur publique ne cessait de dire qu'il était le fils du duc de Bernis. Une blague circulait : « Où est le duc de Bernis ? » « II court à sa Guise ! » répondait-on, car ma grand-mère, Mioul, portait le titre de duchesse de Guise. Ce genre d'histoires a toujours couru dans les familles royales et, si cela peut expliquer psychologiquement la fuite en avant de mon père (...) » et d'Alfred Baudrillart : « Mme Le Tourneur d'Ison, royaliste, mais détachée de l'AF, ne craint pas de prétendre que l'AF tient le duc et la duchesse de Guise par la menace de dévoiler publiquement l'inconduite de la duchesse de Guise, si longtemps la maîtresse du comte de Bernis. »
En 1987, Henri d'Orléans, comte de Clermont, a engagé une action judiciaire, afin de faire interdire à Alphonse de Bourbon (1936-1989), alors chef de la branche aînée de la maison de Bourbon, de porter les armes pleines de France, arguant que les Bourbons se servaient d'un « symbole de la France » à son préjudice.
Nota bene : les armoiries étant des accessoires du nom de famille en droit civil français, un tribunal de la France républicaine est parfaitement habilité à juger d'une usurpation de cet accessoire, mais ce même tribunal est évidemment incompétent pour juger de la querelle dynastique.
Henri d'Orléans a été débouté de sa demande par décision du TGI Paris du .
Précautions du tribunal :
Le tribunal reconnaît :
Les Orléans demeurent libres de porter les armes, sans lambel puisque les armoiries appartiennent à toute la famille.
Cette décision sera confirmée par la cour d'appel de Paris, (appel de TGI Paris 21.12.1988 ; D.90, I.R. 4 ; JCP 90.II.21460 ; GP 08.03.1990).
À noter que, moins d'une décennie plus tard, dans une affaire qui ne concernait cette fois que les Orléans (vente publique d'objets mobiliers) et non les Bourbons, la Cour de cassation n'a pas cru utile de prendre les mêmes précautions de forme que le tribunal de grande instance de Paris, relativement à la « querelle de succession » : dans son arrêt du , la juridiction suprême parle ainsi du « comte de Paris » et de « la succession de Jean III, Duc de Guise, chef de la Maison de France », désignant Jean d'Orléans et son fils par leur titre de courtoisie, sans naturellement que cela entraîne une reconnaissance juridique de ces titres par la cour, s'agissant de titres non authentifiables par le Sceau de France, et ne pouvant donc faire l'objet d'un arrêté d'investiture par le ministre de la Justice.
Henri d'Orléans a demandé à substituer à son nom patronymique d'Orléans celui de de Bourbon, souhaitant s'attribuer le nom d'apanage du père du roi Henri IV. Cette requête a été rejetée le par le tribunal de grande instance de Paris, refus confirmé le par un arrêt de la 1re chambre de la Cour d'appel de Paris, arrêt entériné le par la Cour de cassation,.
Par une ordonnance du , le tribunal de grande instance de Paris fait droit à une demande d'Henri d'Orléans d'interdire à un tiers d'user de la dénomination « Comte de Paris » (figurant sur la carte d'identité du prétendant, renouvelée en 2002) et enjoint à ce tiers, sous astreinte, de retirer la mention des pleines armes de France, illustrant son site Internet.
Le , lors de l'inauguration d’une statue représentant Saint Louis enfant, dans l'église parisienne de Saint-Germain-l’Auxerrois — l'ancienne paroisse du Louvre —, il déclare consacrer officiellement la France au Sacré-Cœur et annonce sa décision de modifier les armes de France en les frappant, en abyme, de l'image du Sacré-Cœur.
En qualité de chef de la maison royale de France et prétendant au trône de France, les partisans d'Henri d'Orléans le considèrent grand maître des ordres dynastiques traditionnels. Cette position est disputée par les partisans de Louis de Bourbon, chef de la maison de Bourbon et prétendant au trône de France.
Cet article dresse la liste des comtesses puis duchesses de Montpensier, de plein droit ou par mariage.
Philippe d’Orléans, couramment appelé le Régent, né le à Saint-Cloud et mort le à Versailles, est le régent du royaume de France pendant la minorité de Louis XV.
Petit-fils de Louis XIII, il est le fils du frère cadet de Louis XIV, Philippe de France, duc d’Orléans, dit « Monsieur ». D'abord duc de Chartres, il devient duc d'Orléans à la mort de son père en 1701 ; il est aussi duc de Valois, duc de Nemours et duc de Montpensier.
À la mort de Louis XIV, il devient régent, et son gouvernement, qui dure de 1715 jusqu'à sa mort en 1723, est appelée la Régence.
Il est l'arrière-arrière-grand-père de Louis-Philippe Ier, qui est le dernier roi ayant régné en France.
Petit-fils de France, Philippe d'Orléans est le fils de Philippe, précédent duc d'Orléans (dit Monsieur, frère unique du Roi) et de sa seconde épouse la Princesse Palatine Élisabeth-Charlotte de Bavière, et le neveu du roi Louis XIV.
Ses deux sœurs aînées ne joueront pas un grand rôle dans sa vie : Marie-Louise épouse dès 1679 Charles II, roi d'Espagne, et meurt en 1689, Anne-Marie d'Orléans épouse en 1684 Victor-Amédée II, duc de Savoie. Sa cadette de deux ans Élisabeth-Charlotte attendra jusqu'en 1698 pour épouser Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar.
Philippe d’Orléans est d'abord titré duc de Chartres. Il reçoit une éducation soignée, principalement tournée vers la fonction militaire et diplomatique, comme il sied à un petit-fils de France. Il s'intéresse particulièrement à l'histoire, la géographie, la philosophie, aux sciences et à la musique. Contrairement à son oncle et à son père, il monte mal, se montre mauvais danseur et n’aime pas la chasse. En revanche, il a la prodigieuse mémoire de son oncle : très tôt, il connaît sur le bout des doigts les mémoires et généalogies des grandes familles de la cour. Il a aussi une grande capacité de travail et de l'intelligence.
Avec la naissance des trois fils du Grand Dauphin, fils aîné de Louis XIV, le duc de Bourgogne en 1682, le duc d'Anjou en 1683, le duc de Berry en 1686, le duc de Chartres se retrouve sixième dans la ligne de succession au trône, ce qui ne lui laisse que bien peu d’espérances de régner et ne le place pas dans la meilleure situation pour faire un mariage avantageux. De plus, la France est en guerre avec la presque totalité de l’Europe, ce qui rend impossible un mariage étranger.
Aussi, dès 1688, Louis XIV fait allusion à Mademoiselle de Blois, bâtarde légitimée. Ce mariage parachèverait la politique d’abaissement des branches cadettes de la maison de Bourbon voulue par le Roi Soleil, mais Monsieur et sa femme, la Princesse Palatine, jugent une telle union tout simplement scandaleuse, indigne et pour tout dire inimaginable. Louis XIV utilise alors l'influence du marquis d'Effiat sur Monsieur pour le convaincre.
Philippe est plus hésitant, d’autant que l’idée est soutenue par son précepteur, l'abbé Dubois. Au début de 1692, Louis XIV convoque son neveu et lui déclare qu’il ne peut mieux lui témoigner son affection qu’en lui donnant en mariage sa propre fille Françoise-Marie de Bourbon, ce à quoi le jeune homme ne sait répondre qu’en balbutiant un remerciement embarrassé. La Palatine, apprenant l’issue de l’entrevue, jette les hauts cris mais ne peut affronter le roi, d’autant qu’elle sait ne pouvoir compter sur le soutien de son mari. Ce dernier ne se révolta que peu de temps avant sa mort, lançant à son frère que : « Sans tirer aucun profit de ce mariage, Chartres n’en gardera que la honte et le déshonneur ». Elle borne l’expression de son mécontentement à tourner le dos au Roi, après qu'il lui a fait une profonde révérence mais ensuite, comme seul le prétend le duc de Saint-Simon, elle donne à son fils une énorme gifle devant toute la Cour. Le mariage n’en a pas moins lieu, le .
L'année précédente, Philippe avait commencé la carrière des armes aux Pays-Bas, aux côtés de Louis XIV. Très vite, il se révèle bon officier, aimé de ses soldats, enchaînant les campagnes. En 1693, il se distingue par une brillante conduite au siège de Mons, à la bataille de Steinkerque et à la bataille de Neerwinden. Il se montre également très critique vis-à-vis de la stratégie de l’armée de Flandre. Ses quelques initiatives, de portée certes modeste, s’avèrent en revanche des succès. À la cour, les comparaisons fusent avec le Grand Condé, ce qui lui attire la jalousie des autres princes du sang.
Désireux de calmer le jeu, Louis XIV rappelle tous les princes en 1697. Philippe vit cette décision comme un camouflet personnel : on ne lui accorde aucun grand gouvernement, à la différence des bâtards, et on le prive de grand commandement. Il sait que son oncle désapprouve sa conduite : depuis l’adolescence, il fréquente les milieux libertins et mène une vie dissolue, ce que réprouve le strict duc de Saint-Simon, son ami d’enfance, qui reste pourtant à ses côtés lors de cette période de disgrâce. Il reçoit, à la mort de son père en 1701, le titre de duc d’Orléans. Rappelé à l’armée lors des campagnes difficiles de la guerre de Succession d'Espagne, il prouve sa bravoure à la bataille de Turin, en 1706.
En , il est nommé pour commander les armées françaises en Espagne. Il accepte assez mal que le duc de Berwick ait précipité la bataille pour remporter un jour avant son arrivée, donc sans lui, une victoire. Philippe d’Orléans marche sur Saragosse qu’il prend, et fait de même avec Lérida. Il rentre à Versailles et revient en Espagne en pour entamer le siège de Tortosa, entreprise vouée à l’échec selon les jaloux prince de Condé et prince de Conti. Le , Tortosa capitule. Condé et Conti envoient le marquis de Dangeau complimenter Madame, la mère de Philippe d’Orléans, persuadés que la nouvelle était fausse. Ils en sont pour leurs frais et doivent constater la victoire de leur rival dans les faveurs du roi.
Mais l’ambition du duc d’Orléans le fait participer à des réunions où l’on évoque ce qui pourrait advenir si le roi d’Espagne, Philippe V venait à quitter son trône. Un personnage agissant en son nom se fait repérer et la princesse des Ursins, intriguant contre la France de façon maladroite, réussit à convaincre la couronne d’Espagne qu’Orléans voulait le renverser. Ce dernier rentre en France et paraît à Versailles comme si de rien n’était. Louis XIV, avant de mourir, certifiera qu’une enquête avait été menée et que rien ne justifiait les soupçons de la cour d'Espagne.
Son ambition mal déguisée et son goût pour la chimie le font soupçonner d’avoir contribué aux morts du dauphin et de sa famille. Louis XIV lui témoigne froideur et défiance et lui impose, par son testament secret, la présence des légitimés dans le Conseil de régence. Ce testament sera cassé, de façon curieuse, par le Parlement. Ces soupçons d'empoisonnement semblent d'autant moins justifiés que pour accéder à la couronne de France, Philippe d'Orléans aurait dû assassiner le nouveau dauphin et futur Louis XV, mais également Philippe V d'Espagne, qui venaient avant lui dans l'ordre de succession. En fait, la famille avait succombé à une maladie virale (les morts sont espacées de moins d'un mois, ce qui serait peu habile et peu discret pour un empoisonnement). Ces rumeurs furent sans doute semées par les princes jaloux.
Le lendemain de la mort de Louis XIV, le , conformément à l’usage, la lecture du testament royal est effectuée lors d'une séance solennelle au parlement de Paris, rassemblant toutes les cours souveraines, les princes du sang et les ducs et pairs, qui doit proclamer la régence. Dans son testament, Louis XIV tente de limiter les pouvoirs du duc d’Orléans, et indique alors la composition du conseil de régence, véritable conseil de gouvernement. Il confie ainsi au duc du Maine, un de ses bâtards légitimés, la garde et la tutelle du jeune Louis XV en le nommant régent du royaume, disposant également de la Maison militaire.
