Floruit (souvent abrégée sous la forme fl.) est une locution latine que l'on emploie pour indiquer la période au cours de laquelle une personne, une école, une mouvance ou une espèce a été active ou florissante. Il s'agit de la conjugaison au parfait du verbe latin florere (« être florissant »), à la troisième personne du singulier.
Elle est notamment utilisée en généalogie et en histoire quand les dates de naissance ou de décès d'une personne sont inconnues. C'est une expression vieillie, savante.
Par exemple, si l'on effectue des recherches sur un dénommé Jean Dubois sans parvenir à trouver ses dates de naissance et de décès, mais que l'on dispose de trois testaments signés de sa main en 1204, 1207 et 1229, et d'un acte officiel attestant de son mariage en 1197, on écrira Jean Dubois (floruit 1197-1229), ou (fl. 1197-1229). Autre exemple : Vettius Cornificius Gordianus (fl. 275) était un homme politique de l'Empire romain.
L'acmé (nom féminin ou masculin, du grec ancien ἀκμή / akmḗ, « apogée ») désigne le point extrême d'une tension, d'un propos ou d'une situation.
Appliqué à une civilisation, le terme évoque son apogée.
Ce terme a été abondamment utilisé par Diogène Laërce, qui semble le tenir d'Apollodore d'Athènes. Le terme latin floruit est parfois utilisé également. Il servait à désigner le point culminant de la vie d'une personne, mais on supposait qu'il était atteint autour de la quarantième année de vie. Ce critère a permis aux érudits de tenter de resituer les bornes de vies de personnages importants. Il faut cependant signaler que ce n'est qu'un indice, et sûrement pas un critère fiable, car les doxographes ont eu tendance à « arranger » les périodes d'acmé pour les faire coïncider avec des faits remarquables (événement politique, mort du maître, naissance du disciple le plus important…).
Le mot est apparu en français en 1751 dans le domaine médical, pour désigner le plus haut degré d'intensité d'une maladie. Il continue à être utilisé dans le domaine physiologique pour indiquer le point culminant d’un phénomène.
C'est un substantif féminin qui connut néanmoins des hésitations de genre et des emplois masculins avérés.
Dans la première moitié du XIXe siècle, le mot acquiert un sens large et désigne le « point culminant » d'une pensée ou d'un ouvrage.
Il reste très approprié pour qualifier le sommet d'une pensée philosophique (cf. l'article Aristote : « le second séjour à Athènes marque l’acmé de la philosophie aristotélicienne »).
Le mot acmé devient alors un synonyme d'apogée, de pic, soit le « climax » en anglais.
En médecine, il désigne la phase où une maladie ou une douleur atteint son plus haut degré d'intensité.
L’« acmé » fait partie du vocabulaire technique du théâtre. Le mot provient du grec ancien ακμη et s’applique essentiellement aux tragédies grecques et latines (œuvres d’Eschyle, d’Euripide, de Sénèque…), ou d’inspiration gréco-latine, telles que de la littérature française du XVIIe siècle (Racine notamment). Il correspond au paroxysme du mal dont un personnage est atteint, et s’accompagne souvent du registre pathétique (qui évoque la douleur) ou dramatique.
Par exemple dans Phèdre de Jean Racine, l’acmé est atteint aux vers 303-304 :
L’acharnement de la déesse Vénus est fatal, Phèdre ne peut échapper à sa fureur vengeresse :
C’est à ce moment que Phèdre comprend qu’il lui est impossible de résister.
On dira encore que Molière a su habilement retarder l’acmé de son Tartuffe jusqu’à la dernière scène de la pièce.
En musique, on utilise préférentiellement le terme de climax pour évoquer le point culminant d'un morceau de musique (notamment dans la musique symphonique de la période romantique).
Halfdan (floruit 782–807) est un chef parmi les Danois et le premier Scandinave connu à être entré au services des Francs. Les liens onomastiques le relient à la famille royale danoise dans laquelle le nom « Halfdan » est couramment utilisé pour désigner des personnages historiques, comme l'attestent les Annales Fuldenses jusqu'en 873, et des souverains légendaires comme Halfdan Skjöldung.
Halfdan est envoyé par le roi Sigfred à la cour de l'empereur des Francs Charlemagne en 782, comme le mentionne la chronique franque Annales regni Francorum. Un Poète Saxon (en) anonyme, louant Charlemagne en vers épiques composés en Latin médiéval mentionne la recommandation d'Halfdan à l'empereur en l'année 807:
Bien que l'auteur Saxon écrive plus tard dans le siècle, son poème s'appuie généralement sur des sources fiables comme les Annales regni Francorum et ce passage est probablement issu d'une source primaire disparue de nos jours. Il n'y a plus de mention de Halfdan après 807 et il meurt sans doute peu après, peut-être âgé pour cette époque. Une conversion au Christianisme n'est pas mentionnée ni l'attribution d'une donation de domaine ou de fief, mais son fils Hemming se convertit et gouverne probablement la Frise en 837. Il est possible que ce fief frison ait été hérité de son père. Si l'identification de Hemming comme fils de Halfdan est correct, ce dernier est également le père d'Anulo, Harald Klak et Reginfrid, qui furent pendant une brève période co-régents du Danemark.
Pierre Desceliers (floruit 1537–1553) est un cartographe français de la Renaissance et membre éminent de l'école de cartographie de Dieppe. Il est considéré comme le père de l’hydrographie française.