Philippe d'Orléans, adulte de la famille royale le plus proche du roi, qui dispose alors de la charge, purement honorifique, de « président du conseil de régence », s’efforce, et obtient, de faire casser un testament qui le prive de prérogatives qu’il juge dues à sa naissance. Le Parlement le reconnaît donc comme seul régent, ce qui lui permet de réorganiser le Conseil à son gré et d’évincer le duc du Maine, bientôt exclu de la succession au trône que son père lui avait accordée. Toutefois, le Régent doit, pour rallier le Parlement de Paris à sa cause, lui restituer le droit de remontrance supprimé par Louis XIV, ce qui ne sera pas sans conséquence au XVIIIe siècle.
Il tente de séduire les Français par une politique nouvelle : la paix est rétablie. Il soutient les jansénistes, abandonne la cause des Stuarts, tente de rétablir les finances et l’économie avec les audaces de Law. Ce revirement diplomatique aura pour conséquence sur les derniers descendants de la dynastie catholique des Stuart que Jacques-Édouard se réfugiera en Avignon puis à Rome.
En entamant sa régence, il adresse, le , une « Lettre à MM. les intendants commissaires départis dans les provinces », dans laquelle il déclare que sa préoccupation majeure est le poids excessif des différentes taxes et annonce son intention d’établir un système d’imposition plus juste et plus égalitaire. Sur le plan de l’organisation du gouvernement, le Régent entame la politique de polysynodie, sans doute sous l'influence de son ami Saint-Simon : le remplacement des ministres par des conseils rassemblant des grands seigneurs et des techniciens.
En 1718, le Régent renonce à la polysynodie et reprend le type de gouvernement en vigueur sous Louis XIV. Il opère aussi un changement dans sa politique religieuse. Après avoir soutenu le cardinal de Noailles et les ecclésiastiques opposants à la bulle Unigenitus, il constate avec déception l'inefficacité de sa loi du silence visant à réduire la fracture du clergé de France. Avec le soutien des cardinaux Bissy et Rohan, il s'engage dans la voie de l'accommodement et la rédaction d'un corps de doctrine, sorte de synthèse des vues gallicanes sur la querelle janséniste, signé en 1720. Le régent est particulièrement satisfait de sa politique et déclare avec son humour habituel :
« J'ai bridé mes ânes ! »
Sur les autres aspects de la politique, il s’impose aux parlements et aux légitimés (septembre 1718), prend les armes contre l’Espagne dans une alliance avec Londres et Vienne (janvier 1719). La personnalité de l’abbé Dubois, son ancien précepteur, devenu archevêque, cardinal et ministre, s’impose de plus en plus auprès de Philippe, le fonctionnement de la polysynodie devenant de plus en plus difficile.
Le Régent réside au Palais-Royal qui devient, de 1715 à 1723, le cœur de la vie politique et artistique, supplantant Versailles. Sur le plan personnel, Philippe d'Orléans n'a rien changé à sa vie frivole. Le Palais-Royal est le théâtre de ses abandons à la débauche en compagnie de ses « roués », « fanfarons d’incrédulité et de crimes » ; les petits soupers y tournent parfois à l’orgie.
Les chansons satiriques de l'époque lui prêtent une relation incestueuse avec sa fille aînée, Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans qui, après la mort de son mari, accumule les amants et scandalise la cour tant par sa soif d'honneurs et de gloire que par ses coucheries et ses grossesses illégitimes.
Lorsque les calamités fondent sur le royaume — incendies, peste de Marseille, effondrement du système de Law —, le pays souffre et gémit, on accuse l'irréligion du Régent. Cependant, la sagacité et la finesse du cardinal Dubois dans les affaires, l’énergie intermittente de Philippe d'Orléans et l’absence de toute opposition organisée permettent à la monarchie de rester debout. Louis XV est sacré le et confirme le cardinal Dubois comme principal ministre, mais celui-ci mourra le .
En 1722, la cour se réinstalle à Versailles, le cérémonial de cour est remis en vigueur et la Maison du roi est reconstituée. Philippe d’Orléans sollicite alors, auprès de Louis XV qui a pour lui la plus vive affection, la place de principal ministre et le roi la lui accorde sans hésiter. C’est la première fois dans l’histoire de la monarchie qu’un petit-fils de France est investi de telles fonctions. Le duc d’Orléans, jugeant ses ministres médiocres, ne leur délègue pas les affaires mais sa mauvaise santé le rend lui-même incapable. Il a beaucoup grossi et est sujet à de fréquentes somnolences. Il refuse de suivre les avis que lui donnent son entourage et son médecin Pierre Chirac. Plutôt que de se modérer, il dit préférer une mort subite et donne à certains l'impression d'une course suicidaire. Les bookmakers de Londres prennent des paris sur la date de sa mort. Il meurt le jeudi après souper vers sept heures du soir, assoupi dans son fauteuil sur l'épaule d'une de ses favorites, la duchesse de Phalaris.
Son cœur est porté à la chapelle Sainte-Anne (nommée la « chapelle des cœurs » renfermant les cœurs embaumés de 45 rois et reines de France) de l'église du Val-de-Grâce. En 1793, lors de la profanation de cette chapelle, l'architecte Louis François Petit-Radel s'empare de l'urne reliquaire en vermeil contenant son cœur, le vend ou l'échange contre des tableaux à des peintres qui recherchaient la substance issue de l'embaumement ou « mummie » — très rare et hors de prix — alors réputée, une fois mêlée à de l'huile, pour donner un glacis incomparable aux tableaux.
La vie privée du régent a pu défavorablement influencer le jugement porté sur sa politique gouvernementale. Sa régence s’en est mieux tirée que la plupart des autres, son goût pour les idées nouvelles l’ayant conduit à engager des réformes novatrices : c’est ainsi qu'est née la polysynodie, qui comportait de nombreux Conseils se chargeant des affaires du royaume. Ces conseils peuvent être assimilés à des organes subalternes du régime, mais les réformes qu'ils ont pu mettre en place furent toutefois efficaces, les nobles étant assistés de roturiers éprouvés à ces exercices. Cependant, son action la plus significative fut d'accepter le droit de remontrance du Parlement, ce qui eut des conséquences importantes par la suite : blocage des réformes voulues par Louis XV en premier lieu, et par Louis XVI ensuite, ce qui mena à la révolution de 1789.
La politique étrangère du Régent a été, contrairement à celle de Louis XIV, globalement favorable à la paix, même s’il a eu à mener, au début de sa régence, une courte guerre avec l'Espagne, dont le roi, inquiet de son renversement d’alliance, avait tenté de le faire renverser par le duc du Maine à travers la conspiration de Cellamare.
La seconde partie de la Régence le voit opter pour un rapprochement avec les puissances protestantes en signant une Triple Alliance à La Haye en 1717 avec les Provinces-Unies et l’Angleterre, alliance complétée l’année suivante, par la Quadruple Alliance avec l’Autriche . Il a néanmoins promu la paix avec l'Espagne en entérinant la paix d'Utrecht et en scellant l’alliance des Bourbons de France et d'Espagne par les fiançailles, en 1721, du jeune Louis XV avec l'infante Marie-Anne-Victoire d'Espagne, âgée de 5 ans,.
Dans le domaine économique, lorsque le Régent est entré aux affaires, les caisses de l’État étaient vides et le peuple était écrasé par les guerres qui avaient eu lieu à la fin du règne de Louis XIV. Les principales conséquences du système mis en place par John Law furent d'ailleurs positives : relance de l’économie, allègement de la dette de l'État, désendettement des agents privés sous le double effet de l'inflation et de la baisse des taux d'intérêt, et boom économique durable, avec l'essor du commerce extérieur, offrant à l’État de telles marges de manœuvre financières que celui-ci n'allait retrouver jusqu'à la Révolution, bien que les Français aient par la suite conservé une vive méfiance contre le papier-monnaie, si bien qu’à la veille de sa mort, Philippe d’Orléans songeait à rappeler le financier, mais la mort l’en a empêché.
La personnalité du Régent fut plus contrastée. Il était réputé pour sa débauche, il s'adonnait à des orgies au cours des fameux petits soupers en compagnie de quelques convives, qu'on appelait les « roués », comme le marquis d'Effiat, le marquis de Canillac, le marquis de Biron, etc. Sa fille, « Joufflotte », la plantureuse duchesse de Berry qui avait une réputation de Messaline, y participait souvent. On lui prête plus de cinq favorites et il fut même précoce dans le domaine sentimental, étant donné qu'il eut en 1688, alors âgé de quatorze ans, une fille avec une certaine Éléonore, fille d'un concierge du garde-meuble du château où il vivait. Le duc de Saint-Simon laissa à tort de lui l'image d'un prince oisif, indolent et superficiel. Il avait en effet de grandes capacités de travail. Quand il n'était que le fils de Monsieur, frère du Roi, il se montra volontiers peu travailleur, mais dès qu'il devint Régent, il était capable de se lever très tôt et de travailler jusque tard dans l'après-midi. Pour finir, les deux opéras auxquels il travaille (en faisant un peu de composition, écrivant le livret et en réalisant les décors des représentations) dans les années 1690, montrent son goût pour les arts en général. Néanmoins il ressentait dès cette époque une inimitié à l'encontre de Voltaire qu'il fit mettre à la Bastille en 1717 : en présence d'un informateur de police, Arouet s'était répandu en propos injurieux contre la duchesse de Berry, ajoutant que la princesse, grosse à nouveau, se terrait au château de la Muette pour y accoucher.
Au début des années 1690, il eut pour sa formation musicale Marc-Antoine Charpentier, qui lui offrit un petit traité de Règles de composition H.550. En collaboration avec son maître de musique, il composa des motets, parmi lesquels un Laudate Jérusalem Dominum à cinq parties, un opéra, Philomèle aujourd'hui perdu. Par la suite il eut d'autres compositeurs à son service : parmi eux Jean-Baptiste Morin nommé « Ordinaire de la musique » (probablement dès 1701), André Campra, Nicolas Bernier, Henry Desmarest et Charles-Hubert Gervais, avec lequel Philippe d’Orléans compose deux autres opéras, Suite d'Armide ou Jérusalem délivrée et Penthée. Sa participation à la composition d’Hypermnestre de Charles-Hubert Gervais demeure discutable et se cantonnerait à la composition des deux tambourins.
Il a peint et gravé avec talent : on lui doit les illustrations d’une édition de Daphnis et Chloé pour laquelle il aurait fait poser nue la duchesse de Berry (que la rumeur accusait d'être la maîtresse de son père). Il achète pour sa couronne le Régent, le diamant réputé le plus beau d’Europe.
Il a constitué la collection de la maison d'Orléans, rassemblant près de cinq cents tableaux destinée à orner les galeries de sa principale demeure, le Palais-Royal.
Ce mariage arrangé, non désiré, ne fut guère heureux. Philippe, devenu duc d'Orléans en 1701 à la mort de son père, appelait sa femme « Madame Lucifer ». Ils eurent cependant huit enfants mais un seul fils :
Il eut également plusieurs enfants naturels dont :
Sa favorite était Madame de Parabère.
Ferdinand-Philippe d'Orléans, né le à Palerme et mort le à Neuilly-sur-Seine, duc de Chartres puis (1830) duc d’Orléans et prince royal de France ,, est le fils aîné de Louis-Philippe Ier, roi des Français et de Marie-Amélie de Bourbon, princesse des Deux-Siciles.
Né à Palerme pendant l’exil de ses parents, il est prénommé Ferdinand, prénom inusité dans la maison d’Orléans, en hommage au roi de Sicile, Ferdinand Ier des Deux-Siciles, son grand-père, et porte à sa naissance le titre de duc de Chartres.
Le jeune prince, qui a trois ans au moment de la chute de Napoléon Ier, vient en France pour la première fois en 1814 et s'y installe définitivement en 1817. Son père le confie d’abord aux soins d’un précepteur, M. de Boismilon. À cinq ans, ses facultés intellectuelles semblent plus développées qu'elles ne le sont ordinairement : il parle et écrit en français et allemand, a des notions d'arithmétique, d'histoire et commence le latin,. Puis son père le place au collège Henri-IV en 1819, voulant qu’il reçoive une éducation libérale, sur le pied de la plus complète égalité avec les autres élèves. Parmi eux, Alfred de Musset et Georges-Eugène Haussmann, avec qui il se lie d’amitié.
Après un voyage en Angleterre et en Écosse en 1819, il va rejoindre à Lunéville le 1er régiment de hussards, dont il vient d’être nommé colonel par Charles X (1824) et qui prend pour l’occasion la dénomination de hussards de Chartres.
En 1828 entre dans son administration Adolphe Asseline, son futur secrétaire qui deviendra celui de la duchesse d'Orléans et le conseiller de ses deux fils.
En 1830, le prince, qui n'a pas encore vingt ans, est en garnison à Joigny pendant les Trois Glorieuses. Il fait arborer la cocarde tricolore à son régiment, le 1er régiment de hussards (Hussards de Chartres) et l’amène en toute hâte au secours des Parisiens insurgés. Arrêté provisoirement à Montrouge, et bientôt relâché, il entre le 3 août dans Paris à la tête de ses hussards de Chartres.
Avec l'avènement de la monarchie de Juillet, il prend le titre de duc d’Orléans et devient prince royal. Son père le fait entrer au Conseil. De tempérament bouillant, le duc d'Orléans critique vertement le temps perdu à écouter palabrer les ministres (appelés familièrement babasses dans le cercle familial) et a de fréquents accrochages avec les doctrinaires, qu’il n’aime pas et vis-à-vis de qui il se veut l’interprète des sentiments de la jeunesse révolutionnaire. C’est pourquoi Casimir Perier exige, lorsqu’il accède à la présidence du Conseil en , que le duc d’Orléans soit exclu du Conseil, auquel il cesse dès lors de participer.
En novembre 1831, le prince royal est envoyé, aux côtés du maréchal Soult, pour réprimer l’insurrection ouvrière de Lyon. Il s’acquitte de cette tâche difficile sans violence et parvient à apaiser rapidement les oppositions. Il y gagne une popularité certaine, que renforce son attitude lors de l’épidémie de choléra de 1832. Il n’hésite pas à se rendre auprès des malades les plus contagieux à l’Hôtel-Dieu, prenant des risques réels puisque Casimir Perier, qui l’accompagne, contracte quant à lui la maladie et en meurt.
Aux yeux du peuple et de la presse, il passe dès lors pour un prince généreux, sincèrement préoccupé du sort des plus démunis, et devient une sorte d’icône pour l’opposition dynastique d’Odilon Barrot, qui voit en lui le seul prince capable de concilier les aspirations démocratiques de la France moderne et l’héritage du passé monarchique.
En 1831, le duc d’Orléans part avec son jeune frère le duc de Nemours, pour aller faire ses premières armes sous les ordres du maréchal Gérard ; cette campagne ne fut guère qu’une promenade militaire. Entrés en Belgique en 1831, les princes s'empressent de visiter la plaine de Jemappes, où leur père a combattu en 1792.
L’année suivante, le duc d’Orléans rentre en Belgique avec le commandement de la brigade d’avant-garde de l'armée du Nord. Le , il est devant la citadelle d'Anvers ; il commande la tranchée dans la nuit du 29 au 30 novembre. À l’attaque meurtrière de la lunette Saint-Laurent, il s'élance sur le parapet au milieu d’une grêle de projectiles de toute espèce pour diriger l’action et stimuler le courage des soldats.
En 1835, lorsque le maréchal Clauzel est renvoyé en Algérie comme gouverneur général, le duc d’Orléans demande à son père comme une faveur de l'accompagner pour combattre l’émir Abd El-Kader. Il participe avec l’armée de Clauzel à la bataille de l'Habrah, où il est blessé, à la prise de Mascara en décembre 1835, puis de Tlemcen en janvier 1836. Il rentre à Paris tout auréolé de gloire militaire.
À l’automne 1839, le duc d’Orléans repart pour l’Algérie pour réaliser, avec le maréchal Valée, la prise de possession par la France de la partie intérieure du pays, entre Constantine et Alger. Partie de Constantine le 16 octobre, trois jours après le deuxième anniversaire de la prise de la ville, la fameuse chevauchée gagne Alger le 2 novembre en passant par Sétif et le défilé des Portes de Fer. Abd el-Kader y voit une violation du traité de Tafna et déclenche la guerre sainte contre les Français. S’enclenche ainsi une escalade qui aboutira à l’occupation totale de l’Algérie par la France.
En mars 1840, le duc d'Orléans part encore une fois pour l'Algérie, emmenant avec lui le duc d'Aumale, son jeune frère, dont il dirige les premiers travaux militaires. Aux combats de l'Affroun, de l’Oued'Ger, du bois des Oliviers, il est chargé de diriger les dispositions d’attaque à la prise du Teniah de Mouzaïa. Il est rappelé en France après cette campagne.
Ce passé militaire brillant ne fait qu’accroître la popularité et le prestige du duc d’Orléans, qui consacre également ses soins à la réorganisation et à l’agrandissement des forces militaires du pays ainsi qu'à l’amélioration physique et morale des soldats. Il est notamment le fondateur des bataillons de chasseurs en créant à titre expérimental le 14 novembre 1838, avec l'aide de Charles d'Houdetot, une unité d’infanterie spéciale, pour expérimenter de nouvelles tactiques d’infanterie légère, la "Compagnie de chasseurs d'essai", casernée au Fort de Vincennes à Paris d'où leur autre dénomination de "Chasseurs de Vincennes" ou "Tirailleurs de Vincennes". L'essai étant concluant et cette unité ayant fait ses preuves lors de la conquête de l'Algérie, dix bataillons de chasseurs à pied non enrégimentés sont créés le . À la suite de la mort prématurée de Ferdinand-Philippe d'Orléans, leur parrain, tous les bataillons de chasseurs à pied sont renommés le 13 juillet 1842 en "chasseurs d’Orléans", dénomination qu'ils garderont jusqu’à l’avènement de la Deuxième République, en 1848, où ils reprendront celle de "chasseurs à pied".
Ferdinand-Philippe d'Orléans jette aussi les bases d’une Histoire des Régiments, entreprise par ordre du ministre de la guerre, et écrit lui-même en partie celle de deux régiments qui s’étaient trouvés sous ses ordres : Le 1er régiment de hussards (Hussards de Chartres) et le Bataillon des chasseurs de Vincennes.
Le mariage du duc d'Orléans avait été l'une des grandes affaires politiques de la monarchie de Juillet. Sans la révolution de 1830, il aurait épousé la sœur du duc de Bordeaux, Mademoiselle (1819-1864)[réf. nécessaire]. Ce projet ayant naturellement échoué en raison de la chute de la branche aînée et de l’« usurpation » (aux yeux de celle-ci) de la branche cadette, Louis-Philippe est littéralement obsédé, à partir de 1835, singulièrement après l’attentat de Fieschi, par l’établissement matrimonial de son fils aîné, alors dans sa vingt-cinquième année.
C’est aussi le moment où la monarchie de Juillet se cherche de nouveaux alliés en Europe, qui lui permettraient de ne pas dépendre trop exclusivement de l'Angleterre (voir l’article : Politique extérieure de la France sous la monarchie de Juillet). Talleyrand, qui vient de renoncer à son ambassade de Londres, brouillé avec le secrétaire d'État britannique des Affaires étrangères Palmerston, pousse en ce sens.
Il envisage d’abord un rapprochement avec la Russie par l’intermédiaire du Wurtemberg. En effet, le roi Guillaume Ier de Wurtemberg, veuf de la grande-duchesse Katarina Pavlovna de Russie, a deux filles à marier, les princesses Marie (née en 1816) et Sophie (née en 1818). Mais Guillaume Ier décline la proposition, refus d’autant plus humiliant que la princesse Marie contractera une union morganatique en épousant en 1840 le comte Alfred de Neipperg,.
Louis-Philippe envisage ensuite une alliance avec l'Autriche, qui pourrait offrir l’archiduchesse Marie-Thérèse, fille de l’archiduc Charles, née en 1816. La reine Marie-Amélie est très favorable à ce mariage car elle est elle-même fille d’une archiduchesse d’Autriche, la reine Marie-Caroline de Naples. L’archiduc Charles n’est pas opposé à un tel mariage, mais celui-ci se heurte en revanche à deux adversaires déterminés : le prince de Metternich, qui ne veut pas rééditer l’erreur qu’il a faite en négociant le mariage de l’archiduchesse Marie-Louise avec Napoléon Ier, et l’archiduchesse Sophie, princesse bavaroise, belle-sœur du nouvel empereur Ferdinand Ier, qui domine la cour de Vienne de sa forte personnalité en attendant que son fils, le futur François-Joseph, monte sur le trône impérial.
L’ambassadeur de France à Vienne, le comte de Sainte-Aulaire, qui a été spécialement chargé de préparer le terrain pour le mariage autrichien, ne dissimule pas la difficulté de l’affaire, sans la juger cependant tout à fait impossible. Le nouveau président du Conseil, Thiers, rêve de la conclure et d’apparaître, tel un nouveau Choiseul, comme l’artisan d’un spectaculaire renversement d’alliances en Europe.
Le duc d’Orléans et son cadet, le duc de Nemours, entreprennent un voyage en Europe le . Louis-Philippe et Marie-Amélie se désolent parce que le prince royal refuse de raser la superbe barbe qu’il arbore depuis que la jeunesse romantique en a lancé la mode,. Quoi qu’il en soit, les deux jeunes gens remportent un grand succès à Berlin, puis à Vienne, où ils se trouvent du 29 mai au 11 juin. Mais, commente le marquis de Sémonville, « tout le monde leur a donné la main, mais personne ne l’a serrée. » Si le prince royal plaît décidément à l’archiduc Charles et à sa fille, Metternich et l’archiduchesse Sophie font barrage : la démarche que Thiers, impatient de conclure, a convaincu Louis-Philippe d’effectuer, contre l’avis de Sainte-Aulaire qui voulait qu’on se limitât à une simple visite de famille, est repoussée ; pour ménager la susceptibilité des Français, la version officielle est que la décision est laissée aux « sentiments » de l’archiduchesse Marie-Thérèse qui aurait fait une réponse négative,. Il ne reste plus aux deux jeunes gens qu’à rentrer en France en passant par l’Italie : à Trente, ils sont reçus par l’ex-impératrice Marie-Louise, duchesse de Parme, qui ne peut retenir ses larmes devant la ressemblance entre le prince royal et feu le duc de Reichstadt. Cette ressemblance peut s'expliquer par le fait que l'impératrice Marie-Thérèse, grand-mère du duc de Reichstadt, était la sœur aînée de la reine Marie-Amélie. À Milan, les princes séjournent chez l’archiduc Rainier, vice-roi de Lombardie-Vénétie, où ils apprennent la nouvelle de l’attentat d’Alibaud, commis le 25 juin contre Louis-Philippe.
Après le refus de la maison d’Autriche, il ne reste plus que deux partis envisageables parmi les princesses catholiques, : la princesse Janvière, fille de l’empereur Pierre Ier du Brésil, et l’infante Isabelle Fernande de Bourbon, fille de l’infant François-de-Paule, frère cadet de Ferdinand VII. Toutes deux, nées en 1821, sont fort jeunes. La première est écartée en raison de l’éloignement, et la seconde en raison de son physique disgracié – elle est maigre et rousse, – et de ses lourds antécédents familiaux.
Parmi les princesses allemandes protestantes, quelques partis sont envisagés. Talleyrand, par l’intermédiaire de sa petite-nièce, la duchesse de Dino, a repéré la princesse Louise de Hesse-Cassel. La reine Louise suggère la princesse Marie de Saxe-Altenbourg et la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Gotha
En définitive, le choix se porte sur la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, fille de feu le prince héréditaire Frédéric-Louis de Mecklembourg-Schwerin (1778-1819) et de la princesse Caroline de Saxe-Weimar-Eisenach (†1816). Pour le duc d’Orléans, c’est une alliance convenable, mais sans éclat,, même si la princesse est la nièce du roi de Prusse, Frédéric-Guillaume III.