Peu de choses sont connues de la vie de Desceliers. Il est probablement né à Arques-la-Bataille vers 1500. Cependant d’autres sources donnent parfois la date de 1483, ce qui semble peu probable au vu de la date de création de ses cartes. Son père était archer au château d’Arques et il est possible que la famille soit originaire du pays d’Auge où le nom de famille survit entre Honfleur et Pont-l’Évêque.
On sait qu’ordonné prêtre, il résida à Arques. Il fut aussi examinateur des pilotes maritimes, autorisé à décerner les brevets au nom du roi, comme l’atteste le sceau retrouvé portant ses initiales. Il enseignait aussi probablement l’hydrographie. Il réalisa pour le duc de Guise une carte hydrographique des côtes de France.
Proche de Jean Ango et du monde des explorateurs dieppois, dont Giovanni da Verrazano et les frères Jean et Raoul Parmentier, il ne navigua apparemment pas lui-même. Il était néanmoins en mesure de collecter nombre d’informations et de portulans qu’il compila dans ses cartes. Une école féconde de cartographie se forma à Dieppe autour de lui avec notamment Nicolas Desliens.
Au sein de cette école de cartographie de Dieppe, il réalisa plusieurs portulans de grande taille qui ont connu des fortunes diverses.
Ces cartes sont à la croisée du Moyen Âge et de l’ère moderne. Précises autant que les connaissances le pouvaient sur le tracé des côtes, elles intègrent des représentations fantastiques d’habitants et d’animaux dans l’intérieur des terres. Un continent austral, précurseur de l’Australie 200 ans avant la « découverte » de James Cook, apparaît, sans doute basé sur les explorations des Portugais et des Hollandais. Le Canada, espace de prédilection des marins dieppois, est bien détaillé de même que la majeure partie de l’Amérique Nord et Sud, seulement cinquante ans après la découverte de Christophe Colomb.
Malgré leur grande valeur, tant artistique que cartographique, ce genre de cartes tombera rapidement en désuétude dès la fin du XVIe siècle avec l’arrivée de l’œuvre rigoureuse de Mercator et de ses mappemondes.
Il existe aujourd’hui à Dieppe une statue de lui ainsi qu’une rue à son nom.
Eubulide, Euboulide ou Euboulidès (en grec ancien Εὑϐουλίδης / Euboulídês) est un philosophe grec mégarique, né à Milet (floruit au milieu du IVe siècle av. J.-C.).
Disciple et le successeur d’Euclide de Mégare et adversaire d’Aristote. Il est connu pour être le découvreur de paradoxes philosophiques célèbres : le paradoxe du menteur et le paradoxe sorite. Sa naissance est fixée vers la fin du Ve siècle av. J.-C., probablement vers -405. Plusieurs sources en font un maître de Démosthène, né en -384, ce qui le ferait naître avant 390. D’autres sources plus discutables prétendraient qu’il aurait assisté au procès de Socrate, ce qui repousserait de facto sa naissance au Ve siècle. Selon Diogène Laërce, Eubulide est né dans la colonie grecque de Milet, qui correspond à la Turquie actuelle. Jeune homme, Eubulide émigre ensuite en Grèce. Diogène mentionne ainsi qu’Eubulide fut l’un des philosophes qui succédèrent à Euclide, à la tête de l’École de Mégare, située à proximité d’Athènes. Après Euclide, il aurait ainsi succédé à Ichthyas, Pasiclès, Thrasymaque et Clinomaque à la direction de l’École de Mégare. Eubulide aurait également eu comme disciple l’orateur Démosthène et lui aurait enseigné l’art de la rhétorique et de la dialectique, selon les témoignages concordants de Suidas et Apulée. Selon Diogène Laërce, Eubulide aurait également appris à Démosthène à corriger sa prononciation défectueuse de la lettre « R ». Une inimitié notoire a existé entre Eubulide et Aristote ; Diogène Laërce en fait mention. De même, le péripatéticien Aristoclès rapporte qu’Eubulide aurait écrit un livre contre Aristote dans lequel il lui aurait reproché d'avoir altéré l'enseignement de Platon et d'avoir été absent au moment de son décès. Eubulide fut connu dès l'Antiquité comme un dialecticien habile.
Grand dialecticien, connu pour son esprit querelleur, il passe pour être l'inventeur de paradoxes logiques célèbres. Ses arguments paradoxaux prenaient la forme interrogative.
Selon Diogène Laërce, Eubulide est l'inventeur des sept paradoxes suivants : le Menteur, le Caché, l'Électre, le Voilé, le Sorite, le Cornu et le Chauve. Les descriptions de ces paradoxes, faites par Diogène Laërce, sont les suivantes :
Certains paradoxes comme le Voilé ou le Menteur ont été contestés par Aristote dans ses Réfutations sophistiques, qui explique en partie l'animosité d'Eubulide à son égard. L'argument du chauve et celui du tas apparaissent dans les argumentations du Démodocos du Pseudo-Platon. L’argument du chauve, selon l'analyse moderne, serait une autre instance du paradoxe sorite ; le Voilé et l'Électre sont des instances d'un même problème philosophique.
Les écrits d'Eubulide ne nous sont pas parvenus directement, mais ils sont connus à travers les citations d'autres auteurs.
Grand adversaire d'Aristote, il l'a souvent attaqué dans ses écrits selon le témoignage de Diogène Laërce.
Le philosophe Aristoclès résume ainsi les griefs - plus personnels que philosophiques - publiés par Eubulide dans son livre contre Aristote :
On cite de lui une pièce de comédie intitulée Les Fêtards.
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