Le duc de Broglie est envoyé en Allemagne en qualité d’ambassadeur extraordinaire afin de présenter la demande officielle et de ramener la princesse en France. Un libelle virulent contre la maison d’Orléans est publié dans l’anonymat par un prince de la maison de Mecklembourg. Celle-ci boude le mariage, si bien qu’Hélène n’est accompagnée que par la troisième épouse veuve de son père, Augusta de Hesse-Hombourg.
Le mariage est célébré le au château de Fontainebleau, car l’archevêque de Paris, Mgr de Quélen, a pris prétexte de la différence de religion pour interdire qu’il ait lieu à Notre-Dame. Le mariage civil se déroule dans la galerie Henri II le . La cérémonie catholique, à laquelle préside Mgr Gallard, évêque de Meaux, se déroule dans la chapelle de Henri IV, tandis que la cérémonie luthérienne, célébrée par le pasteur Cuvier, a lieu dans le salon Louis-Philippe. Le duc d’Orléans a pour témoins les quatre vice-présidents de la Chambre des pairs – le baron Séguier, le comte Portalis, le duc de Broglie, le comte de Bastard –, le président et les quatre vice-présidents de la Chambre des députés – Dupin, Calmon, Delessert, Jacqueminot, Cunin-Gridaine –, trois maréchaux – Soult, Mouton, Gérard –, le prince de Talleyrand, le duc de Choiseul et le comte Bresson, ministre de France à Berlin.
Dans la nombreuse assistance, on relève l’absence des ambassadeurs étrangers, à l’exception du baron de Werther, ministre de Prusse, du comte Lehon, ministre de Belgique, et du chargé d’affaires du Mecklembourg. Malgré tout, la réception est très brillante : « La princesse Hélène n’étant pas fille de roi, observe la duchesse de Maillé, c’est la réception de Mme la duchesse de Bourgogne qui a servi de règle, et tout s’est passé chez Sa Majesté citoyenne comme si Louis XIV avait été présent au milieu des plus grands seigneurs de France. Quelques-uns croient que Louis-Philippe fait en cela une faute politique. Je ne le pense pas. Il fait au contraire grand plaisir à ses partisans. La pompe ne leur déplaît pas lorsque ce sont leurs noms qui y figurent, à la place de ceux des grands seigneurs qu’ils ont tant enviés. Louis-Philippe est l’homme et l’élu de la classe moyenne, elle le sait très bien, mais elle est flattée de l’éclat dont il s’environne. S’il ne cherchait pas à redorer cette royauté qu’elle lui a donnée, son amour-propre en serait blessé. Ses partisans se croient grands seigneurs lorsqu’ils lui voient faire le grand roi. »
Le mariage est très heureux. Le duc et la duchesse d’Orléans ont deux enfants :
Le duc d’Orléans est un amateur éclairé de littérature, de musique et de beaux-arts. Il montre un goût prononcé pour la collection, « faisant son choix lentement, en véritable amateur », et fait preuve d’une rare érudition. Chaque année, il consacre 100 000 à 150 000 francs de sa liste civile à des achats d’œuvres d’art ou à du mécénat culturel. Dans ses vastes appartements du palais des Tuileries, il rassemble des objets du Moyen Âge et de la Renaissance, des céramiques de Bernard Palissy, des majoliques et des céramiques hispano-mauresques, des porcelaines chinoises ou japonaises, des meubles de Caffieri, Oeben, Riesener ou Jacob.
Il se passionne également pour les peintres de sa génération et achète de nombreux tableaux à Ary Scheffer et à Newton Fielding, qui l’avaient initié à la technique du paysage entre 1822 et 1830. Il possède des œuvres d’Eugène Delacroix (Le Prisonnier de Chillon, L’Assassinat de l’évêque de Liège, Hamlet et Horatio au cimetière), Alexandre-Gabriel Decamps (La Défaite des Cimbres), Eugène Lami, Ernest Meissonnier et Paul Delaroche. Il aime également les paysages des peintres de l’école de Barbizon, notamment Camille Corot, Théodore Rousseau et Paul Huet à qui il commande en 1839, une suite d'aquarelles sur les villes méridionales. Il commande à Dominique Ingres Antiochus et Stratonice (1833), achète en 1839 Œdipe et le sphinx et lui commande son portrait en 1840.
Lui-même doué de talents de dessinateur, il fait œuvre de graveur amateur. On connaît de lui une douzaine d’eaux-fortes et de lithographies. Parmi ces dernières se trouve une pièce satirique représentant le personnage de Gulliver endormi ; des Lilliputiens arrivent de tous côtés, à pied, à cheval, en bateau, en diligence. Une pancarte évoque la proclamation alarmiste faite le par l’Assemblée législative, qui déclarait la patrie en danger.
De retour de Plombières, où il venait de conduire la duchesse d’Orléans, le prince royal se disposait à partir pour Saint-Omer, où il devait passer en revue une partie de l’armée d’opération sur la Marne, dont il venait de recevoir le commandement en chef, quand il se rendit le à Neuilly-sur-Seine pour faire ses adieux à sa famille. Les chevaux de sa calèche s’étant emportés, route de la Révolte, on affirma que le prince voulut s’élancer de la voiture, mais cela a été contesté et l’autopsie peut laisser penser qu’il a été projeté hors de la voiture. Quoi qu’il en soit, il se brisa la tête sur le pavé et mourut quelques heures plus tard. Alfred de Musset évoque cet accident dans son grand poème Le Treize Juillet (dans le recueil Poésies nouvelles).
Le roi Louis-Philippe et son épouse ne donnèrent pas suite à la proposition des ministres d'enterrer le prince dans la basilique Saint-Denis. Leur fils devait être enterré à la chapelle royale de Dreux ; sa dépouille transférée depuis le château de Neuilly pour être exposée à Notre-Dame de Paris à partir du 30 juillet et le 3 août date à laquelle fut célébré un service funèbre solennel en présence des grands corps de l’État. L’abondance de l’assistance tout au long du trajet marqua les contemporains. Jules Janin évoqua « ces prodigieux flots de population répandus dans l’espace de deux lieues et couvrant les contre-allées de deux immenses avenues, se dressant sur les trottoirs et sur les ponts d’une longue ligne de quais, s’amoncelant dans les rues, se suspendant aux fenêtres et sur les toits des maisons » et pour le préfet de police : « L’affluence qui remplissait les contre-allées des Champs-Élysées et tous les abords était d’une immensité incalculable. »
Sa mort accidentelle priva Louis-Philippe d’un soutien qui lui manqua en 1848. La monarchie de Juillet perdit avec la mort du prince le crédit de tous les espoirs suscités par le prince qui était un des membres les plus respectés et aimés de la famille royale : espoir de gloire nationale reconquise par un prince guerrier, espoir de renouveau politique animé par un prince aux idées nouvelles qu’on disait favorable au suffrage universel. La popularité du prince était un fait insoupçonné et le deuil qu’il suscita en illustre l’importance numérique et politique. Séduisant, brave, réputé acquis aux idées libérales, mais accrédité dans les milieux conservateurs d’une maturité conquise sur son ardeur juvénile, doté d’un charisme personnel, le duc d’Orléans avait réuni autour de lui des personnes de toutes conditions, de tout milieu, de toute conviction,.
Les écrivains confirmèrent cette analyse :
Bien que les princes du sang soient altesses sérénissimes, Charles X, à son accession au trône, accorde le prédicat d'altesse royale aux membres de la famille de Louis-Philippe dans le but d'obtenir sa fidélité.
Trois monuments à la mémoire duc d’Orléans sont érigés à Eu, à Neuilly-sur-Seine et à Saint-Omer ; à la différence des deux premieres qui sont des statues équestres identiques, celui de Saint-Omer représente le prince en pied.
La mort de Ferdinand-Philippe d’Orléans plongea la population dans le désarroi, et les funérailles « frappèrent l’opinion par leur noble et grandiose tristesse ». Le roi pensait-il consacrer à son héritier un hommage durable ? La population civile d’Alger et l’armée d’Afrique devancèrent ses désirs. Leur vœu d’ouvrir une souscription à l’effet d’ériger sur « la principale place d’Alger un monument destiné à perpétuer cette mémoire et l’image de S.A.R. » recueillit l’approbation du gouverneur général, par arrêté du 7 août 1842. Bugeaud créait, sous la présidence du directeur de l’Intérieur, une commission chargée de recueillir les offrandes et d’arrêter les diverses dispositions, pour l’érection sur la place d’Alger de la statue en bronze du feu prince. Dès le 29 septembre, elle avait réuni 20 000 F. Des généraux commandants de divisions militaires ne tardèrent pas à solliciter le ministre de la Guerre pour savoir si leurs subordonnés pouvaient apporter leur écot. Le 8 novembre 1842, le maréchal Soult, ministre de la Guerre, annonçait qu’une souscription facultative était ouverte dans tous les corps de l’armée et instituait une commission supérieure pour centraliser les dons et veiller au recouvrement. Charles Marochetti était chargé de la réalisation de la statue. Le 29 novembre 1842, le ministre de la Guerre prenait un nouvel arrêté : la souscription facultative était étendue à l’armée de Mer. Les fonds recueillis serviraient à l’érection de deux statues équestres à l’effigie du duc d’Orléans.
La duchesse d’Orléans rappela au roi le souhait de son époux de transférer à Paris l’Arc de Caracalla. Pierre Fontaine proposa un projet ambitieux : des colonnades partant d’un arc de triomphe imitant celui de Djemila mettaient en communication les deux côtés des terrasses au-dessus des fossés de la place de la Concorde, la statue étant érigée en avant de l’arc sur l’espace qui précède le grand bassin entre les deux rampes. On envisagea également pour la statue parisienne un emplacement au centre de la place du Carrousel, entre l’arc de triomphe du Carrousel à l’entrée des Tuileries et celui de Djemilah installé à l’entrée du Louvre mais en novembre 1844, le roi Louis-Philippe opta pour une installation de la statue au centre de la cour carrée du Louvre. La statue parisienne de Ferdinand-Philippe fut mise en place le 26 juillet 1845 : son cheminement entre l’atelier du fondeur Soyer et le Louvre avait été salué par une foule compacte et diverses, les Parisiens ayant parsemé le sol des rues de fleurs et couvert la statue de couronnes, bouquets, rubans éclatants et drapeaux tricolores.
Le choix de la situation de la statue princière dans Alger ne posa pas tant de difficultés : il s’agirait de la place royale (anciennement place du Gouvernement). Le modèle du monument finit, il fut confié également au fondeur Soyer. Marochetti annonçait la fonte réussie des deux statues par lettres des 21 août et 14 novembre 1844. Après le 5 mai eurent lieu les fondations de l’ouvrage, terminées par la pose du socle en marbre sur lequel allait reposer le piédestal. À Alger, le piédestal est achevé le 1er août 1845, la statue arrive le 19 septembre et le 4 octobre elle parvenait sur la place royale.
L’événement fut remarqué. Chopin écrivait de Nohan à sa famille polonaise : « on l’élève sur la place du Louvre, elle est en bronze algérien, de même que les bas-reliefs. C'est une œuvre de Marochetti, un des meilleurs sculpteurs de Paris. » Le 28 octobre 1845, jour anniversaire du passage des Portes de Fer, les deux œuvres furent inaugurées. À Alger, le piédestal était dépourvu de plaque. Le ministre de la Guerre avait entendu les remarques du comte Guyot, directeur de l’intérieur en Algérie : la population civile algérienne qui avait tant participé à l’érection n’aurait pas admis que le monument portât comme seule inscription « L’armée au duc d’Orléans, prince royal ». Le 6 mars 1846, Louis-Philippe approuvait un rapport qui proposait d’opter pour une nouvelle formule : « L’armée et la population civile d’Algérie au duc d’Orléans, prince royal, 1842 ». Le bronze fixa l’inscription. Plus des deux tiers du coût de l’opération avaient été financés par des fonds privés.
L’armée et la population civile avaient témoigné quelle affection posthume elles vouaient à la mémoire du prince royal. Le long cheminement du monument depuis l’atelier de Soyer au Louvre avait été salué avec émotion et recueillement par une foule compacte et diverse. L’exemplaire algérois suscita de semblables démonstrations. Au sortir de l’atelier de Soyer, il emprunta le canal Saint-Martin. Des soldats du 74e régiment de ligne arrêtèrent la barge pour couvrir la représentation princière des quelques fleurs du camp de la Villette. Il arriva au Havre le 4 juillet.
À Alger, la population algéroise prouva son attachement indéfectible au lendemain de la Révolution de 1848. Le gouvernement provisoire adressait au nouveau gouverneur général Eugène Cavaignac des ordres d’enlèvement du monument de la place du Gouvernement. Mais à peine avait-on dressé, en ces premiers jours de mars, les charpentes devant servir à soutenir la masse de bronze que les colons se ruèrent sur les échafaudages et les jetèrent à la mer. Bien plus, la milice organisa spontanément un service de faction de jour comme de nuit autour du monument pour empêcher que les travaux ne reprennent. Pendant la guerre d'indépendance algérienne, la statue orléaniste échappa encore à toute dégradation. La conclusion des accords d’Évian sonna le glas de sa longévité. Dès le 4 juillet 1962, elle était démontée et entreposée avec d’autres souvenirs bannis de la présence française au camp Sirocco, près du cap Matifou. En août 1963, le cargo Ville-de-Québec la ramenait au Havre, d’où elle était partie. La statue algérienne a été réinstallée en 1981 sur une petite place de Neuilly-sur-Seine faisant partie du boulevard Victor-Hugo, rebaptisée place du Duc-d’Orléans.
À Paris, en 1848, il était en revanche inconcevable que le pouvoir républicain laissât demeurer, au cœur de la capitale, un monument à la gloire de la dynastie déchue. Dans la nuit du 26 au 27 février, les entrepreneurs du Louvre enlevaient la statue. Le 26 février, le piédestal devenait un monument expiatoire à la mémoire des victimes de la Révolution. La statue est expédiée en 1850 au château de Versailles pour être érigée sans piédestal dans la cour de la petite Orangerie. Le 18 octobre 1971, un arrêté ministériel décida son transport au château d’Eu.
Pour le service funèbre du prince, on manqua de tissu noir pour tapisser Notre-Dame, l'architecte Visconti eut l'idée d'utiliser du papier noir.[réf. nécessaire]
La maison d’Orléans-Bragance (en portugais, Casa d’Orléans e Bragança ou, Casa de Orleães-Bragança) est une dynastie d’origines française et portugaise issue d’une branche cadette de la maison d’Orléans et du rameau brésilien de la maison de Bragance.
L’union de Gaston d’Orléans, comte d’Eu, petit-fils du roi Louis-Philippe, et d’Isabelle de Bragance, princesse impériale du Brésil, héritière des empereurs brésiliens, fonde la dynastie, souvent appelée « maison impériale du Brésil ». Les actuels prétendants à la Couronne impériale brésilienne sont issus de cette famille.
Tous les fils de l’empereur Pierre II du Brésil sont morts en bas âge. Ainsi, rapidement la princesse Isabelle s’impose comme héritière de son père et devient définitivement, après la mort de son second frère, le prince Pierre, le , princesse impériale du Brésil.
À partir du début des années 1860, la principale préoccupation de l’empereur est de trouver un époux convenable pour ses filles. Sur les conseils de sa sœur la princesse de Joinville, l’empereur arrête son choix sur deux petits-fils de Louis-Philippe, le comte d’Eu, Gaston d’Orléans et le prince de Saxe-Cobourg, Auguste de Saxe-Cobourg-Kohary.
Arrivés ensemble à Rio de Janeiro le , Gaston pour épouser Léopoldine et Auguste Isabelle, les deux jeunes hommes rencontrent les filles de l’empereur au palais de Saint-Christophe. Le comte d’Eu est aussitôt promu maréchal de l’armée brésilienne et le prince de Saxe-Cobourg amiral de la flotte. Les deux princesses prennent la liberté de choisir chacune leur époux et Gaston épouse finalement la première héritière du Brésil. Ce n’est donc pas la maison de Saxe-Cobourg qui devra régner sur le Brésil, mais celle d’Orléans.
Le mariage de la princesse impériale du Brésil avec Gaston d’Orléans, célébré le , est l’acte de naissance de la branche brésilienne d’Orléans qui prendra le nom de maison d’Orléans-Bragance. Prince français par sa naissance, Gaston d’Orléans perdrait de facto ses droits à la Couronne de France aux yeux de certains orléanistes en devenant un étranger. La pérennité de la nouvelle dynastie est assurée par la naissance en 1875 d’un fils, Pedro de Alcântara (du nom du saint espagnol), titré par l’empereur prince du Grão Pará.
Néanmoins, la maison d’Orléans-Bragance n’aura jamais l’occasion de régner sur le Brésil puisque Pierre II est renversé, le , après 58 années de règne, par un coup d’État qui n’a pour soutien qu’un groupe de militaires désireux d’instaurer une république dictatoriale.
L’empereur lui-même, malgré la prospérité de l’empire, ne croyait guère en la survie du régime monarchique. En vieillissant, il n’a fait aucun effort pour garder le soutien des institutions. Pierre II n’a pas d’héritier mâle et ni lui ni les classes dirigeantes n’acceptent réellement l’idée d’un souverain féminin au Brésil, ainsi de plus en plus d’hommes politiques estiment qu’il n’y a aucune raison de conserver la monarchie. Elle ne survivra pas à l’abolition de l’esclavage, le baron de Cotegipe ne s’y trompe d’ailleurs pas lorsqu’il déclare à la princesse Isabelle qui vient de signer solennellement, le , la loi d’or : « Votre Altesse a libéré une race, mais elle a perdu le trône ».
Le fils aîné et héritier d’Isabelle, le prince Pedro de Alcântara, se marie le , contre l’avis de sa mère, avec la comtesse tchèque Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz (1875-1951), fille du comte Jean-Wenceslas Dobrzensky de Dobrzenicz et de son épouse la comtesse Élisabeth Kottulinsky de Kottulin. Isabelle, devenue de jure impératrice du Brésil depuis la mort de son père en 1891, considère cette union comme morganatique, écartant les enfants du couple de la succession impériale brésilienne.
La prétention à l'héritage impérial est donc revendiquée par le frère cadet du prince Pedro de Alcântara, Luiz de Orléans e Bragança (1878-1920), qui reçoit le titre de courtoisie de prince du Grão Pará, ainsi qu’à sa descendance, plus tard surnommée « branche de Vassouras ».
Arguant que la constitution de 1824 n'imposait aucune obligation pour les dynastes d'épouser des personnes issues de familles régnantes ou anciennement régnantes, et qu'une telle modification des lois dynastiques et de l'ordre successoral outrepassait les prérogatives de la princesse impériale et devait nécessairement être ratifiée par le peuple brésilien ou ses représentants élus, les héritiers du prince Pedro de Alcântara ne cesseront cependant pas de prétendre à la couronne impériale et donneront naissance à la branche de Petropolis. Selon Stéphane Bern, le prétendant Pedro Gastão (1913-2007), fils aîné de Pedro de Alcântara, « argua[it] à juste titre que, selon la tradition brésilienne, c'est le roi qui fait d'une bergère une reine ».
En outre, le conflit entre les deux branches n'est pas seulement dynastique mais aussi politique. João Henrique de Orléans e Bragança, cousin germain de l'actuel prétendant Pedro Carlos (tous deux de la branche aînée, dite de Petrópolis), souligne dans une interview en 2017 que le chef de file de la branche cadette (dite de Vassouras), Luiz, et son frère puîné et héritier Bertrand, « sont liés à une institution de droite » et « sont hors de toute posture acceptée pour une famille royale » (on leur reproche, écrit Stéphane Bern, « d'appartenir à l'organisation d'extrême droite TFP — Tradition, famille, propriété »). João Henrique lui, se veut au-dessus des partis et a déjà refusé d'entrer au gouvernement.
Et en 2018, condamnant l'adhésion d'un de ses cousins de la branche de Vassouras (Luiz Philippe de Orléans e Bragança, neveu du prétendant de la branche cadette) au PSL (le Parti social-libéral) et le soutien apporté par ce cousin au candidat du PSL à l'élection présidentielle, Jair Bolsonaro, João Henrique de Orléans e Bragança déclare à la Folha de S.Paulo : « Notre famille a une tradition de tolérance — Pierre Ier, Pierre II, la princesse Isabelle. C'est une tradition de liberté, de respect des minorités, de la diversité. Notre position, et celle de toute famille royale dans le monde, aujourd'hui, est d'être au-dessus des partis ». Selon João Henrique, le candidat Bolsonaro est « absolument intolérant » et « dangereux pour le Brésil », et il « fait apparaître [Donald] Trump comme un gentil petit garçon ! »
Louis Philippe Albert d'Orléans, né à Paris le et mort à Stowe House (Royaume-Uni) le , comte de Paris, est le dernier prince royal de France, de 1842 à 1848. Prétendant orléaniste au trône de France de 1848 à 1873 sous le nom de Louis-Philippe II, puis de 1883 à 1894 sous celui de Philippe VII, il est également écrivain et combattant pendant la guerre de Sécession.
À sa naissance, le prince Philippe incarne la vitalité de la maison d’Orléans et reçoit le titre de comte de Paris de son grand-père, le roi des Français Louis-Philippe Ier. Quatre ans plus tard, en 1842, l’enfant perd son père, Ferdinand-Philippe d'Orléans, et devient donc l’héritier de la monarchie de Juillet. Or, le tout nouveau prince royal est trop jeune pour représenter la stabilité et pour rassurer les opposants à la politique de son grand-père. Par conséquent, lorsque éclate la révolution de 1848, sa famille est incapable de le faire proclamer roi des Français et la Deuxième République se met en place. Commence alors une longue période d’exil qui dure jusqu’en 1871 et durant laquelle le prétendant orléaniste trompe difficilement son ennui. Au début des années 1860, Philippe d’Orléans se rend aux États-Unis pour s’engager dans la guerre de Sécession au côté de l'Union et, de cette expérience, il ramène une Histoire de la Guerre civile en Amérique.
Après la chute du Second Empire en 1870, le comte de Paris regagne la France et s’investit dans la vie politique. Afin de renforcer les partisans d’une nouvelle restauration monarchique, il accepte en 1873 de reconnaître comme chef de la maison de France le comte de Chambord. Ce dernier n'ayant pas d'enfants (mais ayant de nombreux cousins agnatiques), le comte de Paris revendique être son successeur potentiel s'il devait accéder au trône. Cependant, les intransigeances conjuguées du petit-fils de Charles X vis-à-vis du drapeau blanc et de la majorité des députés vis-à-vis du drapeau tricolore rendent impossible le retour de la monarchie. Après le décès en 1883 du comte de Chambord, le comte de Paris reprend un rôle politique important et la majorité des monarchistes se rallie à lui, bien que certains, comme la comtesse de Chambord, décident de reconnaître la nouvelle branche aînée des Bourbons comme famille royale légitime. Mais la République a eu largement le temps de se renforcer et les chances de restaurer la monarchie se sont éloignées.
En 1886, le vote d’une nouvelle loi d’exil contraint le comte de Paris et sa famille à quitter le territoire national mais le prince continue à essayer d’intervenir dans les affaires de la France malgré son départ. À chaque crise que connaît le pays, et particulièrement lors de l’affaire Boulanger et du scandale de Panama, le chef des Orléans espère pouvoir monter sur le trône. Néanmoins, chaque espoir de restauration est suivi d’une nouvelle déception et le comte de Paris meurt en exil au Royaume-Uni sans avoir jamais pu être roi des Français.
Le comte de Paris est le fils aîné de Ferdinand-Philippe d'Orléans (1810-1842), prince royal de France, et de son épouse la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin (1814-1858). Par son père, il est le petit-fils et l'héritier du roi des Français Louis-Philippe Ier (1773-1850) et de son épouse la reine Marie-Amélie des Deux-Siciles (1782-1866), tandis que, par sa mère, il est l'arrière-petit-fils du grand-duc Frédéric-François Ier de Mecklembourg-Schwerin (1756-1837). Le prince Philippe a pour seul frère Robert d'Orléans (1840-1910), duc de Chartres, dont descendent en ligne masculine les membres actuels de la Maison d'Orléans.
Le , le prince Philippe épouse à Kingston-sur-Tamise, au Royaume-Uni, sa cousine germaine l'infante franco-espagnole Marie-Isabelle d'Orléans (1848-1919), elle-même fille d'Antoine d'Orléans (1824-1890), duc de Montpensier.
De cette union naissent 8 enfants :
Quinze mois après le mariage de ses parents, le prince Philippe voit le jour le dans le pavillon de Marsan du palais des Tuileries à Paris, résidence de la famille royale de France, et il est ondoyé le même jour dans la chapelle des Tuileries par Hyacinthe-Louis de Quélen, archevêque de Paris. Par ordre de la princesse royale, il est délivré à tous les enfants des deux sexes nés à Paris le même jour que son fils un livret de caisse d'épargne avec première mise de cent francs.
Après avoir un moment envisagé de le nommer « prince d’Alger », son grand-père, le roi des Français Louis-Philippe Ier, ressuscite pour lui le titre de comte de Paris, porté au IXe siècle par le roi des Francs Eudes Ier, l'un des fondateurs de la dynastie capétienne . L'initiative est destinée à rappeler aux autres dynasties européennes l'ancienneté de la maison d'Orléans en même temps que son attachement à la capitale française, à laquelle les Bourbons de la branche aînée avaient, eux, préféré Versailles.[réf. nécessaire]
En France, l’arrivée d’un héritier au sein de la famille royale semble, dans un premier temps, consolider le trône de Juillet , et faire oublier la difficulté qu’avait représentée, pour Louis-Philippe et les siens, le fait de trouver une épouse au prince royal. Considéré par les autres dynasties européennes comme un fils d’usurpateur, Ferdinand-Philippe d'Orléans a, en effet, dû subir le refus humiliant de plusieurs princesses du continent avant d'en trouver une d'accord pour l'épouser. Or, la jeune fille en question, Hélène de Mecklembourg-Schwerin, est issue d'une dynastie allemande peu prestigieuse et son union avec l'héritier de la couronne française s'est accompagnée de commentaires perfides, à l'étranger. La venue au monde du comte de Paris permet donc à la famille royale d'oublier la période difficile qu'elle vient de traverser et de se projeter sans crainte dans l'avenir .
Le baptême du comte de Paris, le , donne lieu à une cérémonie fastueuse en la cathédrale Notre-Dame de Paris. Au-delà des festivités, l'événement permet à la monarchie de Juillet de se rapprocher de l’Église catholique. Depuis la mort du très légitimiste Mgr de Quélen le , et son remplacement par Mgr Affre à la tête de l’archevêché de Paris à partir du , le clergé catholique se montre en effet beaucoup plus ouvert vis-à-vis des Orléans et ne rechigne plus à s'associer aux moments forts de la dynastie. La cérémonie de baptême est présidée par Denys Affre, archevêque de Paris, assisté de Jean-Baptiste de Merson, curé de la paroisse de Saint-Germain-l'Auxerrois : le prince Philippe a pour parrain son grand-père Louis-Philippe Ier, roi des Français, et pour marraine sa grand-mère Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, reine des Français.
Les premières années du prince sont heureuses et celui-ci grandit au milieu d’une famille aimante et attentionnée. À partir de , sa mère, la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, importe ainsi pour lui, d'Allemagne, la coutume de l’arbre de Noël ,. Malgré tout, l'enfant passe également de longues périodes sans voir son père, notamment lorsque celui-ci part en visite en Algérie en 1839 et y retourne, au printemps 1840, pour y poursuivre le combat contre les forces de l'émir Abd el-Kader.
La vie du jeune comte de Paris bascule le . Ce jour-là, son père, le prince Ferdinand-Philippe d'Orléans, meurt d'une fracture du crâne dans un accident de cabriolet, alors qu'il se rend en visite à Neuilly, afin d'y retrouver la reine Marie-Amélie et le roi Louis-Philippe . Âgé d'à peine quatre ans, l'enfant devient alors le nouvel héritier du trône et reçoit, en conséquence, le titre de prince royal.
Avec le décès du duc d'Orléans, se pose très vite la question de la survie de la monarchie de Juillet. En 1842, le souverain, dont la politique est de plus en plus réactionnaire, a en effet soixante-neuf ans et il est peu probable qu'il vive jusqu'à la majorité de son petit-fils. Les Chambres ont donc beau voter l'abaissement de la majorité du prince royal de vingt-et-un à dix-huit ans, le régime doit nommer un régent pour effectuer la transition entre les deux règnes . Plusieurs choix s'offrent alors au roi : ses quatre fils survivants, le duc de Nemours, le prince de Joinville, le duc d'Aumale et le duc de Montpensier, ou sa belle-fille, la duchesse d'Orléans. Suivant la règle dynastique et le testament du duc d'Orléans, le monarque choisit son deuxième fils, Nemours, comme régent éventuel. Or, celui-ci a la réputation d'être le plus conservateur des Orléans et la décision royale est très mal accueillie par le peuple, qui préfèrerait voir Joinville, Aumale ou la duchesse d'Orléans à la tête du pays , .
La mort du duc d’Orléans renforce, par ailleurs, la nécessité de donner une éducation soignée au comte de Paris afin de le préparer à son rôle d’héritier du trône. En 1843, le prince est donc confié aux soins de Jacques Regnier, un futur membre de l’Institut de France, et à ceux d’Étienne Allaire.
À partir de 1846, la crise s'abat sur la Monarchie de Juillet. Des difficultés économiques et une série de scandales financiers discréditent le roi et son gouvernement tandis que la campagne des banquets illustre le regain de popularité du mouvement républicain . En , la décision de François Guizot, le président du Conseil, d'interdire le dernier des banquets cristallise les oppositions et des émeutes se produisent à Paris à partir du 22. Rapidement, les manifestations prennent de l'ampleur et se transforment en révolution. Le , Louis-Philippe renvoie Guizot ce qui semble d'abord calmer les foules. Mais, après quelques heures d'accalmie, les troubles reprennent et l'Armée tire sur des manifestants. Submergé par les révolutionnaires et refusant de faire couler davantage de sang, le roi Louis-Philippe abdique le en faveur de son petit-fils le comte de Paris, alors âgé de neuf ans. Conscient de son impopularité, le duc de Nemours décide quant à lui de renoncer à la régence au profit de sa belle-sœur, qui jouit, elle, d'une réputation de libérale .
Au début de l'après-midi du 24, la duchesse d'Orléans se rend donc au palais Bourbon avec ses enfants et son beau-frère Nemours pour y faire investir son fils aîné et se faire proclamer régente. Dans leur majorité, les députés semblent favorables à cette solution et André Dupin demande à la Chambre de prendre acte des acclamations que reçoit la duchesse. Une discussion, menée par Odilon Barrot, s'engage alors sur la loi de régence. Mais les voix des partisans de la monarchie sont peu à peu couvertes par les huées du public venu assister aux délibérations. Une foule armée envahit la salle des débats tandis que les députés républicains Ledru-Rollin, Crémieux et Lamartine s'emparent de la tribune pour réclamer un gouvernement provisoire . Les Orléans sont alors brutalement évacués de la Chambre des députés et, dans la bousculade qui s'ensuit, la princesse de Mecklembourg est séparée de ses enfants. Morte d'anxiété, la princesse met trois jours à localiser le petit duc de Chartres, qui a été recueilli par un boulanger parisien . Une fois réunis, la duchesse d'Orléans et ses enfants prennent le chemin de l'exil. Dans les mêmes moments, la Deuxième République est proclamée en France .
Au lendemain de la révolution de 1848, les membres de la famille royale gagnent tour à tour l'étranger tandis que le gouvernement provisoire vote le bannissement des Orléans le . Louis-Philippe et Marie-Amélie s'installent ainsi au Royaume-Uni avec plusieurs de leurs enfants et petits-enfants. Les ex-souverains établissent leur résidence au château de Claremont, propriété du roi Léopold Ier de Belgique, lui-même gendre de Louis-Philippe et oncle du comte de Paris. De son côté, la duchesse d'Orléans préfère partir vivre avec ses enfants en Allemagne, dans le grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach ,. Blessée par le comportement du roi et de la reine à son égard lors des journées révolutionnaires, la princesse préfère en effet s'éloigner de ses beaux-parents .
Dans le même temps, la situation financière de Louis-Philippe et de sa famille devient de plus en plus précaire. Immédiatement après le vote de la déchéance des Orléans, le gouvernement provisoire place sous séquestre les biens du monarque déchu et de sa parentèle . Or, sans ressource propre, la duchesse d'Orléans et ses enfants sont totalement tributaires des anciens souverains .
Après deux ans de brouille, la princesse Hélène finit par se réconcilier avec ses beaux-parents et, à partir du printemps 1850, le comte de Paris, le duc de Chartres et leur mère se rendent régulièrement en Angleterre ,. C'est d'ailleurs à Londres que le jeune prétendant orléaniste effectue, en présence de son grand-père, sa première communion, le .
En France, l’avènement de la République et l’élection au suffrage universel de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence poussent les monarchistes à s’interroger sur leurs stratégies politiques. De plus en plus d’orléanistes souhaitent le ralliement de Louis-Philippe et de sa famille au petit-fils de Charles X, qui pour les légitimistes est le représentant de la légitimité dynastique. Cependant, de leur côté, les Orléans ne sont pas unanimes. Si les anciens souverains semblent reconnaître peu à peu la nécessité de la fusion des deux courants royalistes , la mère du comte de Paris s’oppose quant à elle avec force à la reconnaissance du petit-fils de Charles X (duc de Bordeaux) comme héritier de la couronne . Hélène de Mecklembourg-Schwerin se montre d'ailleurs profondément choquée par la lettre que lui envoie son beau-père et où ce dernier écrit, à propos de la succession au trône : « Mon petit-fils ne pourra jamais régner au même titre et aux mêmes conditions que moi qui ai fini par échouer. Il ne peut régner que comme roi légitime. Il y a pour lui plusieurs manières de devenir roi légitime : si le duc de Bordeaux mourait, si le duc de Bordeaux abdiquait, si le duc de Bordeaux régnait mais n'avait pas d'enfant, Paris devient roi légitime. Il doit rester en mesure pour toutes ces chances-là , . »
Le après plusieurs jours d'agonie, l'ex-roi Louis-Philippe s’éteint aux côtés de son épouse et de plusieurs de ses enfants et petits-enfants (dont Paris et Chartres) à l’âge de soixante-dix-sept ans . Pour les orléanistes, le comte de Paris devient alors officiellement son successeur mais bien peu, en France, croient en la possibilité d'une restauration incarnée par un enfant de douze ans, d'autant qu'après le plébiscite du , le Second Empire se met en place.
D'ailleurs, avec l'arrivée du neveu de Napoléon Ier au pouvoir, la situation financière des Orléans s’aggrave. Le , celui-ci décrète en effet la confiscation des biens de l'ancienne famille royale, mesure qu'André Dupin qualifie immédiatement de « premier vol de l’aigle ».
En , la duchesse d'Orléans et ses fils quittent définitivement l'Allemagne pour s'installer en Angleterre et se rapprocher de Marie-Amélie. La famille loue alors une maison de campagne à Richmond, à une heure de Claremont, où réside encore la vieille reine . Dans cette nouvelle demeure, le comte de Paris poursuit sa formation et reçoit, entre autres, des cours particuliers de droit de la part du magistrat Rodolphe Dareste de la Chavanne.
En , le duc de Chartres contracte la grippe et sa mère est atteinte à son tour. Bien vite, l’état de santé de la princesse s’aggrave et elle meurt le . Âgé de vingt-et-un ans, le comte de Paris se retrouve donc orphelin et s’installe aux côtés de sa grand-mère, jusqu’à la mort de celle-ci en 1866 .
En 1862, à l'occasion de l'Exposition Universelle, il reçoit la visite du peintre Paul Huet, qui avait été professeur de dessin de sa mère.
En , François d'Orléans (1818-1900), prince de Joinville, part aux États-Unis pour accompagner son fils, le duc de Penthièvre, qui désire suivre les cours de l'École de marine américaine. Lassés de l'inaction à laquelle les condamnent leur statut d'exilés, le comte de Paris et son frère décident d'accompagner leur oncle et leur cousin. Sur place, les princes s'enthousiasment pour le mouvement anti-esclavagiste et ne tardent pas à s'engager dans la Guerre de Sécession, qui secoue alors les États-Unis. Nommé officier d'état-major du commandement en chef des armées fédérales, George McClellan, le comte de Paris combat ainsi, avec son frère, les Sudistes à la bataille de Gaines' Mill, le , tandis que le prince de Joinville participe, quant à lui, à la campagne du Potomac.
De ce séjour aux États-Unis, le comte de Paris ramène une Histoire de la Guerre civile en Amérique en sept volumes et son oncle, un grand nombre d'aquarelles illustrant le conflit.
De retour en Europe, le comte de Paris décide de se marier afin d'assurer un successeur à la dynastie. Mais, exilé et chef d'une Maison considérée comme illégitime par la majeure partie des dynasties du continent, le prince ne peut prétendre épouser la fille d'un monarque étranger. C'est la raison pour laquelle il demande la main de l'une de ses cousines germaines, l'infante franco-espagnole Marie-Isabelle d'Orléans, fille du duc de Montpensier. Le mariage princier a lieu le , à Kingston, au Royaume-Uni, et il est célébré en présence de la grand-mère des deux époux, la reine Marie-Amélie , qui a 82 ans.
Le couple, qui ne tarde pas à donner naissance à de nombreux enfants, partage alors sa vie entre la résidence du comte de Paris à York House, Twickenham, et celle de son épouse à Villamanrique de la Condesa, en Andalousie.
Lorsque le Second Empire s'écroule, en 1870, et que la première loi d'exil touchant les Orléans est abolie le , le comte de Paris regagne la France . Quelques mois plus tard, le , les décrets de confiscation des biens de la famille royale mis en place par Napoléon III en 1852 sont abolis. Philippe d'Orléans reprend alors notamment possession des châteaux d'Amboise, d'Eu et de Randan .
En France, le comte de Paris et sa famille partagent leur existence entre leurs demeures provinciales et la capitale. Mais, ne disposant pas de résidence compatible avec leur rang à Paris, les Orléans acceptent, en 1877, l'invitation de la duchesse de Galliera qui leur offre de s'installer chez elle, au rez-de-chaussée de l'hôtel Galliera (actuel hôtel de Matignon), lors de leurs séjours dans la capitale.[réf. nécessaire]
Dès son retour dans le pays, le prince fréquente les cercles du pouvoir et est reçu par le président Adolphe Thiers au château de Versailles dès le . L'entrevue est cordiale mais, en privé, l'ancien président du Conseil orléaniste de Louis-Philippe ne cache pas son mépris pour le chef des Orléans. À l'un de ses intimes, Thiers déclare en effet, à propos de l'héritier du trône : « À dix pas, il a l'air d'un Allemand, à trois d'un imbécile ».
En dépit de ses activités politiques, le prince n’envisage pas encore de monter sur le trône. Conscient que le comte de Chambord est soutenu par davantage de monarchistes qu’il ne l’est lui-même, le comte de Paris cherche à se rapprocher de son cousin. « Henri V » n’ayant pas d’enfant, le chef des Orléans est en effet convaincu qu’une restauration légitimiste ferait de lui le dauphin et permettrait de renforcer le camp monarchiste face aux républicains et aux bonapartistes .
Après l’envoi infructueux de plusieurs émissaires auprès du comte de Chambord , le comte de Paris décide de se rendre lui-même à Frohsdorf afin d’y affirmer officiellement sa soumission à l’aîné des Capétiens. Le , le prince déclare ainsi à son cousin : « Je viens en mon nom et au nom de tous les princes de ma maison, non pas seulement saluer en vous le chef de ma famille, mais reconnaître le principe dont vous êtes le seul représentant »... À ces mots, le comte de Chambord l'interrompt, l’embrasse et l'emmène dans son salon particulier, où les deux cousins ont un entretien dont rien ne filtre que cette phrase d'Henri : « Vous avez fait une bonne action. Dieu vous en tiendra compte ». La fusion des deux courants monarchistes et la reconnaissance mutuelle des deux princes en tant que chef de famille et héritier semblent donc totales .
Cependant, la réconciliation des deux branches de la famille royale n’amène pas la restauration escomptée. Le , le comte de Paris annonce la fusion monarchique au nouveau président de la République, le légitimiste Patrice de Mac Mahon, et lui demande de convoquer l’Assemblée en séance extraordinaire afin de proclamer roi le comte de Chambord. Mais, bien que monarchiste, le maréchal refuse du fait de la volonté du prétendant de restaurer le drapeau blanc et ne pas maintenir le drapeau tricolore comme symbole national .
Certains historiens ont évoqué l'influence dans cette position de son épouse, dont de nombreux parents avaient péri sur l'échafaud révolutionnaire et qui de ce fait aurait manifesté quelque réticence à régner sur les descendants de régicides.
Plusieurs actions sont donc menées par les partisans de la restauration pour tenter de convaincre le petit-fils de Charles X de la nécessité selon eux, d’abandonner le drapeau blanc et d’accepter le système parlementaire. En , le député Charles Chesnelong est ainsi mandaté par le groupe monarchiste de la Chambre pour arriver à un accord avec le prétendant . Néanmoins, cette dernière tentative est un échec et le « comte de Chambord » réaffirme son attachement aux symboles de l'Ancien Régime le . Dès lors, les Orléans se retrouvent prisonniers de l'attitude de l'aîné des Bourbons, qui refuse de céder aux conditions selon lui inacceptables, que l'Assemblée nationale lui impose pour ceindre la couronne .
Devant l'attitude du comte de Chambord, certains orléanistes essaient de convaincre le comte de Paris d'assumer la lieutenance générale du royaume, comme l'avait fait son grand-père en 1830. Mais, considérant qu'il s'opposerait ainsi au tenant de la légitimité dynastique, le petit-fils de Louis-Philippe refuse catégoriquement d'agir . De fait, le prince semble attendre la mort de son cousin pour s'investir à nouveau dans la politique. Il s'abstient ainsi, en 1877, de toute réaction et de tout soutien lorsque le maréchal de Mac Mahon et le duc de Broglie s'opposent à la majorité républicaine de l'Assemblée et tentent de ramener les monarchistes au pouvoir . Plus surprenant encore, le prince envisage, en 1883, de partir s'installer en Afrique afin de contribuer à l'expansion coloniale française .
L'aîné des Capétiens jouit longtemps d'une très bonne santé et, lorsqu'il meurt le , le régime républicain a eu tout le temps de se consolider en France. Par ailleurs, la fusion de 1873 se révèle, dix ans plus tard, n'être qu'une semi-réussite. Le comte de Chambord a beau recevoir cordialement son cousin sur son lit de mort, il ne lui laisse ni héritage financier, ni déclaration symbolique faisant de lui son successeur. Surtout, la veuve du prétendant, la princesse Marie-Thérèse de Modène, décide que le deuil de son époux doit être mené par les aînés des Bourbons, plus proches parents agnatiques du prétendant « Henri V », et par les Bourbon-Parme, plus proches parents cognatiques du défunt, et non par le comte de Paris. Ce faisant, la comtesse de Chambord marque publiquement son opposition à la succession orléaniste et son soutien à l'aîné (espagnol) des descendants de Louis XIV, le prince Jean de Bourbon, comte de Montizón. De la même façon, une partie des légitimistes se rallie aux Bourbons espagnols. Malgré tout, la majorité des monarchistes reconnaît officiellement le comte de Paris comme le nouveau « chef de la Maison de France » et c'est en tant que tel que l'empereur François-Joseph Ier lui rend visite à Vienne, avant son retour dans l'hexagone .
À partir de 1883, le comte de Paris se pose donc en héritier de tous les Capétiens et non plus des seuls Orléans. Il abandonne l’héritage libéral de son grand-père et va même jusqu’à se proclamer grand-maître des ordres dynastiques que ni la monarchie de Juillet, ni les régimes qui lui ont succédé, ne confèrent plus depuis 1830. Ses partisans ne l’appellent plus « Louis-Philippe II », comme auparavant, mais « Philippe VII », pour bien revendiquer la succession de la dynastie légitime . Finalement, le comte de Paris donne l'impression de ne plus vouloir incarner l'orléanisme politique mais de soutenir uniquement les positions des « Blancs d'Eu, ».
Pendant un moment, la reconnaissance du comte de Paris comme prétendant unique par la majorité des monarchistes semble renforcer leur cause et le prince apparaît à nouveau comme une menace aux yeux de certains républicains. En , il est ainsi victime d’un attentat anarchiste, dont il ressort indemne. L’année suivante, le nombre de députés conservateurs (royalistes et bonapartistes) passe de quatre-vingt-dix à deux-cents lors des élections législatives et les opposants à la restauration s'émeuvent . Évidemment, ce regain de popularité n'est pas sans conséquence et les députés républicains de la Chambre se montrent de plus en plus hostiles aux membres des familles ayant régné sur la France. Dès 1883, le gouvernement Jules Ferry met ainsi en disponibilité plusieurs membres de la maison d'Orléans qui appartiennent à l'Armée . Surtout, certains républicains, comme Charles Floquet, n'hésitent plus à parler de loi d'exil et à demander le bannissement des descendants des anciens souverains.
En , un premier projet de loi allant dans ce sens est présenté devant l'Assemblée nationale mais le président du Conseil Charles de Freycinet juge alors inutile une telle décision. Cependant, quelques mois plus tard, son opinion évolue. Le , le comte de Paris organise, à l'Hôtel Galliera, une cérémonie fastueuse à l'occasion des fiançailles de sa fille aînée, Amélie d'Orléans, avec le prince héritier Charles de Portugal. La réception est strictement privée et ni le corps diplomatique ni des représentants du pouvoir n'ont été invités. Cependant, l'événement donne lieu à un énorme battage médiatique qui inquiète les républicains .
Peu de temps après, des députés présentent un nouveau projet de loi d'exil devant la Chambre et celui-ci reçoit, cette fois, le soutien du gouvernement. Le , après bien des débats, paraît donc, au Journal officiel, une nouvelle loi d'exil, qui touche les prétendants au trône et leur fils aîné en les obligeant à quitter le territoire national ainsi que tous les autres membres des familles ayant régné en France en les rayant des listes de l'armée. Averti des résultats du vote alors qu'il se trouve au château d'Eu, le comte de Paris prend la décision de quitter immédiatement la France. Avec sa famille, il s'embarque alors au Tréport et gagne une nouvelle fois l'Angleterre .
Le comte de Paris retourne alors vivre au château de Stowe House, dans le Buckinghamshire. Cependant, sa condition d’exilé ne lui enlève pas l’espoir de monter un jour sur le trône. Au contraire, alors qu'il était en France, le comte de Paris ne souhaitait pas intervenir directement dans le débat public pour ne pas risquer de donner des arguments à ceux qui voulaient son exil. Et ce n'est qu'à partir de sa Protestation du , en réponse à la loi d'exil, que le comte de Paris indiqua ses intentions en vue d'instaurer une « monarchie traditionnelle par son principe, moderne par ses institutions ». Du Royaume-Uni, il chercha à intervenir dans les affaires intérieures et extérieures de la France. Sur le plan extérieur, le prince utilisa son immense fortune pour payer une partie des dettes du roi Louis II de Bavière, dans le but que celui-ci se retourne contre la politique du chancelier Bismarck et fasse alliance avec Paris. Sur le plan diplomatique, cette tentative de rapprochement fut un échec mais elle aida le protecteur de Wagner à poursuivre la construction de ses châteaux féeriques . Sur le plan intérieur, le prince travaille à la définition de son programme politique et se manifeste avec son projet de Pacte national puis lors de l'affaire Boulanger.
Durant l'été 1886, depuis sa résidence de Sheen House, à l'ouest de Londres, prêtée par un ami anglais, le comte de Paris forme un comité d'union royaliste, dit « conseil des Sept », composé à la fois de collaborateurs personnels, comme Émile Bocher, Ferdinand Duval et Lambert de Sainte-Croix, de personnalités proches de l'ancien orléanisme, comme les ducs d'Audiffret-Pasquier et de Broglie, et de légitimistes ralliés, comme Cazenove de Pradines, ancien collaborateur du comte de Chambord, ou le duc de La Rochefoucauld-Bisaccia. Le prince demande à ce comité de l'aider à préparer un programme politique.
Le comte de Paris entend faire savoir que la monarchie peut être fidèle à sa tradition historique, permettre un gouvernement fort tout en étant compatible avec un ordre égalitaire et démocratique : « Il faut prouver que la monarchie, fidèle à ses anciennes traditions, sera un gouvernement fort, démocratique, égalitaire. Pour cela il faut lui dire ce qu’elle sera et ce qu’elle ne sera pas, ».
Plusieurs documents préparatoires sont établis et le texte définitif est rendu le sous le titre Instructions aux représentants du parti monarchiste en France : il cherche à réconcilier deux légitimités, celle, historique, de la couronne et celle, démocratique, de la souveraineté nationale. Il s'agit d'expliquer aux royalistes la méthode pour rétablir la monarchie et l'organisation des pouvoirs publics qui en résulterait .
Sur le premier point, le comte de Paris récuse tout recours à la force ou aux conspirations. Le suffrage universel et la démocratie ne sauraient être remis en cause et ils devraient d'ailleurs fonder la restauration, celle-ci devant être rendue possible soit par la voie d'une assemblée constituante, soit par un vote populaire, le comte de Paris préférant cette formule, « plus solennelle et [convenant] mieux à un acte qui ne doit pas se renouveler ». La monarchie y est présentée comme reposant « sur une base plus ferme et plus large qu'une simple prise de possession du pouvoir ou qu'une délégation de souveraineté du nombre ». Selon ces Instructions, la monarchie étant par essence historique, elle transcende toutes les oppositions internes de la nation et seule leur permet de s'exprimer dans l'ordre .
Sur le second point, les instructions débouchent sur l'adoption d'un Pacte national renouvelant celui qui fut conclu aux premières heures du royaume de France et servant de nouvelle constitution, composée d'un préambule et de trois articles organiques. Le premier article définit la Maison de France comme la descendance française d'Henri IV et en exclut les Bourbons d'Espagne. Le deuxième article est consacré au pouvoir législatif, qui appartiendrait concurremment au roi, à une Chambre des députés élue au suffrage universelle et à un Sénat réunissant les représentants des grandes forces et des grands intérêts sociaux. Deux originalités peuvent être soulignées :
Ce projet de Pacte national empruntait conjointement au légitimisme, à l’orléanisme, au bonapartisme. Au légitimisme, le comte de Paris apportait « la réaffirmation de la primauté du droit historique » (qu'il revendiquait ainsi pour sa branche, au contraire du prétendant légitimiste, le comte de Montizón), l'éloge de la technique associative, un souci des questions sociales et l'importance accordée à l'éducation religieuse ; à l'orléanisme, il offrait un système parlementaire dualiste et la constitutionnalisation des libertés politiques et économiques ; au bonapartisme, il concédait le suffrage universel sans entrave, y compris sous la forme plébiscitaire afin de fonder le Pacte national .
Le contact royaliste avec le général Boulanger est fait en décembre 1887 via le baron de Mackau pour stopper l'arrivée de Jules Ferry à la présidence. En raison de la situation de plus en plus négative des royalistes, ainsi que la diminution de la loyauté dynastique des catholiques, le personnage de Boulanger semble les intéresser.
En avril 1888, le comte de Paris accepte de soutenir le boulangisme, qui menace alors la stabilité de la Troisième République et semble ouvrir la voie à la restauration monarchique. Le général obtenant déjà des voix monarchistes lorsque ceux-ci ne se représentent pas, mais agrégeant aussi des voix de gauche, il peut permettre de faire élire des monarchistes en son nom. Albert de Mun est alors un fort soutien de cette alliance de circonstance tandis que le comte de Paris y est réticent. Avec la duchesse d’Uzès, le comte de Paris finance de manière très important, au moins 3 millions de francs, les campagnes tandis que son épouse, Marie-Isabelle d'Orléans, fonde une ligue royaliste favorable au militaire, la « Rose de France ». La question de savoir ce qu'a promis Boulanger aux royalistes n'est pas clair, soit le fin de l'exil et une République ouverte soit la Restauration complète. Il semble cependant que cela soit la seconde option qui ait été promis, sans savoir si le général le voulait vraiment ou s'il a menti comme à de nombreuses autres reprises. L’effondrement final du boulangisme en rejaillit sur le parti monarchiste, qui connaît un très grave échec aux élections d’octobre suivant, et sur le prétendant orléaniste, qui sort largement déconsidéré de cette affaire .
Tandis que le comte de Paris s’enferme de plus en plus dans la tristesse, en France, certains royalistes cherchent à mettre en avant son fils aîné, le duc d’Orléans, dont la popularité n’a nullement été entamée par l’affaire Boulanger. Or, en 1890, le jeune homme atteint l’âge de vingt-et-un ans, ce qui devrait théoriquement l’obliger à réaliser son service militaire, s’il n’était pas exilé. Arthur Meyer, directeur du journal conservateur Le Gaulois, et le duc de Luynes imaginent donc de le convaincre de rentrer illégalement en France afin d'y demander officiellement à la République la permission d’effectuer son service national. Le duc d’Orléans accepte immédiatement la proposition et cela sans en demander la permission à son père . Le , il se rend donc à Paris et se présente au bureau du recrutement, à la mairie du VIIe arrondissement puis au ministère de la Guerre, pour se faire incorporer mais, à chaque fois, il se heurte à une fin de non recevoir de la part de l’administration .
Enfin, le soir-même, il est arrêté dans la résidence du duc de Luynes. Ce n’est qu'à ce moment-là que le comte de Paris est averti par télégramme de l’aventure de son fils. Comme père et prétendant il est alors ulcéré de ne pas avoir été averti de ce qui se tramait mais ne laisse pas transparaître publiquement son mécontentement . En attendant son jugement, le « duc d'Orléans » est incarcéré à la Conciergerie, où le duc de Luynes lui fait livrer de somptueux repas. Rapidement, la presse républicaine en reproduit les menus et, conscient de l'effet négatif qu'un tel traitement pourrait provoquer, le prince déclare publiquement qu'il « ne demande que la gamelle du soldat » (gamelle à laquelle il ne touchera pourtant jamais). L'expression connaît immédiatement un grand succès et le prince en retire le surnom populaire de « Prince Gamelle », qui le suivra toute sa vie et qui inspirera à Anatole France le sobriquet de « Trublion » à partir du grec ancien τρύβλιον / trúblion, « écuelle ».
Quelques jours plus tard, le , le « duc d’Orléans » est condamné à une peine de deux ans de prison pour être revenu dans son pays malgré la loi d'exil. Cependant, il est finalement amnistié dès le par le président de la République Sadi Carnot et reconduit à la frontière. Le parti royaliste sort quelque peu renforcé par ces évènements, mais pas suffisamment pour faire véritablement trembler la République .
Le , un nouveau coup dur frappe le comte de Paris et les royalistes. L’encyclique Au milieu des sollicitudes du pape Léon XIII enjoint en effet les catholiques français à se rallier au régime républicain, ce qui affaiblit considérablement les partisans de la restauration . Malgré tout, le prétendant continue à œuvrer en faveur de la monarchie et espère, à chaque scandale qui secoue la République, pouvoir monter sur le trône. C’est particulièrement le cas lorsqu’éclate l’affaire de Panama, dans les années 1890. Cependant, le prétendant ne parvient pas à rendre sa popularité à la monarchie et les institutions républicaines survivent aux troubles qui les font périodiquement vaciller .
Le , le comte de Paris trouve la mort à l’âge de 56 ans, dans sa résidence anglaise de Stowe House. Du fait de la loi d'exil, son corps est d’abord inhumé à la chapelle Saint-Charles Borromée de Weybridge, dans le Surrey, puis transféré, en 1958, à la Chapelle royale de Dreux par son petit-fils Henri d'Orléans, nouveau « comte de Paris ».
Le comte de Paris n’était pas un homme de démonstration publique, il voulait croire à l’empire de la raison sur les choses humaines. Sa grande pudeur passait pour de la froideur et ses proches regrettaient son manque d’éclat et son aversion pour la mise en scène.
On ne lui reconnut jamais le charisme du comte de Chambord, l’« auguste ensorceleur » selon Henry de Pène. Mais solidement instruit, curieux d’une grande ouverture d’esprit, il étonnait ses collaborateurs par sa puissance de travail, le calme de son caractère et sa grande volonté,,,.
Arthur Meyer, directeur du Gaulois, affirmait à son propos : « À tous ceux qui avaient l'honneur de le voir, M. le comte de Paris donnait l'impression d'un studieux et d'un penseur. »
Le prince avait le goût des études et du travail de cabinet. C'est ainsi que formé par le juriste Camille Dareste de La Chavanne, , il conserva au long de sa vie un intérêt pour les questions législatives et administratives comme en témoigne son projet de Pacte national.
Actif mais discret, c'est dans l’ombre qu'il travaillait à fédérer l’union conservatrice pour la mener à la victoire aux élections législatives et restaurer légalement la monarchie.
Le comte de Paris se sentait très proche de son frère Robert d'Orléans, duc de Chartres. Il confia d'ailleurs à Albert de Mun dans quelle communauté d’esprit il se trouvait depuis toujours avec son frère le duc de Chartres : « Je me suis concerté avec lui pour tout. C’est le seul membre de ma famille de qui je puisse le dire. »
À sa naissance en 1838, le roi des Français Louis-Philippe Ier titre légalement son petit-fils comte de Paris, après avoir envisagé de lui conférer le titre de prince d'Alger . En 1842, à la mort de son père, le prince Ferdinand-Philippe, le comte de Paris reçoit également de son grand-père le titre de prince royal, qui remplace celui de dauphin durant la Monarchie de Juillet .
En 1850, le prince succède à son grand-père paternel comme aîné de la branche d'Orléans, avec l'héritage théorique de tous les titres traditionnels de cette branche : duc d'Orléans, duc de Valois, duc de Chartres, duc de Nemours, duc de Montpensier, dauphin d'Auvergne, prince de Joinville, sénéchal héréditaire de Champagne, marquis de Coucy, marquis de Folembray, comte de Soissons, comte de Dourdan, comte de Romorantin et baron de Beaujolais, etc.
Selon ses partisans orléanistes, Philippe d'Orléans est, après la mort du comte de Chambord, l'unique héritier du trône de France sous le nom de « Philippe VII ». Le prince est en effet l'aîné des descendants de Louis XIII, à l'exclusion de ceux de Philippe V d'Espagne, devenus étrangers et non successibles, selon les mêmes orléanistes, à la suite des traités d'Utrecht.
Cependant, pour certains légitimistes, considérant comme nulles les renonciations de 1713 (et ne reconnaissant aucun principe d'exclusion des princes devenus étrangers et de leur descendance), le comte de Paris n'est « que » le chef de la branche d'Orléans, alors que les véritables héritiers du trône de France seraient ses lointains cousins espagnols, les princes Jean et Charles de Bourbon.
En qualité de chef de la maison royale de France et prétendant au trône de France, les partisans du comte de Paris le considèrent grand maître des ordres dynastiques traditionnels.
Le comte de Paris apparaît dans l'uchronie de Pierre Bordage Ceux qui sauront. Dans ce roman, paru en poche chez J'ai lu en 2008, le prince est parvenu à rétablir la monarchie en 1882 et les Orléans maintiennent depuis lors leur dictature sur la France.
Par ailleurs, Philippe et Robert d'Orléans ont publié deux recueils de mémoires de leur père Ferdinand-Philippe d'Orléans (sous le nom du duc d'Orléans) :
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